FOOTBALLA peine arrivé à l’OM, Malinovskyi rend « le sourire aux enfants ukrainiens »

OM : Après « avoir rendu le sourire aux enfants ukrainiens », Malinovskyi veut toucher le cœur des Marseillais

FOOTBALLL’Olympique de Marseille a réalisé un joli coup en signant le joueur ukrainien de 29 ans, Ruslan Malinovskyi, en provenance de l’Atalanta Bergame
Adrien Max

Adrien Max

L'essentiel

  • Le joueur ukrainien de 29 ans, Ruslan Malinovskyi a été prêté par l’Atalanta Bergame à l’Olympique de Marseille avec une option d’achat obligatoire de 10 millions d’euros plus environ 3 millions de bonus.
  • Il a été présenté officiellement ce jeudi par le président de l’OM, Pablo Longoria, après avoir disputé ses premières minutes sous le maillot olympien mercredi contre Troyes (0-2).
  • Lundi, quelques minutes après avoir passé sa visite médicale, Ruslan Malinovskyi rencontrait des enfants ukrainiens et leur famille, réfugiés à Marseille, qu’il a invités pour son premier match à domicile samedi contre Lorient (19 heures).

Il pensait arriver l’été dernier, et a dû patienter jusqu’à janvier pour débarquer à l’Olympique de Marseille. Mais depuis qu’il a posé le pied à Marseille en début de semaine en provenance de l’Atalanta Bergame, à la faveur d’un prêt avec une option d’achat obligatoire aux alentours de 10 millions d’euros, plus 3 de bonus, selon plusieurs médias, Ruslan Malinovskyi rattrape le temps perdu.

Après des premiers contacts « en janvier 2021 après la vente de Morgan Sanson » et « un non sec de l’Atalanta », puis « des négociations qui ne sont pas arrivées à terme » à l’été 2022, selon le président de l’OM, Pablo Longoria, le joueur de 29 ans n’a « pas eu de doute » lorsque son agent lui a parlé de la possibilité de rejoindre l’OM cet hiver. « C’était la proposition la plus concrète. J’ai vu l’équipe jouer, j’ai regardé beaucoup de matchs parce que je pensais venir dès l’été dernier et j’aime beaucoup ce que l’équipe fait. J’ai aussi parlé avec l’entraîneur, il aime le football dynamique et c’est ce que j’aime aussi pour déstabiliser l’adversaire », a expliqué le joueur qui considère son arrivée à l’OM, « le plus grand club français » comme « un grand pas en avant » dans sa carrière.

Premières minutes face à Troyes

Arrivé avec quinze minutes de retard à sa présentation officielle, jeudi, à cause d’un entraînement qui s’est prolongé, Ruslan Malinovskyi ne chôme pas depuis son arrivée en début de semaine. La veille de sa présentation, il disputait ses 30 premières minutes sous le maillot olympien à Troyes (0-2), avec un carton jaune sur sa première action, avant de laisser entrevoir ses qualités de percussion et de passes. « Je me sens bien, je suis content d’avoir joué mes premières minutes, ma première victoire avec Marseille. C’est juste le point de départ. Je suis un peu déçu par le carton jaune, parce qu’il n’y avait pas faute. On s’est senti comme si on avait joué à domicile, merci aux supporteurs et j’espère que quand on jouera à domicile, ce sera encore plus le feu », s’était-il exprimé à l’issue de la victoire contre Troyes.



Le matin même, il s’envolait pour l’Aube, juste après avoir fait une photo avec le supporteur Titi, rite incontournable pour chaque nouveau joueur de l’Olympique de Marseille. Avec un seul entraînement dans les jambes.

« Apporter de la joie aux personnes qui me soutiennent depuis l’Ukraine »

Malinovskyi se « sent prêt » – grâce à une grosse préparation en décembre en Italie et des « doubles entraînements » – pour faire gagner l’OM et à aider le club « à atteindre ses objectifs ». Mais aussi pour donner de la joie à ses concitoyens qui doivent faire face à la guerre avec la Russie. « Ce n’était pas une année facile, on jouait un match contre l’Olympiakos alors que les premiers bombardements avaient lieu le matin même. Mais j’ai dit à mon entraîneur que je voulais jouer pour apporter de la joie à mes amis et aux personnes qui me soutiennent depuis l’Ukraine. Beaucoup d’amis m’ont dit que je ne jouais pas seulement pour mon club, mais aussi pour eux. Donc si pendant 1h30 je peux apporter de la joie, c’est important. Je dois encore le dire, nous, Ukrainiens, sommes forts et on doit affronter cette situation dans l’unité », a-t-il rappelé, visiblement ému.

Depuis son arrivée il y a moins d’une semaine, c’est d’ailleurs la rencontre avec des familles ukrainiennes, organisée par l’Olympique de Marseille, lundi, qui l’a le plus marqué, de son propre aveu. « C’était un geste très important de la part du club, j’étais content de voir des concitoyens », a-t-il confié.

« Ruslan a rendu le sourire à nos enfants »

Natalia Dobryanska, présidente de l’association Marseille - Odessa [les deux villes sont jumelées], était présente avec une dizaine d’enfants ukrainiens et leur famille, pour la plupart réfugiés en France à cause de la guerre avec la Russie : « Ils étaient ravis de ce moment, Ruslan a rendu le sourire à nos enfants. Je suis souvent avec eux, et ils sont dans un tel état de tristesse qu’ils sont devenus comme vieux. C’est la première fois que je voyais ces enfants souriants, avec les yeux qui brillent. Des mères m’ont appelé pour me dire ô combien ce moment avait été important pour eux. »


Ruslan Malinovskyi avec un soldat ukrainien blessé aux combats, et soigné à Marseille.
Ruslan Malinovskyi avec un soldat ukrainien blessé aux combats, et soigné à Marseille.  - Natalia Dobryanska

Ruslan Malinovskyi, qui avait très rapidement pris position contre la guerre lorsqu’il était à l’Atalanta, a été « particulièrement marqué » par sa rencontre avec un soldat blessé au combat et soigné à Marseille. « Ruslan a été très sympa avec lui, il lui a posé beaucoup de questions et l’a encouragé. C’est quelqu’un de bien, optimiste, bienveillant et très poli. Il est simple, gai et a été très sympa avec les enfants, il n’a pas fait la star. J’ai été étonné de le voir si accessible, avec sa femme ils sont très engagés et je suis sûr qu’avec toutes ces qualités, il va très vite s’intégrer à l’OM », considère Natalia Dobryanska.

Elle va encourager « encore plus Marseille maintenant que Ruslan est ici ». « Vous savez, c’est impossible de vivre à Marseille et de pas être fan de l’OM », rappelle-t-elle. A l’image de Roksana, la femme de Ruslan Malinovskyi, qui s’est empressée de lire Histoire illustrée de l’Olympique de Marseille de Christopher et Jean-François Peres.

Elle aura l’occasion de découvrir sa deuxième maison, le stade Vélodrome, dès samedi face à Lorient (19 heures), aux côtés des familles ukrainiennes que Ruslan Malinovskyi a conviées pour sa première à domicile, après leur avoir offert des maillots dédicacés lundi. Histoire de se sentir encore un peu plus à la maison.