Faut de le croiser en conférence de presse, nous n’avions pu interroger Didier Deschamps dans le cadre de notre article sur les cadences infernales des footballeurs internationaux, après l’annonce du calendrier démentiel bricolé en 2022 pour faire de la place au Mondial au Qatar. C’est désormais chose faite après le passage du sélectionneur face à la presse, jeudi, au moment de l’annonce de la liste des 23 pour les deux rencontres à venir de l’équipe de France.

Sans surprise, celui-ci n’apprécie que moyennement de savoir que les Bleus ne seront à sa disposition qu’une semaine (!) seulement avant le début de la compétition. « Comme tous les sélectionneurs, je subis le calendrier. Les seules périodes [de préparation] que nous avons sont chaque fois un peu plus réduites. Là c’est réduit au strict minimum, sachant qu’on ne connaît pas encore le tirage, la date des premiers matchs de chaque équipe, et qu’il y aura une obligation d’être sur site quatre ou cinq jours avant le premier match… », a-t-il soufflé, joignant les mimiques (désabusées) à la parole.

Ne lui parlez pas de « préparation »

Le champion du monde 98 a aussi évoqué « des complications supplémentaires pour tous les sélectionneurs » face à ce calendrier sans queue ni tête. « Pour ceux qui commenceront [le Mondial] le lundi ou mardi, ça sera pratiquement impossible de faire ne serait-ce qu’un match amical. Les joueurs ne seront certes pas à la moitié de leur saison mais ils auront joué un dernier match en club le week-end précédant le début de la compétition… On est tous logé à la même enseigne, mais c’est loin d’être idéal pour préparer une compétition de ce style. »

Pour Deschamps, il n’est même pas question de parler de préparation. « Aucun sélectionneur n’a pensé à faire une préparation puisqu’il n’y en aura pas, lâche-t-il dans un haussement de sourcils. C’est forcément contraignant, c’est réducteur, je le regrette. Je sais que faire des calendriers c’est extrêmement compliqué, mais qu’on ait au moins deux semaines [de préparation] aurait semblé être un strict minimum. Maintenant c’est comme ça, on le sait, vous le savez. Je ne vais pas dire que ça me donne le sourire, on s’adaptera, mais c’est loin d’être l’idéal pour les joueurs. »