FOOTBALLCinq anecdotes insolites sur les 140 ans d’histoire des Girondins

Bordeaux - Nantes : Cinq anecdotes insolites sur les 140 ans d’histoire des Girondins

FOOTBALLRivalité Bordeaux-OM, finale perdue après 146 minutes, stade à 100.000 places, Zidane sifflé…

L'essentiel

  • Lors de la réception de Nantes ce dimanche (15h), les Girondins fêteront leurs 140 ans.
  • 20 Minutes a décidé de vous faire partager des anecdotes méconnues de l’histoire des Marine et Blanc.
  • De la rivalité avec l’OM à un Zidane sifflé à Lescure en passant par Jean Tigana et Claude Bez, il y en a pour tous les goûts.

Ce sera l’un des moments forts de cette saison. Les Girondins de Bordeaux s’apprêtent à fêter leurs 140 ans ce dimanche (15 heures) face à Nantes au Matmut Atlantique lors de la 10e journée de Ligue 1. De nombreuses animations dont un spectacle pyrotechnique et un match des Légendes entre les deux dernières équipes championnes de France (celle de 1999 et celle de 2009) sont prévus au programme. En tribunes, les Ultramarines, le plus grand groupe de supporteurs bordelais, devraient également assurer le spectacle avec des tifos comme ils savent très bien le faire.

Le Matmut Atlantique sera pratiquement à guichets fermés (le club a mis en place un tarif unique pour cette rencontre). Cet anniversaire est l’occasion de regarder un peu dans le rétro. 20 Minutes a décidé de vous raconter cinq anecdotes (pour certaines assez incroyables) sur l’histoire du club au scapulaire avec l’aide de Laurent Brun. Journaliste, auteur et historien du club, il s’apprête à sortir son quatrième livre « Lescure, insolite » le 5 novembre prochain.

Le jour où la rivalité Bordeaux-Marseille a pris une nouvelle dimension

Nous sommes en 1942-1943. Un contentieux entre Bordeaux et Marseille s’installe après la finale de Coupe de France, le 9 mai 1943, au Stade Olympique Yves-du-Manoir, à Colombes. C’est « l’Affaire Nemeur », du nom d’un joueur bordelais d’originie d’Afrique du Nord. Le garçon dispute tous les matchs de championnat et de Coupe avec Bordeaux cette saison-là, mais l’OM décide à la surprise générale de déposer une réclamation après la finale car il ne serait, en réalité, pas qualifié !

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Alors que le match doit être rejoué en raison du résultat nul (2-2), les Girondins sont finalement déclarés perdants sur « tapis vert ». Cette décision va créer un énorme scandale jusqu’aux plus hautes sphères de l’Etat ! Le Colonel Joseph Pascot, en charge du sport sous le régime de Vichy, n’accepte pas cette décision et déclare : « Une finale de Coupe ne se gagne pas sur tapis vert, sacrebleu ! Que l’on me rejoue cette finale illico ! » Et l’on rejoue le 22 mai 1943, de nouveau à Colombes, pour une victoire 4-0 de l’OM. Et sans la présence sur la feuille de match de Nemeur…

Le jour où le club a perdu une finale de Coupe d’Europe après… 146 minutes !

La Coupe Latine (qui précédera la C1) ne dit sûrement rien à personne aujourd’hui. Mais de 1949 à 1957, elle réunissait les clubs sacrés champions d’Espagne, d’Italie, de France et du Portugal. Lors de l’édition de 1950, les Girondins se retrouvent en finale contre le Benfica, considéré comme la meilleure équipe du monde ! A l’époque, les deux équipes n’arrivent pas à se départager, ni pendant le temps réglementaire, ni lors de la prolongation (3-3). Le match est donc à rejouer.

Mais rebelote quelques jours plus tard (1-1)... La décision est alors prise de départager les deux équipes au premier qui marque ! Benfica finit par l’emporter « finish », au bout de 146 minutes de jeu, grâce à un but validé, bien que présumé entaché d’une faute sur Astresses, le jeune gardien bordelais… Auquel certains attribueront un paradoxal « contre son camp » ! C’est le premier trophée international majeur pour Benfica, et la première finale européenne pour les Girondins.

Le jour où Tigana est allé s’entraîner avec la réserve

Comment Jean Tigana a pu se retrouver en équipe réserve des Girondins à seulement quelques semaines d’une grande compétition internationale ? C’est l’histoire d’un bras de fer entre deux fortes personnalités, le milieu de terrain français et Claude Bez. A l’époque, Jean Tigana a un différend avec l’équipe dirigeante et leur tient tête. Problème, il oublie que son président a lui aussi un peu de caractère. Résultat des courses, Claude Bez fini par l’envoyer s’entraîner avec la réserve et jouer en D3 ! Finalement, le milieu de terrain rentrera rapidement dans le rang et aura la trajectoire que l’on connaît. Jean Tigana sera notamment Ballon d’argent, comme on disait à l’époque, derrière un certain Michel Platini en 1984.

Jean Tigana sous le maillot des Girondins en 1987.
Jean Tigana sous le maillot des Girondins en 1987.  - GEORGES GOBET, VINCENT AMALVY, RENE JEAN / AFP

Le jour où Bez a failli avoir son stade de 100.000 places

En 1985, Claude Bez, qui voyage avec son club en Europe depuis plusieurs années, voit Lescure rempli par plus de 42.000 spectateurs, en demi-finale de la C1 face à la Juventus de Platini. Mais ce n’est pas assez au goût du patron. Il veut s’inspirer des stades des pays de l’Est pour construire une enceinte de… 100.000 places à Bordeaux ! Rien que ça ! Il soumet alors l’idée au Maire de Bordeaux, Jacques Chaban-Delmas, qui adhère. Au fil du temps, le projet finit même par faire l’unanimité dans la classe politique locale (y compris dans l’opposition). Un lieu est d’ailleurs retenu : ce sera dans le quartier du lac, au nord.

Claude Bez, l'ancien président des Girondins et Jacques Chaban-Delmas, l'ex-maire de Bordeaux.
Claude Bez, l'ancien président des Girondins et Jacques Chaban-Delmas, l'ex-maire de Bordeaux. - PATRICK BERNARD / AFP

Mais, finalement, le projet ne se fera pas pour diverses raisons, notamment en raison de la relégation administrative en D2 en 1991. Pour la petite histoire, en 2015, le nouveau stade des Girondins sortira définitivement de terre dans le même quartier. Mais avec une jauge de 43.000 places et un consensus politique moins évident !

Le jour où Zidane se faisait siffler à Lescure

Zinédine Zidane, lorsqu’il signe aux Girondins en 1992, est déjà considéré comme un joueur très prometteur. Mais à Bordeaux, il devient vite l’attraction numéro 1 du championnat de France. Il porte les Marine et Blanc vers les sommets. Sa carrière décolle, y compris à l’international (première sélection au Parc Lescure en 1994).

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Sauf que l’on oublie souvent un épisode assez insolite lors de son passage aux Girondins en début de carrière. A l’époque, Rolland Courbis, son entraîneur cherche à le préserver en raison d’une blessure. Que fait-il pour ça ? Il le fait tout simplement jouer une mi-temps sur deux, le plus souvent afin de le ménager et d’éviter la rechute. Et au poste reculé de numéro 6, devant la défense ! Du coup, à chaque sortie de Zizou, le public bordelais siffle copieusement le joueur, l’insulte, et ce, à plusieurs reprises ! Bon, ça durera qu’un tout petit laps de temps. En 1994, l’ancien numéro 10 sera notamment élu meilleur espoir de première division avec les Girondins.