Bougés par la Bosnie, faut-il s'inquiéter pour les Bleus ?

Equipe de France : Bousculés par la Bosnie, faut-il s'inquiéter pour les Bleus ?

FOOTBALLL'Euro raté pourrait bien avoir fait plus de mal que prévu à cette équipe de France désormais méconnaissable
Qualifs Coupe du monde 2022 : le débrief express de France-Bosnie (1-1)
Thibaut Gagnepain

Thibaut Gagnepain

L'essentiel

  • Où vont les Bleus ? Deux mois après leur élimination catastrophe à l'Euro, ils ont encore déçu à Strasbourg pour le match de rentrée face à la Bosnie-Herzégovine (1-1).
  • La défense a déçu, le milieu était trop expérimental pour vraiment peser et le trio de devant ne fait pas gagner de match.
  • Et s'il y avait un traumatisme après ce fameux France-Suisse ? « Honnêtement, l’Euro appartient au passé. On essaie de se donner un nouvel élan », a répondu le capitaine Hugo Lloris.

Au stade de la Meinau à Strasbourg,

C’était bien Munich. Encore le 15 juin dernier, les Bleus baffaient à domicile la Mannschaft pour l'ouverture de leur Euro (1-0). En étant brinquebalés, parfois dominés mais toujours en laissant transpirer un sentiment de maîtrise. Comme s’il ne pouvait pas arriver grand-chose à ces champions du monde en titre, toujours sur leur nuage russe.

Deux mois et demi plus tard, les joueurs de Didier Deschamps ont changé d’étage. Ils ne flottent plus au-dessus de grand monde. Pas même la modeste Bosnie-Herzégovine, en grande difficulté depuis des années. En d’autres temps, les Pjanic, Dzeko et autre Kolanisac seraient repartis chez eux avec un 2 ou 3-0 propret dans les valises. Mercredi soir à Strasbourg, ils ont décroché le nul (1-1).

Pire, la 55e nation mondiale au classement Fifa n’a pas été loin de l’emporter. La faute, c’est en partie vrai, à une équipe de France qui a été réduite à dix à la 50e minute de jeu après l’exclusion de Koundé. Mais cette infériorité numérique n’explique pas tout. Comme lors de leurs trois précédentes sorties (Hongrie, Portugal, Suisse), Lloris et les siens ont encore concédé l’ouverture du score. Ce qui a bien chiffonné leur coach.

« La marge de progression est importante »

« Le regret que j’ai, c’est sur comment le but arrive. La passe latérale de Thomas [Lemar] est malheureuse car on est en train de construire », a expliqué « DD » en refusant de pointer une défense qu’il a trouvé « plutôt solide ». Même à 11 contre 11, ça ne respirait pourtant pas la sérénité sur plusieurs interventions, y compris de la part de Varane, c’est dire.

L’habituel socle des Bleus plus fragile qu’avant, c’est tout l’équipe qui a encore peiné. Là encore, le milieu expérimental Veretout-Lemar-Pogba n’a pas aidé et les absences de Kanté et Rabiot se sont fait sentir. Et devant, le fameux trio souvent présenté comme le meilleur d’Europe n’a pas fait de grandes étincelles. Juste provoqué de petites flammes passagères.

« Il y a eu de bonnes choses avec des enchaînements, des actions individuelles même si ça reste perfectible », les a défendus leur sélectionneur en mettant cette inefficacité sur le compte du pseudo bus bosnien. « Ce n’est pas évident face à un bloc bas […] Les adversaires font en sorte de réduire les intervalles et les espaces face à eux. Mais c’est sûr que la marge de progression est importante sur l’animation offensive, avec la qualité individuelle de ces trois joueurs. »

« On essaie de se donner un nouvel élan »

Bref, ligne par ligne, ce n’était pas brillant et encore moins globalement. Le souci serait-il d’ordre psychologique ? Et si le scénario catastrophe subi face à la Suisse dans les dix dernières minutes empoisonnaient encore quelques esprits deux mois plus tard ?

« Honnêtement, l’Euro appartient au passé. On essaie de se donner un nouvel élan », a répondu le capitaine Hugo Lloris. « C’était un match de rentrée, on est tous à des niveaux de prépa différents. On ne peut pas se contenter de ce match nul mais on regarde devant. On avait déjà commencé par un match nul en mars l’an dernier contre l’Ukraine et ça ne nous avait pas empêchés de prendre six points ensuite. » Puis de se planter quelques semaines plus tard, pourtant en pleine confiance. Mais ça, c’était avant.