FOOTBALLPourquoi le Losc croit pour de bon au titre avec « son équipe de fous »

OL-Losc : Pourquoi Christophe Galtier croit-il pour de bon au titre avec « son équipe de fous » ?

FOOTBALLVictorieux (2-3) à Lyon dimanche au terme d’un scénario renversant, les Lillois filent vers un sacre surprise en Ligue 1, dix ans après le doublé championnat-Coupe de France avec Rudi Garcia
Jérémy Laugier

Jérémy Laugier

L'essentiel

  • Mené 2-0 avant la pause, dimanche au Parc OL, le Losc a su l’emporter de belle manière (2-3) en deuxième période.
  • Ce précieux succès permet aux hommes de Christophe Galtier de se rapprocher encore un peu plus d’un inattendu sacre de champions de France.
  • L’entraîneur lillois reconnaît volontiers ce changement d’objectif d’un groupe qui vient de lâcher l’OL (4e) à six points.

Au Parc OL,

Après le 100e derby remporté avec les Verts à Gerland (0-1), en septembre 2010, Christophe Galtier s’est offert dimanche une nouvelle célébration culte en terrassant l’OL (2-3) sur ses terres. Au coup de sifflet final de François Letexier, l’entraîneur lillois s’est fendu d’une improbable roulade arrière tout en souplesse (ou pas). Cette scène ne laisse pas le moindre doute : la 21e victoire du Losc en Ligue 1 cette saison a une saveur très particulière, comme un avant-goût de titre, avec le dernier plus gros obstacle franchi, malgré deux buts de retard juste avant la pause (2-0 après les buts de Slimani et Fonte contre son camp).

« On revient vraiment de loin car on a frôlé la correctionnelle en première période. Nous avons été mauvais dans beaucoup de secteurs », reconnaît volontiers Christophe Galtier, conscient de l’importance vitale du sublime coup franc transformé par Burak Yilmaz avant le retour aux vestiaires (1-2, 45e). Relancés par leur charismatique attaquant turc, et par l’entrée en jeu dès la pause de Reinildo (malgré sa blessure au genou contre Montpellier) à la place d’un Domagoj Bradaric dépassé, les Lillois ont ensuite montré un visage bien plus conquérant et efficace pour renverser un concurrent direct.

« C’est avec le cœur et le caractère qu’on gagne ce match »

« Un match comme ça, c’est avec le cœur et le caractère qu’on le gagne, savoure le capitaine José Fonte. L’équipe a beaucoup de force mentale. On a montré pourquoi on mérite d’être là-haut. Il manque quatre matchs… » Le compte à rebours jusqu’au 23 mai est lancé pour de bon, après que ce groupe a su ramener 7 points sur 9 de son périlleux triptyque à l’extérieur depuis un mois et demi, à Monaco, Paris et Lyon.

« Le scénario est incroyable ce soir, avec notre deuxième période de très haut niveau, insiste Christophe Galtier. J’ai une équipe de fous quand même. » On ne peut qu’acquiescer tant les vagues ont d’un coup été incessantes devant le but d’Anthony Lopes. On sent évidemment que ce Losc, si sûr de sa force, n’a pas attendu de dévoiler publiquement son objectif de sacre en Ligue 1, dimanche soir par le biais de son coach, pour se fixer secrètement ce rêve.

Christophe Galtier savoure ce succès extrêmement important à Lyon avec son milieu portugais Renato Sanches. PHILIPPE DESMAZES
Christophe Galtier savoure ce succès extrêmement important à Lyon avec son milieu portugais Renato Sanches. PHILIPPE DESMAZES - AFP

« J’espère que mes joueurs rêvent autant que je ne rêve »

« Dans le vestiaire, c’est la seule chose dont on parle depuis 30 matchs, révèle ainsi José Fonte. Pour l’extérieur, on a besoin de toujours rappeler que le PSG est normalement le favori du championnat. Mais on sait très bien que nous avons la capacité de nous battre contre les équipes d’en haut. Il faut être prêts pour la bagarre. » Celle-ci passera par des étapes plutôt tranquilles sur le papier, face à trois équipes n’ayant plus rien à jouer, l’OGC Nice le 1er mai, l’ASSE le 16 mai et Angers le 23 mai. Mais aussi par un alléchant derby à Lens (5e), à la lutte pour l’Europe, le 7 mai. Christophe Galtier détaille l’état d’esprit lillois du soir.

« Il y a beaucoup d’émotion. C’est lié au fait que nous ne sommes peut-être pas à notre place. Quand avant la 35e journée, vous êtes premiers, beaucoup de choses vous passent par la tête, comme vous dire "Il ne reste plus que quatre matchs". A la 40e minute ce soir, on n’était pas là-dedans. Ces quatre matchs, si on arrive à les gagner, on créera l’exploit. Maintenant, le titre est évidemment notre objectif, on ne peut pas se cacher. On va devoir s’arracher sur tous les ballons pour tenir jusqu’au bout. Mais si on n’y arrive pas, ça ne sera pas la fin du monde. J’espère que mes joueurs rêvent autant que je ne rêve. » »

A voir Renato Sanches enlacer son entraîneur au coup de sifflet final, 20 minutes après l’avoir maudit pour son remplacement, ou le remplaçant Tiago Djalo se jeter fiévreusement dans les bras de Burak Yilmaz, cette soif de titre contagieuse ne fait guère de doute.