Bordeaux-Monaco : Les Girondins vivent-ils leur pire saison du XXIe siècle ?
FOOTBALL•Les Bordelais sont sur une série de neuf défaites en onze matchs en Ligue 1Clément Carpentier
L'essentiel
- Plongés dans une grave crise sportive, les Girondins reçoivent ce dimanche (17h) l’AS Monaco lors de la 33e journée de Ligue 1.
- Les Marine et Blanc affichent le pire total de points du club au XXIe siècle à ce moment de la saison comme le plus grand nombre de défaites (16 en 32 matchs cette saison).
- Comme lors des saisons 2004-2005 et 2015-2016, les Bordelais risquent de jouer le maintien jusqu'au bout.
La question a fini par se poser. Il ne pouvait en être autrement après la 9e défaite en 11 matchs de Ligue 1 des Girondins de Bordeaux du côté de Saint-Etienne (1-4) le week-end dernier. Un nouveau revers qui plonge un peu plus tout un club dans la crise. 15e de L1 avec six points d’avance sur la zone rouge à six journées de la fin du championnat avant la réception de Monaco ce dimanche (17h). Les Marine et Blanc vivent-ils leur pire saison du XXIe siècle ?
D’un point de vue global, il y a très peu de doutes. Entre la situation financière du club (un possible déficit de 80 millions d’euros en fin de saison), le conflit entre la direction et les supporteurs et les derniers résultats sportifs, les Girondins ont rarement connu une crise aussi importante et multidimensionnelle. Sur le terrain, ils n’avaient pas connu une telle série noire en Ligue 1 depuis 2019 (sept défaites en huit matchs pour finir la saison avec Paulo Sousa) et surtout 2017 (dix défaites en quatorze matchs en plein hiver avec Jocelyn Gourvennec). Cela avait coûté sa place à l’entraîneur breton à l’époque.
Pire total de points et de défaites au XXIe siècle après 32 journées
Mais cette terrible série pour le club n’est peut-être pas le chiffre le plus marquant. En effet avec seulement 36 points au classement, l’équipe actuelle affiche le pire total de points du club au XXIe siècle après 32 journées de L1. Même lors des deux saisons où le club a joué le maintien jusqu’au bout, les Marine et Blanc avaient obtenu plus de points à ce stade (42 points en 2015-2016 et 40 en 2004-2005). Cette équipe a carrément un point de moins que la saison dernière alors que le championnat s’était arrêté à la 28e journée en raison de l’épidémie de Covid-19.
Les Girondins sont aussi sur une saison tristement historique au nombre de défaites : 16 en 32 matchs, c’est tout simplement un nouveau record sur les deux dernières décennies ! Le précédent datait de 2018 avec 14 défaites à ce moment de la saison.
Si ce n’est pas encore la catastrophe au niveau offensif (6e plus mauvaise depuis 2000 avec 35 buts inscrits), les joueurs de Jean-Louis Gasset ne sont pas loin d’un autre record sur le plan défensif. Avec déjà 45 buts encaissés cette saison (dont dix sur les trois derniers matchs), Laurent Koscielny et ses coéquipiers ont la deuxième pire défense du XXIe siècle derrière celle de 2018 (50 buts encaissés en 32 journées). Une défense qui détenait pourtant encore début janvier le plus grand nombre de « clean-sheet » (match sans encaisser de but) réalisés cette saison parmi les cinq grands championnats européens. C’est dire la déflagration ces trois derniers matchs.
La crise sportive s’ajoute aux autres
Tout cela fait dire « sans aucune hésitation » à Florian Brunet que les Girondins vivent leur pire saison depuis vingt ans. « Les chiffres l’attestent surtout que cela survient dans la pire période sportive du club (depuis 2018 et l’arrivée des Américains). Je pense qu’on n’a pas connu une telle situation depuis les années 1970 », ajoute le porte-parole des Ultramarines, le plus grand groupe de supporteurs bordelais. Thibaud, lui, va au stade depuis 1994, il collectionne aussi les saisons. Comme pour son aîné, il s’agit « de la pire saison » des Girondins depuis très longtemps car « il n’y a absolument rien qui va dans ce club ». « C’est le souk à tous les étages avec une crise sportive qui s’ajoute aux crises économique et identitaire, explique-t-il, c’est là où c’est différent des crises précédentes. Même quand on va chercher le maintien à la dernière journée contre Marseille (en 2004-2005), on était mieux. Le problème était sportif mais structurellement le club était beaucoup plus sain qu’aujourd’hui. »
Au club, les anciens ne souhaitent pas forcément s’exprimer dans ce contexte et encore moins faire des comparaisons. L’un d’eux rappelle simplement que si « c’est une saison compliqué, cela a déjà été bien pire sur le plan humain en interne donc pour moi, ce n’est pas la pire saison ! Là, c’est avant tout le contexte général qui plombe tout ! » Et pourtant, il va bien falloir s’en sortir pour les Girondins.