L'essentiel

  • Le PSG retrouvera le Bayern Munich en quart de finale de la Ligue des champions, selon le tirage au sort effectué ce vendredi.
  • Les Allemands, tenants du titre, font encore figure de grand favori de la compétition cette saison.
  • A y regarder de plus près, toutefois, ils ne sont peut-être pas aussi imprenables que la saison dernière.

Le rouleau compresseur bavarois par-ci, la machine Lewandowski par-là… Stop. Oui, le Bayern, c’est fort, et le PSG n’a pas hérité d’un tirage facile ce vendredi pour les quarts de finale de la Ligue des champions. Mais dans cette confrontation, revanche en aller-retour de la finale de la dernière édition, les Parisiens ne partent pas battus d’avance. En regardant bien, il y a des signes encourageants, que l’on va vous exposer ici. Avec le brin de mauvaise foi qui va bien, dans un monde où Mauricio Pochettino n'a jamais pris 7-2 contre les Allemands quand il était sur le banc de Tottenham.

Le Bayern s’essouffle

Depuis le début de l’année 2021, les Munichois ont subi des accrocs qui ne leur ressemblent pas. Cela a commencé avec une improbable élimination en Coupe d’Allemagne par une équipe de hand (Holstein Kiel, sérieusement ?), quelques jours après une défaite sur la pelouse de Monchengladbach. Puis au cœur du mois de février, deux vilains résultats d’affilée, avec un nul 3-3 face à l’Armina Bielefield et une défaite contre 2-1 l'Eintracht Francfort. Après ce dernier revers, Hansi Flick s’est réfugié derrière l’état de la pelouse comme le premier Rudi Garcia venu. Toujours un mauvais signe quand on commence à regarder de ce côté.

Plus globalement, il y a ce sentiment que les Bavarois maîtrisent un peu moins bien leur sujet, avec un effectif sur la jante. Le Mondial des clubs mi-février au Qatar a laissé des traces, et entre les blessures (Goretzka, Tolisso, Gnabry, Douglas Costa) et le Covid-19 (Muller, Pavard), le Bayern patine. La faute aussi à un mercato baroque, qui a déplumé le banc. Thiago Alcantara n’a pas été remplacé, Coutinho et Perisic, qui se posent là en remplaçants de luxe, sont partis. Bouna Sarr, Eric-Maxim Choupo-Moting et Marc Roca ne rendent – bizarrement – pas tout à fait les mêmes services.

Résultat, déjà trois défaites et quatre nuls en Bundesliga, où les Bavarois restent à portée de fusil de Leipzig. Toujours mieux que le PSG et sa valise de défaites qui va lui faire perdre le titre en Ligue 1 ? Tout à fait. Mais on parle du Bayern, là.

Une défense pas si sereine

Petite remarque en préambule. Oui, on disait déjà l’année dernière que les Allemands étaient prenables en contre et non, ça n’a pas marché. Mais cette année, les Bavarois sont moins hégémoniques et leur défense y est pour quelque chose. Prenez Benjamin Pavard. L’international français est descendu tellement bas qu’Hansi Flick en est venu à lui préférer ponctuellement Süle à droite de la défense, ça vous situe le niveau.

Collectivement, c’est toujours pareil. Le style de jeu hyper offensif du Bayern laisse justement des boulevards sur les ailes. Alors ça peut aller sur le couloir de Davies qui court le 100m en 3 secondes, mais c’est plus dur pour les autres. Contre un Mbappé en feu et un Neymar que l’on imagine de retour, ça risque de poser problème. D’ailleurs, ça a failli coûter cher en BuLi contre le Borussia Dortmund, début mars. Menés 2-0, les Bavarois ont fini par renverser la vapeur (4-2). Mais s’ils laissent autant de marge au PSG, il n’est pas dit que Kyky, lui, rate la balle de 3-0 face à Neuer. Il lui a déjà fait assez de cadeaux en finale la saison dernière.

Cette fois, ce sera au fond (merci Kyky).
Cette fois, ce sera au fond (merci Kyky). - Manu Fernandez/AP/SIPA

Hansi Flick la tête ailleurs ?

Bonne nouvelle, le coach allemand pense plus à comment il va faire jouer la sélection nationale dans quelques mois qu’à un plan anti Mbappé. L’intérimaire devenu entraîneur en chef en cours de saison dernière a déjà tout gagné avec le Bayern (Ligue des champions, Championnat, Coupe d’Allemagne, puis Supercoupe d’Europe, Supercoupe d’Allemagne et Coupe du monde des clubs), et selon la presse locale bien informée, il ne restera pas en Bavière au-delà de juin prochain. Tout va dans ce sens. D’abord, le directeur sportif Hasan Salihamidzic commence à lui courir sur le haricot. Il n’a pas accédé à ses demandes lors du dernier mercato, et ne se retient jamais de lâcher une petite vacherie si le cœur lui en dit. Comme tout bon ancien-joueur-garant-de-l’institution-bavaroise qui se respecte, quoi. « Nous ne sommes pas toujours sur la même longueur d’onde », a récemment reconnu Flick, qui n’est pas le genre à rester en place s’il sent qu’on lui savonne la planche.

Surtout, une porte s’est ouverte avec l’annonce du départ du sélectionneur national Joachim Low après l’Euro. Quinze ans que les coachs allemands attendaient que la place se libère… Il ne faut pas rater le train. Officiellement, Flick fait celui qui ne se « préoccupe pas de toutes les choses qui se passent à l’extérieur », mais n’exclut rien catégoriquement non plus. L’opportunité est trop belle, de toute façon. Et puis si pour vous, aligner Süle en latéral droit ne ressemble pas à du sabotage, on ne sait pas ce qu’il vous faut.

San Keylor est au PSG maintenant

Rappelez-vous, début mai 2018, demi-finale retour entre le Bayern et le Real. Vainqueurs 2-1 à l’aller en Allemagne, les Madrilènes prennent l’eau de partout au retour à la maison. Heureusement, Keylor Navas est là. Deux encaissés, certes (2-2 au final), mais huit interventions décisives recensées, dont trois monumentales face à Lewandowski, Alaba et Tolisso. « Une finale pour un héros : Keylor », titre As le lendemain, pendant que Marca se permet un « San Keylor », surnom réservé au monument historique Iker Casillas. Ça vous pose une perf. Et vu ses dernières prestations, le gardien costaricien n’a pas l’air contre remettre le couvert. Un petit clin d’œil à Lewandowski dans le couloir avant d’entrer sur la pelouse pour lui rappeler les faits et le Polonais va bégayer pour la soirée.