Ligue 1 : Lille, l’OL, le PSG ou Monaco pour le titre ? Bienvenue dans la Ligue du suspense
FOOTBALL•Les quatre équipes se tiennent en six points, alors que l’on entre dans le dernier tiers du championnatA.L.G., N.C.
L'essentiel
- En s'imposant dimanche soir au Parc des Princes, l'AS Monaco s'est replacée dans la course au titre.
- Le suspense est total cette saison en Ligue 1, puisque seulement six points séparent Lille (1er) de l'ASM (4e), avec l'OL et le PSG intercalés.
- Petit tour d'horizon des forces en présence à l'attaque du dernier tiers du championnat.
Qui a dit qu’on ne pouvait pas vibrer dans une saison de Ligue 1 à huis clos ? En allant s’imposer sur la pelouse du PSG dimanche soir, les Monégasques ont définitivement rebattu les cartes dans la course au titre. Ils sont quatre, avec le Losc et l’OL, à pouvoir rêver, seuls six points séparant le leader lillois de l’ASM, 4e. Ça faisait bien longtemps qu’on n’avait pas vu un tel suspense. Petit tour d’horizon des forces en présence, avec plus ou moins de bonne foi, évidemment.
- Lille (1er, 58 points)
Le truc qui peut tout faire foirer : La théorie des jambes en mousse
On n’aurait pas parié notre chemise en début de saison sur le Losc solide leader de la Ligue des Talents. D’où cette crainte de voir les mollets des Nordistes trembloter dans le sprint final, un peu à l’image de la bouillie livrée en Ligue Europa contre l’Ajax. Une course au titre aussi serrée exige d’avoir un solide bagage psychologique et il n’est pas interdit de penser que la fin de saison des Dogues va avant tout se jouer dans les têtes.
Le match qui peut tout changer : Le derby contre Lens (36e journée)
Invaincus pour le moment contre leurs adversaires directs, les Lillois peuvent aborder le buste bien haut (et le col relevé) les matchs retour face à Lyon, Paris et Monaco en mars-avril. En revanche, ce petit déplacement à Lens à trois journées de la fin a tout du match piège. Le RCL marche fort cette saison contre les gros et aura là l’occasion de mettre fin à 14 ans de disette face au voisin. Si en plus, ça peut l’empêcher de devenir champion… Entre nous, on sent bien le petit but de Kalimuendo à la 93e, qui offre le derby à Lens et permet au PSG de repasser devant. Il est pour qui le retour à Paris en Limousine à la fin de son prêt ?
La question que tout le monde se pose : Galtier ne mériterait-il pas le titre de champion ?
Dans un article daté de novembre dernier, on avait tenté de vous expliquer comment Christophe Galtier était devenu l’entraîneur français le plus sexy du marché, après des années à tirer le maximum de ses joueurs, tout ça en produisant un football champagne pour les yeux et le gosier. Allez, un petit titre de champion et on le laissera s’envoler vers un nouveau challenge à l’étranger.
Pourcentage de chance d’être sacré (sondage 20 Minutes/doigt mouillé) : 35 %
Les Dogues sont d’une solidité à toute épreuve, et puis ce sont encore eux les mieux placés à l’heure où on se parle.
- Lyon (2e, 55 points)
Le match qui peut tout changer : Lyon-Rennes (28e journée, le 3 mars)
Certes, ce match se situe encore assez tôt dans cette fin de saison. Mais la réception du Stade Rennais est toujours un moment d’angoisse pour les supporters. Pas une équipe n’a autant embêté l’OL au 21e siècle, avec trois petites victoires à la maison ces 16 dernières années. Et on ne sait pas pourquoi, mais on imagine bien les Rennais, à la ramasse complète depuis début 2021, se relancer comme par hasard au Parc OL. Mais si les Lyonnais venait finalement à s’imposer en patron, ce serait le signe que pas grand-chose ne peut leur faire peur à l’attaque du sprint final.
Le truc qui peut tout faire foirer : Memphis la tête ailleurs
JMA a beau clamer qu’il y croit encore, Memphis Depay partira libre à la fin de cette saison. On peut même penser qu’il s’est déjà mis d’accord avec le Barça, après la cour assidue des Blaugrana l’été dernier. Alors oui, il essayera de quitter l’OL en apothéose, mais à force de zieuter les matchs de Messi et ses potes pour voir s’ils vont réussir à sauver les meubles en Liga, il risque d’y laisser de l’influx et ça va finir par se ressentir sur le terrain.
La question que tout le monde se pose : Rudi Garcia va-t-il un jour faire un changement avant la 80e minute ?
Depuis qu’il a trouvé la formule gagnante, à Strasbourg au cœur du mois d’octobre, Rudi Garcia n’a plus jamais changé ses plans. Il y a bien quelques ajustements ponctuels, évidemment, mais la constante est là : ceux qui démarrent sur le banc savent qu’ils en sortiront au mieux pour 5-10 minutes. Alors même sans Coupe d’Europe, attention au manque de jus dans les dernières journées. Parce que ça va faire bizarre à Cherki de devoir jouer une mi-temps complète à la 37e journée pour sauver la maison face aux crocos nîmois.
Pourcentage de chance d’être sacré (sondage 20 Minutes/doigt mouillé) : 20 %
Le calendrier lyonnais est sûrement le plus compliqué et on ne peut pas dire que les derniers matchs en date respirent la totale sérénité.
- PSG (3e, 54 points)
Le truc qui peut tout faire foirer : Un bon parcours en C1
Attention, paradox alert : et si le plus grand rêve du PSG était aussi celui qui allait lui coûter le titre de champion en fin de saison ? Après leur finale en août dernier, les Parisiens ambitionnent plus que jamais de gagner la Coupe aux grandes oreilles, et ce n’est pas la leçon infligée au Barça qui va les faire changer d’avis. Avec le risque, bien sûr, de laisser encore des plumes en L1, où la motivation n’est pas la même.
Le match qui peut tout changer : La réception de Lille (31e journée)
Cette saison, le PSG est faible avec les forts. Il n’a pris qu’un pauvre petit point sur quinze possibles contre un membre du Top 5 cette saison, et le moindre nouveau faux pas contre un concurrent serait fatal. Or, quelques jours après un déplacement au Parc OL fin mars, les Parisiens vont recevoir Lille début avril, le tout à quatre jours du quart de finale aller de la Ligue des champions - on a dit non à une remontada cette fois. On voit mal comment ça ne pourrait pas jouer dans les têtes parisiennes.
La question que tout le monde se pose : Pochettino survivrait-il à la perte du titre ?
Vous pouvez pouffer en lisant cette question, mais on est très sérieux. Parce que le PSG ne fait jamais rien comme les autres, déjà, et peut lourder un coach six mois après avoir dit qu’il avait été choisi pour construire. Un échec sur le plan national ferait vraiment mauvais genre, en tout cas, vu l’armada offensive à dispo. Si Ancelotti, arrivé en cours de route, avait été conservé en 2012 après s’être fait chiper le titre par Montpellier, l’Italien n’avait pas le même effectif à disposition.
Pourcentage de chance d’être sacré (sondage 20 Minutes/doigt mouillé) : 35 %
Il y a un peu de retard et la C1 à gérer, mais la force de l’habitude, c’est important.
- Monaco (4e, 52 points)
Le match qui peut tout changer : Monaco-Lyon (35e journée)
Il y aura eu la réception de Lille, courant mars, mais c’est certainement ce match face à l’OL qui fera basculer la fin de saison monégasque. On se souvient du match aller, quand l’ASM avait complètement pris l’eau en 45 minutes. 4-0 à la pause, et le début du renouveau, finalement. Depuis, hormis un trou d’air en décembre, l’ASM ne s’arrête plus de gagner. La revanche sur l’OL pour s’installer sur le toit de la L1 à quatre journées de la fin, ça ferait un bon scénar', non ?
Le truc qui peut tout faire foirer : Maripan se pète
A la cave en début de saison, le défenseur chilien est le facteur X de cette équipe monégasque. Son retour dans l’équipe, courant décembre, a stabilisé – enfin presque – une arrière-garde qui avait une fâcheuse tendance à prendre l’eau de partout. Surtout, il est d’une efficacité redoutable, avec 5 buts en 11 titularisations. Mieux que la moitié des attaquants de L1 (coucou Benedetto). Alors on ne souhaite pas à l’ASM de perdre son talisman sur une blessure à la con, il manquerait beaucoup dans la dernière ligne droite.
La question que tout le monde se pose : Peut-on être champion sans gardien ?
Que ce soit Lecomte ou Mannone, Monaco ne peut pas s’appuyer cette saison sur un gardien fiable. Quand Maignan ou Navas tournent en moyenne à 80 % de tirs arrêtés, eux dépassent péniblement les 50 %. Oh, pas de grosse bourde à signaler, mais jamais un match où ils ont sauvé la baraque non plus. On vous passera l’adage sur les grandes équipes et les grands gardiens, tout ça, mais quand même. Dur d’être champion en prenant pas loin de deux buts par match.
Pourcentage de chance d’être sacré (sondage 20 Minutes/doigt mouillé) : 10 %
Les Monégasques partent quand même de très très loin.