OL-Brest : Entre Anthony Lopes et Rudi Garcia, qui est le principal responsable de l’inattendu coup d’arrêt lyonnais ?
FOOTBALL•Au terme d’une fin de match complètement folle, mercredi contre Brest (2-2), l'OL (3e) a lâché deux points en Ligue 1, pour la première fois depuis le 1er novembreJérémy Laugier
L'essentiel
- Longtemps menés (0-1) et dans un jour sans, les Lyonnais croyaient avoir réussi à renverser Brest mercredi grâce à Memphis Depay et Maxwel Cornet (2-1, 80e).
- Un étrange penalty concédé par Anthony Lopes, « victime de sa mauvaise réputation » selon Rudi Garcia, a finalement empêché l’OL d’enchaîner un sixième succès de rang (2-2).
- Outre cette sortie manquée du gardien lyonnais, un choix très défensif de Rudi Garcia, malgré la supériorité numérique, interpelle.
Au Parc OL,
Les derniers instants de cet OL-Brest (2-2) vont peut-être coûter cher aux Lyonnais, dans cinq mois. Restant sur une impressionnante série de 22 points pris sur 24, ils n’imaginaient sans doute pas voir leur dynamique de candidat au titre en puissance se stopper à domicile, mercredi contre les Bretons (10es). Surtout que l’OL avait toutes les cartes en main, après avoir renversé la rencontre en 12 minutes grâce à ses remplaçants du soir Memphis Depay (1-1, 68e) et Maxwel Cornet (2-1, 80e).
Et ce avec en bonus l’expulsion du Brestois Paul Lasne (73e). Mais là, on a eu droit à un fail haut de gamme, qui permet au PSG de reprendre la deuxième place, avec un point d’avance sur l’OL (3e). « Avec un joueur en plus, nous devions mieux gérer cette fin de match », reconnaît Mattia De Sciglio, fautif sur l’ouverture du score brestoise, conclue par un but malheureux contre son camp d’Anthony Lopes (0-1, 38e). On joue donc la 86e minute de jeu lorsque Maxwel Cornet adresse une passe en retrait aussi molle que risquée à son gardien.
Pour Rudi Garcia, « il y a faute de l’attaquant brestois »
Comme cela lui arrive régulièrement, Anthony Lopes prend l’étrange parti de surtout percuter Steve Mounié, lancé face à lui, plutôt que de dégager un ballon à sa portée. Jérôme Brisard, qui va par la suite oublier cinq grosses minutes de temps additionnel voire un possible penalty de Gautier Larsonneur sur Memphis Depay, siffle aussitôt un penalty plutôt logique. Enfin, sauf pour Rudi Garcia, comme vous devez vous en douter.
« Je ne sais pas si je suis objectif ou si j’ai raison, mais je trouve qu’il y a faute de l’attaquant et pas du tout penalty, estime l’entraîneur lyonnais. Je pense qu’Antho a eu peur d’être blessé. Il est victime de sa mauvaise réputation, et depuis le tapage médiatique à Angers, on savait qu’on allait prendre un penalty sur ce genre de situation. »
La « triple erreur » de l’OL sur l’égalisation bretonne
Histoire que la soirée de l’international portugais soit jusqu’au bout cauchemardesque, malgré une balle de 0-2 brillamment évitée face à Christian Battocchio (67e), la suite est limite cocasse. Car Anthony Lopes bloque le penalty de Brendan Chardonnet et hurle sa rage, avec plusieurs coéquipiers lui sautant dessus (90e+2). « Cette situation est bizarre, raconte le défenseur brestois, en échec sur le coup. Je me demande si l’arbitre ne siffle pas une main d’un joueur lyonnais dans le regroupement. »
Une hypothèse également envisagée par l’entraîneur brestois Olivier Dall’Oglio. Mais non, Jérôme Brisard fait retirer ce penalty crucial car Anthony Lopes avait ses pieds très légèrement devant la ligne de but, alors que Marcelo était en plus entré bien vite dans la surface. Le Stade Brestois change alors de tireur et Romain Faivre ne tremble pas pour punir les Lyonnais (2-2, 90e+3). Finalement, qui est le principal coupable de ces « deux points de perdu » par l’OL dans un haut de tableau hypra serré ? Rudi Garcia a son avis sur la question.
« Il n’y a pas que l’arbitre qui fait une erreur. Je suis frustré car on fait nous aussi une triple erreur : on ne doit pas jouer vers l’arrière, on doit protéger le ballon, et Antho pouvait tirer dedans avant que Mounié ne lui rentre dedans. Quand on inverse la tendance pour mener 2-1, à 11 contre 10, et qu’il reste à peine dix minutes, les Brestois ne doivent même plus approcher de notre surface de réparation. C’est pourquoi nous sommes vraiment fautifs. Le ballon n’aurait pas dû être là à ce moment-là. » »
Cinq milieux à disposition… mais Jason Denayer finit en numéro 6
Et Jason Denayer, impeccable en défense centrale mercredi, n’aurait-il pas dû rester à son poste de toujours, plutôt que de passer au milieu (remember Saint-Pétersbourg…) à la 83e minute ? Le changement résolument défensif (Sinaly Diomandé, lui aussi impliqué sur l'action du penalty brestois, à la place de Bruno Guimaraes) fait en tout cas figure de mauvais signal pour une équipe alors euphorique, portée vers l’avant, en supériorité numérique, et avec cinq purs milieux disponibles.
« Pour moi, à part Thiago Mendes [suspendu après son expulsion dimanche au Parc des Princes], on n’a pas vraiment de milieu défensif, se défend Rudi Garcia. J’avais besoin du jeu de tête de Sinaly Diomandé au cas où. Car à 2-1 à 11 contre 10, il peut normalement juste nous arriver de subir des longs ballons et des coups de pied arrêtés, si on ne fait pas d’erreur nous-mêmes. »
Cette condition n’a pas été remplie dans le money time par la doublette Maxwel Cornet-Anthony Lopes, et Irvin Cardona a même manqué d’offrir dans le temps additionnel à Brest « le hold-up parfait » (dixit Brendan Chardonnet). Le gros coup face au PSG (0-1), trois jours plus tôt, a en partie été gâché. Entre les montants touchés par Léo Dubois (58e), Memphis Depay et Tino Kadewere sur la même action (77e), les 17 tirs non cadrés tout au long du match, plus une attaque longtemps stéréotypée et stérile, on a pu constater que les maux du Lyon à la peine en septembre n’étaient pas de si lointains souvenirs.