Bordeaux-ASSE : Gasset est-il en partie responsable des difficultés actuelles des Verts ?
FOOTBALL•L’actuel entraîneur des Girondins va retrouver ce mercredi soir (21h) l’AS Saint-EtienneClément Carpentier
L'essentiel
- Les Girondins de Bordeaux accueillent ce mercredi (21h) au Matmut Atlantique l’AS Saint-Etienne pour le « Gassetico ».
- Un Jean-Louis Gasset qui n’a laissé sportivement que des bons souvenirs dans le Forez mais que certains supporteurs et observateurs jugent en partie responsable des difficultés actuelles des Verts.
- Son entourage prend sa défense auprès de 20 Minutes que ce soit sur le plan personnel ou économique.
Il a beau en être parti depuis dix-huit mois, Jean-Louis Gasset fait toujours autant parler dans le Forez. En bien, la majeure partie du temps. Il faut dire que son bilan sportif lors de son passage chez les Verts (décembre 2017 – juin 2019) est plus que respectable avec notamment une qualification en Ligue Europa après avoir sauvé le club de la relégation. Mais il existe aussi quelques critiques. Une petite musique laisse entendre depuis quelques mois que le nouvel entraîneur des Girondins de Bordeaux serait en partie responsable des difficultés actuelles des Stéphanois…
« Sacré sujet… Ça divise même au sein de notre équipe », avouent avec le sourire les responsables du compte Twitter, Sainté Inside. Entre son départ surprise, sa vision court-termiste à l’époque et l’échec de son fidèle adjoint Ghislain Printant… Il peut y avoir débat. Et certains supporteurs ou observateurs du club n’hésitent pas à le rappeler quand il s’agit d’expliquer les mauvais résultats de l’ASSE de Claude Puel, 15e de la Ligue 1 avant de se déplacer ce mercredi (21 h) à Bordeaux.
- Un départ amer pour les supporteurs
« Plus que la situation du club, j’ai surtout la sensation que certains supporteurs ont en travers son départ du club, reconnaît Faustine du site Envertetcontretous. Il disait être fatigué donc beaucoup de monde n’a pas compris qu’il puisse signer aux Girondins quelques mois plus tard. » Jean-Louis Gasset aurait abandonné les Verts alors en pleine ascension. A l’époque, le principal intéressé assume : « Ma mission est terminée. Je rentre chez moi. Entre ma passion et ma famille, j’ai choisi ma famille. » Aujourd’hui, son entourage souhaite remettre les choses dans son contexte :
« Je peux comprendre ce que [les supporteurs] ressentent mais ils ne savent pas tout de sa vie. Quand Jean-Louis [Gasset] est arrivé, il était encore très affecté par le décès de sa femme et sa famille lui manquait mais il s’est battu pour ce club. Il a tout donné. Il était juste au bout du bout, complètement cuit. » »
D’ailleurs après son départ, « il pensait ne jamais réentraîner, il voulait devenir conseiller dans un club, il avait aussi signé un contrat en tant que consultant avec Médiapro », ajoute ce proche. S’il a repris du service, c’est uniquement parce que Jean-Louis Gasset a fait son deuil, retrouvé quelqu’un pour l’aider à repartir sur les terrains et que c’est Bordeaux qui est venu frapper à sa porte.
- Son passage pèse-t-il encore sur les finances stéphanoises ?
C’est peut-être la critique qui revient le plus souvent à propos de Jean-Louis Gasset. Saint-Etienne paierait aujourd’hui la gestion de son effectif de l’époque. Le club aurait acheté trop de joueurs et surtout les aurait surpayés sur ses conseils. Qui sont-ils ? Debuchy, M’Vila, Cabella, Khazri, Kolodziejczak, etc. « Il a eu une vision à court terme qui a porté ses fruits car nous avons pu rêver de la Ligue des champions. Le problème quand tu rêves, c’est le réveil ! Nous nous sommes endettés de manière considérable mais les premiers responsables sont les dirigeants de club qui n’ont pas encadré ses choix », selon l’un des membres de Sainté Inside. « A mon arrivée, j’avais la perception d’un groupe de haut niveau mais qui ne pouvait pas s’inscrire dans le futur. Le club allait dans le mur. Il s’était beaucoup endetté pour suivre ce schéma qui avait vécu », glissera de son côté Claude Puel, sans préciser qui il visait précisément ce jour-là. Sa direction ou l’ancien adjoint de Laurent Blanc.
Pour sa défense, un ancien dirigeant tient avant tout à rappeler que « les comptes étaient déjà dans le rouge avant Gasset ». Son clan, lui, monte au créneau contre cette idée reçue : « Déjà en transfert, ça n’a rien coûté car beaucoup sont arrivés libres et celui de Khazri a été payé avec l’argent de Ronaël Pierre-Gabriel [latéral formé à l’ASSE transféré pour environ 6 millions d’euros à Monaco]. Pour les salaires, il faut faire la balance entre ce qu’ils ont coûté car beaucoup sont partis depuis et ce que les résultats ont rapporté financièrement au club avec la Coupe d’Europe. C’est aussi lui qui lance Saliba [transféré pour 30 millions d’euros à Arsenal]. Dans tout ça, il y a un échec avec Ntep et un joueur peut-être en surplus, Boudebouz [il arrive à l’intersaison 2019 où Printant prend la suite]. Au final, c’est un faux procès qu’on lui fait ! »
- Printant, un adjoint en échec
C’est une vaste question philosophique : Peut-on être responsable de l’échec d’un autre ? « Nous, le plus gros reproche qu’on lui fait c’est d’avoir poussé en interne pour l’intronisation de Ghislain Printant », explique Romain de Sainté Inside. Jean-Louis Gasset aurait sa part de responsabilité dans le plantage de son fidèle adjoint et successeur Ghislain Printant à la tête des Verts à l’été 2019. Ce dernier avait vécu un début de saison catastrophique dans la foulée de son départ avant d’être écarté par sa direction au bout de deux mois de championnat.
Sur ce point, une connaissance des deux hommes reconnaît peut-être une erreur de casting à l’époque : « Ghislain [Printant] est un formidable adjoint mais il a sûrement une limite de compétence. Pas technique mais psychologique. Quand il est numéro 1, il change et a tendance à se prendre la tête avec tout le monde. » Et pour le coup, Jean-Louis Gasset n’y est pas pour grand-chose.
- Puel, son opposé
Enfin, l’actuel entraîneur des Girondins ne peut pas être tenu seul responsable des résultats des Verts depuis plus d’un an. Si Claude Puel a décidé d’écarter certains anciens gros salaires comme Ruffier dans un premier temps puis Boudebouz, Khazri et Trauco (réintégrés depuis) pour faire de la place aux jeunes en début de saison, il n’y est pour rien. « Les responsables, ce sont surtout les dirigeants, juge un bon connaisseur du club, quand on passe de Gasset à Puel, on passe d’un extrême à un autre. Il n’y a aucune logique, aucun projet sportif là-dedans. » Et une nouvelle fois, là-aussi, l'entraîneur des Girondins n'y est pas pour grand-chose !
Au final, les supporteurs et observateurs peuvent toujours disserter sur les conséquences du passage de Jean-Louis Gasset à l’ASSE mais « ce qu’il a fait à Sainté, il l’a très bien fait et globalement tout le monde a énormément de respect pour lui ici », conclut Faustine.