FOOTBALL« C’est une bonne leçon »… DD n’a pas du tout aimé ce qu’il a vu des Bleus

France-Finlande : « C’est une bonne leçon »… Deschamps n’a pas du tout aimé ce qu’il a vu (et on le comprend)

FOOTBALLLe sélectionneur n’a pas reconnu son équipe mais estime qu’une piqûre de rappel ne fait pas de mal de temps en temps
Nicolas Camus

Nicolas Camus

L'essentiel

  • L’équipe de France a perdu contre la Finlande au Stade de France, mercredi soir (0-2).
  • Sans idées mais surtout défaillants dans l’envie et l’engagement, les Bleus sont complètement passés à côté.
  • Le sélectionneur Didier Deschamps n’en fait pas un drame mais il ne laissera pas passer cette attitude.

Au Stade de France,

Evacuons la chose d’entrée comme ça c’est fait : oui, ce match amical était tout sauf un cadeau à jouer dans ce début de saison où on ne fait pas grand-chose pour épargner les joueurs. Mais le contexte ne peut pas expliquer à lui seul la purge offerte par l’équipe de France mercredi soir contre la Finlande. D’ailleurs, Didier Deschamps a bien pris soin d’éviter cet écueil dans son débrief. La faute en revient en premier à ceux qu’il avait décidé d’aligner.

« Le contexte on le connaît, on sait qu’il n’est pas propice mais ça ne date pas d’aujourd’hui, a balayé le sélectionneur en conférence de presse. Il n’y a pas toujours de bonnes performances quand on joue tous les trois ou quatre jours. Ça arrive aux joueurs en club aussi, ce soir ça nous est arrivé. On n’a pas gagné parce qu’on n’a pas mis ce qu’il fallait. Je préfère rester là-dessus, c’est factuel. Je ne veux pas entrer dans d’autres choses qui pourraient être des excuses. »

Allez hop, circulez. DD a préféré s’attarder sur ce qu’il a manqué aux Bleus. Spoiler, beaucoup de choses. A peu près tout ce qui est important pour lui, en fait.

« On a été en dessous de ce que j’attendais, a-t-il lâché. Dans la générosité, l’agressivité, les duels, en face ils ont mis ce qu’il fallait et nous pas suffisamment. J’ai dit aux joueurs que c’était une piqûre de rappel. Mais c’est le haut niveau, heureusement que quand on est en dessous il nous arrive ça. On a pris une bonne gifle. » »

Le sélectionneur avait pourtant tout fait pour que ça n’arrive pas, avec un onze de départ qui avait des choses à montrer. On sauvera Digne et Thuram, qui ont animé leur couloir gauche avec envie. Les occasions d’ouvrir le score lors des 25 premières minutes de jeu sont venues d’eux. Mais c’est tout. Les Zouma, Dubois, Ben Yedder ou Sissoko ont raté l’occasion, et quand on connaît DD on sait que ce n’est jamais anodin. Mention spéciale pour le dernier nommé, qui à force de pouvoir jouer partout ne jouera bientôt plus nulle part. Pogba et Giroud, alignés pour gagner du temps de jeu, n’ont pas fait mieux. On en parlera dans un autre article.

Certes, qui dit équipe remaniée dit manque d’automatismes, et on ne pouvait pas en attendre des miracles non plus. Mais on était tout de même en droit de ressortir du stade avec autre chose que la première défaite de l’histoire des Bleus contre la Finlande, dont le dernier but inscrit contre nous avait été marqué au regretté Bruno Martini, quand on pensait encore qu’on allait se qualifier pour la Coupe du monde 1994. Match amical ou pas, ça ne fait pas très sérieux.

« Ce n’est pas sans importance car ça reste une défaite pour l’équipe de France et ce n’est jamais bien, en convient Mandanda, qui n’a rien eu à faire à part aller chercher deux fois le ballon dans ses filets. Il y a pas mal de leçons à tirer, notamment dans l’état d’esprit. On est tombé face à une équipe qui en voulait plus que nous, qui courrait plus que nous, qui mettait plus d’engagement et ils marquent sur nos pertes de balle. » Mais pourquoi ? Qu’est-ce qui a cloché avec les Bleus ?

« On n’était pas bien dedans et eux ils étaient bien derrière », a répondu de façon lapidaire Griezmann, plus pressé de rentrer au vestiaire que de chercher à comprendre. « Ce n’était pas un manque d’envie, complète le gardien marseillais. On avait cette volonté mais ça ne s’est pas retranscrit sur le terrain. Ils ont fait plus que nous, il faut retenir ça. »

« Ça ne me plaît pas quand je perds. Et surtout comme ça »

Avant de « basculer sur le Portugal » pour une rencontre autrement plus appétissante, on peut compter sur Deschamps pour leur rappeler. Sans hausser la voix, le sélectionneur nous a bien fait comprendre que ce genre de prestation ne passait pas. « Je ne suis pas agacé, non non. Mais ça ne me plaît pas quand je perds. Et surtout comme ça, a-t-il cinglé, glacial, avant de quitter la salle de presse. C’est une bonne leçon, et ça ne fait pas de mal de temps en temps. Ça rappelle un peu les basiques… » Quand on a ce DD en face de soi, mieux vaut ne pas trop moufter. Et encore, on n’était pas dans le vestiaire.