Ligue 1 : Gros bloc, milieu inspiré et attaquants enfin réalistes, ce Losc fait un beau co-leader
FOOTBALL•Les Lillois ont étrillé les Strasbourgeois, ce dimanche à la Meinau (3-0)Thibaut Gagnepain
L'essentiel
- Les journées passent et le Losc confirme. Les Lillois l’ont facilement emporté à Strasbourg dimanche (3-0).
- Grâce à ce succès, les Nordistes sont deuxièmes de Ligue 1, à égalité de points avec Rennes.
- Surtout, les Lillois ont impressionné en Alsace. A tous les niveaux : avec un bloc compact, un milieu solide et créatif et enfin des attaquants tranchants. Ce Losc peut-il aller très haut ?
Au stade de la Meinau,
Ce n’est qu’une question de buts marqués. Ce lundi matin, le Losc n’est pas en tête de la Ligue 1 car il n’a planté que 9 fois. Contre 14 en six journées pour le leader rennais, qui présente la même différence de buts (+7).
Mais il y a les chiffres, et il y a l’impression. Celle laissée par les Nordistes hier à Strasbourg est excellente. Au-delà de la victoire (3-0), ils ont dégagé une vraie force tranquille. Les Alsaciens les ont bousculés ? Les ont parfois fait trembler ? Oui, mais sans jamais parvenir à tromper Mike Maignan et toute la défense lilloise, impressionnante d’acharnement.
En fait, les hommes de Christophe Galtier ont été inquiétés une petite demi-heure à la Meinau. « Pendant 20-25 minutes, on était coupé en deux. Notre bloc équipe était très peu compact, ce qui a donné beaucoup de ballons à Strasbourg dans nos 35 derniers mètres », analyse l’entraîneur du Losc, qui a beaucoup apprécié la « remobilisation de [son] groupe en deuxième période. »
David-Yilmaz, duo marquant
Son équipe n’a alors plus donné le moindre espoir à son adversaire. D’abord en le contenant bien mieux dans le jeu mais surtout en l’achevant. Il faut là souligner les performances du duo David-Yilmaz. Critiqués pour le manque de réalismes à Marseille il y a deux semaines (1-1), les attaquants ont cette fois été tranchants. Le premier a offert le deuxième but à Renato Sanches (0-2, 53e) après un numéro dans la surface et le second est allé battre Kamara tout seul après, là aussi, un petit festival (0-3, 68e).
Avant eux, Celik avait envoyé un missile dans la lucarne gauche du gardien strasbourgeois (0-1, 21e). Pile au moment où ses partenaires étaient bougés dans tous les sens, surpris par le 4-4-2 adverse. Mais n’est-ce pas le propre d’une bonne, voire d’une grande, équipe de marquer sur un temps faible ?
Ce dimanche, les Nordistes ont prouvé qu’il faudrait compter avec eux cette saison. Compter sur ce bloc très difficile à bouger qui se projette ensuite vite vers l’avant. Une vraie volonté chez Christophe Galtier. « C’est un leitmotiv permanent de ne pas prendre de but chez nous, explique-t-il. On sait que les équipes qui défendent bien sont toujours bien classées en fin de saison. »
Après six journées et deux petits buts concédés, ça se vérifie pour le moment. Mais ce système de jeu ne peut être validé qu’avec, aussi, un milieu de terrain capable d’alimenter les offensives. A Strasbourg, la paire André-Renato Sanches a rayonné. « On a chacun un style différent mais complémentaire », résume l’ancien Rennais, impressionné par l’activité de son compère portugais, buteur et à l’origine du troisième but sur un dribble délicieux.
« C’est une boule de muscle, il a des cannes, de l’énergie… », résume André. « C’est un animal sur le terrain », ajoute son coach. « Mais pour qu’il déploie toutes ses qualités, il doit être très bien physiquement. C’est le cas en ce moment. » Comme tous ses partenaires, beaux deuxièmes de Ligue 1.
Les coéquipiers de José Fonte pourront-ils voir encore plus haut après la trêve internationale ? Christophe Galtier a gentiment esquivé la question. « C’est très difficile de monter une équipe. En une semaine, tout peut se dérégler. Pour être performant sur la durée, il faut garder cet état d’esprit et cet investissement au quotidien. » Le Losc a la recette.