Equipe de France : Le grand retour de la Pioche et le rond de serviette de Camavinga... Ce qu'il faut retenir de la liste de DD
FOOTBALL•Le sélectionneur a annoncé ce jeudi une liste élargie à 24 joueurs pour affronter l’Ukraine, le Portugal et la Croatie au mois d’octobreAymeric Le Gall
L'essentiel
- L’équipe de France s’apprête à disputer trois matchs en octobre avec la réception de l’Ukraine et du Portugal au Stade de France et un déplacement en Croatie.
- A cette occasion, Didier Deschamps a concocté une liste un chouïa élargie, puisque ce ne sont pas 23 mais 24 joueurs qui ont été appelés en bleu cette fois-ci.
- On retiendra principalement le grand retour de Pogba et la deuxième convocation de Camavinga, Upamecano et Houssem Aouar.
Pour cette deuxième liste post-confinement, on ne s’attendait pas à de gros bouleversements de la part de Didier Deschamps par rapport aux 23 appelés lors du dernier rassemblement début septembre. Et s’il n’y en a pas eu, cette liste élargie à 24 joueurs a tout de même de quoi nous occuper d’ici au prochain bloc de trois matchs des Bleus, qui débutera le 7 octobre prochain par un amical contre l’Ukraine au Stade de France, avant d’entrer de plain-pied dans les matchs de Ligue des nations (réception du Portugal et déplacement en Croatie).
Commençons déjà par cette liste élargie mais pas trop. Du fait du nombre de matchs à jouer durant cette trêve internationale, on s’attendait à ce que DD profite de l’occasion pour bâtir un groupe plus étoffé. A l’arrivée, le sélectionneur n’aura utilisé qu’un joker en appelant non pas 23 mais 24 joueurs. Pour le geste quoi. Face à l’étonnement des journalistes, Deschamps s’est montré taquin. Élargie, « elle l’est », a-t-il glissé en souriant avant d’expliquer le pourquoi d’un tel choix.
« Je ne vous cache pas que d’avoir une liste encore plus élargie amène aussi des complications et des difficultés logistiques. D’autant que sur la feuille de match il n’y a que 23 joueurs, déjà que c’est dur pour ceux qui seront sur le banc, alors en mettre en tribunes c’est humainement pas très agréable », a étayé Deschamps l’humaniste.
Camavinga, parti pour rester au moins 1.000 ans
L’autre surprise qui n’en est (presque) pas une : la confirmation qu’après avoir goûté aux joies d’une première convoc' en A, Eduardo Camavinga a désormais son rond de serviette à la table des champions du monde. Comment aurait-il pu en être autrement après son entrée en jeu éblouissante, façon « je suis là depuis toujours, t’as vu », face à la Croatie en Ligue des nations ? « Il a tout pour lui, il est capable de faire des choses que peu d’autres font », a résumé Deschamps après avoir dressé une liste des qualités du Rennais longue comme un discours de Jean Castex (pêle-mêle : l’enthousiasme, l’utilisation du ballon, la qualité de passe, le volume de jeu, la polyvalence, la projection).
« A partir du moment où je l’ai pris la première fois, cela me semble logique qu’il soit encore avec nous à court ou moyen terme », a soutenu DD. S’il a noté un coup de moins bien du joueur à Nîmes avec Rennes, quelques jours après sa première sélection, Deschamps a précisé que « ce n’est pas le premier à qui ça arrive », en citant l’exemple de Pogba. Y a pire comme comparaison.
Que vous dire d’autre ? Que Pogba fait son grand retour dans le groupe après avoir manqué le dernier rassemblement à cause du Covid-19. A l’arrivée, la Pioche n’a plus joué en équipe de France depuis le 11 juin 2019 et une victoire 4-0 en Andorre. Le sélectionneur, encore : « Evidemment qu’il a été frustré de ne pas être avec ses potes. Seize mois, c’est beaucoup. En termes de matchs, il n’a pas raté énormément de rassemblements mais par rapport à ce qu’il représente, je préfère l’avoir là, dispo, avec ses coéquipiers. » On notera aussi la nouvelle convocation d’Houssem Aouar, privé la dernière fois de sa grande première sous les drapeaux là aussi à cause du coronavirus. On trépigne d’avance à l’idée de voir enfin le possible futur-ex Lyonnais gambader sur le terrain avec le coq sur le cœur.
Upamecano « n’est pas un one shot »
Pour le reste, du grand classique ou presque. Deschamps a payé pour (re) voir Toto Martial sous ses ordres après son très bon match contre la Croatie en septembre. Upamecano a lui aussi gagné le droit de revenir, et son match moyen contre la Suède en septembre ne pèsera pas dans l’esprit du sélectionneur. Deschamps a même pris pour lui la mauvaise intervention du défenseur de Leipzig en début de match :
« « Il a une intervention délicate, il a pris un carton jaune directement. Il est capable de beaucoup mieux, ce n’est pas un one shot. J’accorde plus de tolérance avec un jeune. J’en discuterai avec lui, le fait de lui avoir dit "vouloir sortir le ballon c’est bien, mais faut pas prendre trop de risques", il s’est peut-être dit "si je rate quelque chose, je vais prendre avec le sélectionneur". Faire les choses avec le frein à main ou à moitié c’est la pire des choses. Je ne vais pas le lâcher. Il a le potentiel, faisons en sorte de l’amener là-haut. » »
Si l’on devait juger de l’importance d’un joueur aux yeux de Deschamps à la longueur de son discours le concernant, il nous est d’avis que le gamin n’est pas près de bouger de Clairefontaine de sitôt.
Enfin, Adrien Rabiot sera aussi du voyage, lui qui, selon DD, « a gagné en consistance et en maîtrise technique » depuis son départ du bagne parisien. « Il s’impose plus, gagne plus de duels, je trouve qu’il a progressé sans pour autant perdre la qualité qu’il avait avant », a-t-il conclu. Du côté des déçus, Jonatahn Ikoné, Nabil Fekir, Ferland Mendy et Moussa Sissoko ont été priés de rester chez eux. Certains d’entre eux auraient pu avoir leur chance en cas de liste élargie, mais on l’a dit, Deschamps n’est pas fan du procédé. Dont acte.