FOOTBALLFaut-il s'inquiéter de voir le Griezmann du Barça en équipe de France ?

France-Croatie : « Un garçon un peu traumatisé »… Faut-il s'inquiéter de voir le Griezmann du Barça en équipe de France ?

FOOTBALLLe Barcelonais attaque le match contre la Croatie avec l'idée de faire oublier sa mauvaise prestation à Stockholm samedi
Aymeric Le Gall

Aymeric Le Gall

L'essentiel

  • Malgré la victoire de l'équipe de France (1-0), Antoine Griezmann est passé à côté de son match, samedi soir, en Suède.
  • En plus d'avoir manqué un péno en toute fin de match, le Barcelonais n'a pas su donner le tempo à son équipe.
  • S'il a des circonstances atténuantes, Grizou aurait tout de même tout intérêt à se reprendre contre laa Croatie, mardi soir, au Stade de France.

On en n’attendait pas grand-chose et on pourtant a quand même été déçu… On ne parle pas ici de la performance – moyenne – de l’équipe de France samedi soir en Suède pour son premier match de Ligue des nations, mais de celle – plus moyenne encore – d’ Antoine Girezmann.

Comme souvent depuis qu’il a signé au Barça, les rassemblements en bleu sont l’occasion pour le Français de se prendre un shoot de bonheur et de couper avec la lose qui l'accompagne H24 en Catalogne. Mais si même ça ne fonctionne plus, on va doucement commencer à se poser des questions au sujet du natif de Mâcon.

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Certes, le numéro 7 des Bleus à des circonstances atténuantes :

  • Les Bleus n’avaient plus joué ensemble depuis plus de neuf mois.
  • Le dernier match de Griezmann remonte au 14 août dernier (défaite 8-2 du Barça face au Bayern à Lisbonne) et il lui faut le temps de relancer la machine.
  • A part quelques rares exceptions (Kanté, Mbappé), c’est l’équipe de France tout entière qui est passée à côté de son match samedi.

Il n’empêche, Griezmann n’a plus grand-chose du joueur soyeux que l’on connaissait en équipe de France jusqu'ici. Et cette fois, l’excuse de Messi-qui-prend-trop-de-place-et-veut-pas-jouer-avec-Grizou ne marche pas. Samedi, le Français a raté à peu près tout ce qu’il a entrepris tout seul, comme un grand.

« Dans le jeu, ce n’est pas le Griezmann qu’on connait, acquiesce Alain Giresse. Il a perdu confiance, il joue petits bras, il ne prend plus vraiment de risque ». Le Barcelonais a manqué à la fois d’influence dans le jeu et de justesse dans la finition, à l’image de cette volée vendangée dans le dernier quart d’heure après un bon centre de Digne. Sans parler du péno expédié dans la stratosphère en toute fin de rencontre, le troisième de suite manqué par Griezmann en sélection (merci Vegedream...), qui aurait pourtant pu lui permettre d’atténuer un peu le goût amer de cette sale soirée.

Les Bleus unis derrière Griezmann

Ce penalty raté, « ce n'est pas le souci majeur, expédiait poliment Giroud sur M6 après la victoire française. Il faut qu'il reprenne confiance. On sait qu'il y a des périodes plus difficiles pour les attaquants. Il faut faire le dos rond, se réfugier dans le travail. Je ne suis pas inquiet pour lui. Il a cette force de caractère pour remarquer rapidement des penalties et des frappes dont il a le secret. »

Hugo « les punchlines » Lloris a lui aussi fait dans la diplomatie au moment d’évoquer la perf’ de son coéquipier : « Je n'ai pas envie de dire qu’il a été en difficulté, il a fait le travail, il a été au service de l'équipe. » Pour le sélectionneur en revanche, « le problème, c'est qu'il ne les tire pas en club alors il ne s'entraîne pas à ce geste technique particulier ». Ou quand son calvaire au Barça finit par déteindre sur ses performances en équipe de France…

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Interrogé à ce sujet dimanche dans l'émission Téléfoot, Deschamps a préféré minimiser (ou esquiver) les malheurs de l'ancien de la Real Sociedad, assurant simplement qu'il n'avait « pas besoin de le sauver. Il est en attente de voir ce qu’il va se passer la saison prochaine ». Preuve que le contexte pesant autour du Barça avec le vrai-faux départ de Messi n'est pas totalement étranger au coup de spleen traversé par Griezmann.

Pour Giresse en revanche, il ne fait aucun doute que le blaugrana lui va mal au teint: « Contre la Suède, j'ai vu un garçon qui est un peu traumatisé par sa situation à Barcelone. Et contrairement à ce qu’on voyait jusque-là, le fait de retrouver le cocon de l’équipe de France ne lui suffit même plus à retrouver son jeu, sa liberté... C'est peut-être ça le plus inquiétant. »

Changement de leadership à venir chez les Bleus ?

Didier Deschamps avait pourtant tout fait pour mettre son poulain dans les meilleures conditions, comme il le fait « à chaque fois », dixit DD himsefl chez nos confrères de France Football. Placé en faux numéro 10 dans le nouveau 3-5-2 (ou 3-4-1-2) des Bleus, Grizou aurait dû être dans un fauteuil pour faire le lien entre le milieu et l’attaque. Il n’en fut rien.

A sa décharge, très peu de ballons ne lui sont parvenus en première période, Adrien Rabiot préférant le confort des passes latérales qui ne font pas avancer le schmilblick. Face à l’Albanie, neuf mois plus tôt, Grizou avait pourtant montré de belles promesses dans ce rôle derrière les deux attaquants.

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« Ce n'est pas la même période, le défendait Deschamps après le match. On peut regarder tous les joueurs offensifs, pour faire la différence ils ont besoin de peps. Le volume est là, il s'est senti de mieux en mieux au cours du match mais il faut remettre la machine en route. Il doit retrouver des sensations qu'il n'avait plus en club. Et là, ça fait 10 mois qu'il n'a pas joué en équipe de France. »

On n’en voudra pas à DD de protéger son leader, mais on ne peut pas non plus s’empêcher de penser que ce rôle est peut-être en passe de changer de mains. Si Mbappé, sauveur des Bleus samedi après un but tout en finesse, continue sur sa lancée en club et en sélection, la question du leadership en attaque pourrait bien finir par se poser. On n’y est pas encore, évidemment, et la possible sortie du onze de départ du Parisien (touché à la cheville samedi) mardi prochain face à la Croatie ne devrait pas bouleverser les rôles en équipe de France. Pour l’instant.