FOOTBALL FEMININPourquoi l’OM ne change pas l’entraîneur de sa section féminine ?

OM-Fleury: Comment expliquer la longévité de Christophe Parra, éternel coach des Marseillaises ?

FOOTBALL FEMININLa section féminine de l’OM est en grande difficulté : avant de recevoir Fleury ce samedi, elle pointe à l’avant-dernière place de la D1. Pourtant, le coach Christophe Parra n’est pas sur la sellette
Jean Saint-Marc

Jean Saint-Marc

L'essentiel

  • Christophe Parra entraîne la section féminine de l’OM depuis juin 2011.
  • Malgré les difficultés actuelles de son équipe, il n’est pas sous la menace d’un limogeage.
  • Certains observateurs estiment que les dirigeants de l’OM lui font toujours confiance. D’autres qu’il est tout simplement plus simple pour eux de « laisser tourner » ainsi la section féminine.

Les portes de l’OM Campus resteront fermées à double tour. « Christophe Parra préfère que lui et son groupe restent concentrés sur les échéances à venir », nous dit-on pour justifier l’impossibilité d’interviewer, même dix minutes, l’entraîneur de la section féminine de l’OM, qui reçoit Fleury ce samedi (14 h 30). Un match crucial pour le maintien en D1. « Christophe est un peu parano, il a l’impression que tout le monde veut voir l’OM se casser la gueule », explique quelqu’un qui le connaît bien.

Les observateurs du football féminin apprécient, pourtant, la présence de l’OM dans l’élite : elle offre de jolies affiches, au moins sur le papier. Car sur le terrain, les « Olympicos » ou « Classicos » féminins restent à sens unique : l’OM s’est incliné 8-0 face à l’OL le 8 février et 11-0 sur la pelouse du PSG mi-janvier.

« Parra aurait dû être limogé en 2018 »

Avec une différence de buts à moins 49 et seulement deux victoires cette saison, l’équipe entraînée par Christophe Parra est en grande difficulté. A sept journées de la fin de saison, les Marseillaises ont cinq points de retard sur le premier non-relégable, Dijon. « Il serait logique que Christophe Parra soit débarqué. Je me demande d’ailleurs pourquoi il n’a pas été remercié lors de la trêve hivernale, lance Philippe Serve, supporter et fin connaisseur de l’équipe féminine de l’OM. Il aurait déjà dû être limogé après la saison 2017-2018, quand l’OM est redescendu en D2. »

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Mais l’OM avait alors fait le choix de la stabilité. Andoni Zubizarreta et Jacques-Henri Eyraud ont récidivé à l’été 2019 : ils ont prolongé pour deux saisons Christophe Parra, qui venait de faire remonter Marseille en D1. Sa sixième montée avec une équipe dont il a pris les commandes en juin 2011, en district. Rendez-vous compte : à l’époque, Didier Deschamps entraînait l’équipe masculine. Les hommes ont usé huit coachs en neuf ans. « Il y a plus de stabilité dans le foot féminin car il n’y a pas d’enjeu économique : les sections féminines ne rapportent rien aux clubs », contextualise Patrice Lair, ancien coach des Montpelliéraines, des Lyonnaises ou des Parisiennes.

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Ce n’est bien sûr pas la seule explication. « Il y a un truc qui s’est créé à Marseille avec Christophe », soutient l’ancienne olympienne Anaïs Hatchi, désormais gardienne d’Orléans (D2) :

« « Il a fait énormément pour la section féminine, l’a fait monter. Sa longévité ne m’étonne pas plus que ça. Comme on dit dans le monde des affaires, il a un retour sur investissement : il a toujours la confiance de ses dirigeants. » »

« C’est dur pour moi de dire ça d’un collègue, mais parfois, il faut aussi savoir tourner la page », nuance Sarah M’Barek, ancienne entraîneure de Montpellier et de Guingamp, désormais sélectionneuse de Djibouti. « Neuf saisons, c’est peut-être une de trop : au bout de cinq, six ans, les joueuses se lassent de votre discours et, avec les affinités, vous n’êtes plus forcément objective sur certaines », rappelle celle qui a choisi de quitter Guingamp en 2018, après cinq ans en Bretagne.

La solution de facilité ?

Mais pour des dirigeants, conserver un entraîneur est aussi une solution de facilité. « La direction laisse tourner la section et se décharge complètement sur Christophe Parra, peste Philippe Serve. Comme si elle n’avait pas envie ni de mettre des moyens, ni de se poser des problèmes… »

Cette stratégie de l’immobilisme souffre de la comparaison avec la section féminine des Girondins de Bordeaux, qui a aussi découvert la D1 en 2016-17… Mais a connu, depuis, une trajectoire opposée. Alors que les Marseillaises ont brillé la première année (quatrièmes), avant de faire le yo-yo entre D1 et D2, les Bordelaises suivent une progression logique dans l’élite : dixièmes en 2017, septièmes en 2018, quatrièmes en 2019.

« Il faudrait peut-être qu’il s’entoure »

Malgré ces bons résultats, les dirigeants ont décidé l’été dernier de se séparer de Jérôme Dauba, élu meilleur entraîneur du championnat deux saisons consécutives. Les Bordelaises sont désormais entraînées par Pedro Martinez Losa, ancien coach d’Arsenal. Le pari a été payant : elles sont demi-finalistes de la Coupe de France et troisièmes du championnat.

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Du sang frais pourrait-il sauver Marseille ? « Christophe Parra travaille beaucoup tout seul, juge Patrice Lair. Il a de bonnes idées sur le jeu, mais il faudrait peut-être qu’il s’entoure. Mettre un directeur sportif, qui pourrait le décharger du recrutement, par exemple, ça pourrait l’aider. Mais pour faire ça, l’OM devra mettre des moyens. »