Coupe de France : « On est tous des héros »… Fin d’aventure cruelle pour Limonest, sorti à la dernière seconde par Dijon
FOOTBALL•Les amateurs du FC Limonest Saint-Didier (N3, Rhône) ont mené au score ce mardi avant de s’incliner (1-2) au bout du bout de la prolongation contre Dijon (17e de L1), en huitièmes de finale de la Coupe de FranceJérémy Laugier
L'essentiel
- Nouveau Petit Poucet pour ces 8es de finale de la Coupe de France, le club du FC Limonest Saint-Didier (National 3) n’a cédé qu’à la dernière seconde de la prolongation, ce mardi contre Dijon (1-2).
- Dans une ambiance énorme, avec 2.600 spectateurs au sein du Groupama OL Training Center de Décines, le club rhodanien est parvenu à faire oublier les quatre niveaux le séparant du 17e de Ligue 1.
- « Je pense qu’on est tous des héros ce soir », déclare le gardien limonois Lorry Levionnois, sonné comme toute son équipe par le « cruel scénario » de fin de match.
Au Groupama OL Training Center de Décines,
« Je ne vais pas vous mentir, je me voyais bien faire gagner mon équipe aux tirs au but. » Déterminant durant 120 minutes ce mardi face à Dijon (17e de Ligue 1), Lorry Levionnois s’était écrit l’épilogue de son rêve fou, porté par une équipe de National 3 luttant sans complexe malgré les quatre divisions d’écart. Mais comme tout le FC Limonest Saint-Didier, le gardien de but a vu ce scénario se briser sur un but de Stephy Mavididi, au bout de la prolongation (1-2).
« La Coupe de France peut être magique mais aussi cruelle certaines fois, constate Lorry Levionnois. On a eu la baraka, on s’est donné corps et âme et pfiou, à la dernière seconde… » Nouveau Petit Poucet de la compétition pour ces 8es de finale, le club rhodanien a d’abord fait chavirer le centre d’entraînement de l’OL, à Décines, en ouvrant le score grâce à Aziz Bouzit (1-0, 49e).
« Vous êtes tous prêts à envahir la pelouse si on marque ? »
« Marquer contre une Ligue 1, ça restera gravé à vie, c’est le meilleur souvenir de ma petite carrière d’amateur jusque-là, sourit celui-ci. Avoir regardé droit dans les yeux une Ligue 1, ça nous donne de la fierté. On a fait douter les Dijonnais et on a reçu leurs compliments. Mais ça ne rattrapera pas la défaite et ce scénario cruel. » Car après la rapide égalisation de Jhonder Cádiz (1-1, 54e), les Limonois ont failli inscrire un but d’anthologie mais le latéral gauche Nathan Tanard a trouvé la transversale des 25 mètres (66e).
Puis quand Jhonder Cádiz a à son tour trouvé la barre dans les arrêts de jeu du temps réglementaire (90e+5), les 2.600 supporters de Limonest (commune d’environ 3.000 habitants) ont cru à un rab de bonne étoile ce mardi. « Vous êtes tous prêts à envahir la pelouse si on marque ? », lançait même un supporter survolté aux nombreux enfants du club qui ne vont pas oublier de sitôt cette folle soirée.
« Je vais regarder mes parents la tête haute »
« Mais les planètes n’étaient pas complètement alignées pour que ça passe, soupire avec philosophie l’entraîneur Nicolas Pinard. Même si c’est hyper frustrant, ça reste un super parcours, d’autant qu’on a essayé de jouer, on ne s’est pas mis à dix derrière. » Si bien que l’entraîneur dijonnais Stéphane Jobard reconnaît volontiers être passé en quart de finale « par la toute petite, petite, petite porte ».
A Limonest, il restera de cette aventure en Coupe de France le mythique cri rassembleur du président Alexandre Vainchtock « Je crois qu’on n’est pas couchés », juste après la qualification à Charleville-Mézières (0-1) dix jours plus tôt. Et évidemment de la fierté d’avoir ainsi fait tanguer une formation de l’élite. « Mes parents sont descendus de Normandie pour ce match et je vais les regarder la tête haute, confie Lorry Levionnois. Quand je vois qu’on tient 120 minutes contre une équipe de Ligue 1 en étant énormes, je pense qu’on est tous des héros ce soir. »