RC Strasbourg : Où est passé le Kenny Lala qui n’était pas si loin de l’équipe de France l’an dernier ?
FOOTBALL•Qu’il est loin le temps où le latéral droit du Racing était proche de l’équipe de France !Thibaut Gagnepain
L'essentiel
- Brillant la saison passée, Kenny Lala ne met plus un pied devant l’autre, ou presque, depuis la reprise cet été.
- Que se passe-t-il ? Son entraîneur Thierry Laurey le défend et croit en sa force mentale, comme son partenaire Lamine Koné.
- Le joueur, lui, parle peu mais a reconnu qu’il se trouvait « nul » depuis le début de la saison.
Soudain, les sifflets se sont abattus sur lui… Samedi face à Lyon (1-2), Kenny Lala a encore été victime de nombreuses railleries de la part du public de la Meinau. Comme sur ce centre parti directement au troisième poteau (14e) ou cette passe molle qui a mis en difficulté son gardien Matz Sels (19e).
Ce n’était pas la première fois. Homme fort du Racing la saison dernière avec 5 buts et 9 passes décisives en Ligue 1, le latéral droit peine depuis à confirmer. Il n’a débloqué son compteur que grâce à un penalty, il y a deux mois contre Monaco (2-2). Surtout, le natif de Villepinte, 28 ans, n’a plus du tout la même influence sur le jeu alsacien. Offensivement, il semble souvent à contretemps et défensivement, sa responsabilité a déjà été engagée, comme face à Nantes mi-septembre (2-1).
« Je n’apporte pas ce que je veux »
Qu’en dit l’intéressé ? Difficile de le savoir puisque Kenny Lala refuse nos demandes d’interviews depuis trois semaines. Mais il a été plus bavard avec Canal + ! Comment jugez-vous votre début de saison sur le plan personnel, lui a-t-il été demandé. « Je suis quelqu’un de très dur avec moi donc je dirais nul, parce que je n’apporte pas ce que je veux », a répondu l’ancien Lensois la semaine dernière.
« Nous en avons déjà parlé ensemble, j’ai la même analyse que lui », réagit son entraîneur Thierry Laurey, avant de nuancer. « Ça dépend aussi avec quoi on compare ses performances. L’an dernier, tout ce que Kenny touchait devenait de l’or. C’est chaud de reproduire ça. Mais par rapport à il y a deux ans, il est peut-être au-dessus. »
Un nouveau système de jeu défavorable ?
Le latéral est également beaucoup plus connu de ses adversaires. Voilà un autre argument du technicien strasbourgeois pour défendre son joueur. « Quand tu flambes, on fait un peu plus attention à toi après, appuie-t-il, avant de trouver encore une autre circonstance atténuante à son n°27. « On a aussi changé de système de jeu. »
Dans ce 4-4-2 en losange, Lala n’est plus couvert à chaque montée comme il pouvait l’être en 3-5-2. Cela l’oblige à davantage d’efforts défensifs, ce qui peut-être synonyme de baisse de lucidité de l’autre côté du terrain. « Quand je regarde le match de Kenny, je ne vois pas un mec qui triche ou qui fait n’importe quoi. Je vois un garçon impliqué mais en manque de réussite. Il suffirait peut-être d’une passe décisive ou d’un but pour que ça le relance définitivement », assure son coach, visiblement pas inquiet. « Il sait nager le gaillard ! »
« Il a du mental »
Cette force de caractère est aussi soulignée par son partenaire Lamine Koné. « C’est sûr qu’il est un peu moins bon que l’an dernier mais il a du mental, il va revenir à son niveau », assure le défenseur. « Il s’entraîne bien, il n’y a pas de problème. » Moins qu’en fin de mercato estival, quand le latéral droit avait eu du mal à cacher son spleen d’être resté en Alsace. Malgré des approches de Newcastle, Crystal Palace ou de la Fiorentina.
« Mentalement, je n’étais pas au max », a-t-il reconnu au micro de Canal+, sans complètement écarter l’idée d’un départ au prochain mercato d’hiver. Sans écarter non plus la possibilité, un jour, de revêtir le maillot de l’équipe de France. Au printemps dernier, son nom circulait mais Didier Deschamps ne l’avait finalement pas retenu. « J’y crois toujours mais actuellement, je sais que c’est compliqué », avoue Kenny Lala, qui pourrait même être menacé pour sa place au Racing. Ce mardi à Brest, rien ne dit qu’il sera titulaire…