FOOTBALLLe « gâchis » de l'ASSE dans la lignée des échecs français en Europe ?

ASSE-La Gantoise: Pourquoi le « gâchis » stéphanois est-il symptomatique des échecs français en Coupe d'Europe ?

FOOTBALLLes Verts quittent la Ligue Europa après leur nouveau nul (0-0) jeudi contre la Gantoise. Leur parcours est dans la droite lignée de la « lose » française sur la scène européenne
Jérémy Laugier

Jérémy Laugier

L'essentiel

  • L’ASSE a perdu ses derniers espoirs de disputer les 16es de finale de Ligue Europa en concédant le nul jeudi contre La Gantoise (0-0).
  • Tout comme le Stade Rennais, les Verts ne comptent pas le moindre succès dans la compétition avant une ultime journée anecdotique.
  • Voici les cinq raisons pour lesquelles cet échec représente bien les difficultés du football français au niveau européen.

Au stade Geoffroy-Guichard,

« En découvrant notre poule cet été, on a pu se dire que Saint-Etienne en serait favori. » Le défenseur de La Gantoise Michael Ngadeu-Ngadjui est le premier surpris de voir l'ASSE éliminée de la Ligue Europa dès la cinquième journée de la phase éliminatoire, après un terne nul (0-0) contre l’actuel troisième du championnat belge. Côté stéphanois, Yann M’Vila le reconnaît : « C’est du gâchis par rapport à la saison dernière. On s’était défoncé pour arriver en Ligue Europa, et sortir de cette manière fait mal ».

Voilà en cinq raisons pourquoi cet échec des Verts, incapables de sortir d'un groupe constitué de La Gantoise (premier), de Wolfsburg (actuel 7e en Bundesliga et qualifié), et des Ukrainiens d’Oleksandria, illustre bien les galères du foot français à exister sur la scène européenne. Car mine de rien, des clubs azéri, kazakh et même luxembourgeois ont remporté un match de Ligue Europa cette saison, au contraire de l'ASSE mais aussi de Rennes. C'est même la première fois depuis huit ans qu'aucun club français ne passe la phase de poules de l'épreuve.

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Un retard à l’allumage

L’ASSE pouvait difficilement commencer plus mal son aventure européenne qu’avec une défaite (3-2) en Belgique dans un match à sa portée. « Je pense qu’on a le niveau pour cette compétition mais quand on commence mal une campagne européenne, c’est dur de cravacher derrière pour prendre des points, souligne Timothée Kolodziejczak. On s’est réveillé un peu trop tard dans cette phase de poule. »

Un sentiment partagé par Yann M'Vila jeudi : « Ça ne se joue pas sur le match de ce soir. On ne doit pas perdre à La Gantoise puis on doit gagner les deux matchs contre Oleksandria ». Trois rencontres sur lesquelles les Verts n’ont pris que deux points sur neuf.

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Un écroulement fatal

Lorsque l’inattendu Mahdi Camara (21 ans) inscrit le premier but de sa jeune carrière avec les pros, le 7 novembre en Ukraine, l’ASSE semble enfin sur le point de décoller dans la compétition. Mais même à 0-2 à dix minutes de la fin contre le 5e du championnat ukrainien, les Verts ont été capables de subir une remontada très « lose à la française ». L’abominable finish (2-2) chez la plus faible équipe de la poule a totalement enrayé la dynamique de l’équipe de Claude Puel en Ligue Europa.

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Un effectif amoindri au moment clé, des paris manqués

Du 3-5-2 de Laurent Blanc pour un Manchester City-PSG (1-0) à Rudi Garcia improvisant un milieu de terrain avec Jason Denayer mercredi lors de Zénith-OL (2-0), les improbables choix des coachs français ne manquent pas sur la scène européenne. Claude Puel a surpris tout le monde à son tour contre La Gantoise en titularisant Loïs Diony, qui n’avait pas disputé la moindre minute depuis le derby le 6 octobre. Un pari perdu au vu de ses maladresses en pointe, dans les temps forts stéphanois.

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Mais cela pose un autre souci très frenchy : les joueurs majeurs sont souvent blessés dans ces moments clés, quand une qualif' européenne se joue. Puel devait ainsi faire jeudi sans cinq titulaires : Debuchy, Saliba, Gabriel Silva, Khazri et Hamouma. Comme l’OL a manqué sa qualification la veille sans Depay, Aouar, Mendes et Terrier. Et pensez-vous sérieusement que, cette saison enfin, le PSG pourra aligner toutes ses stars pour les 8es de finale de Ligue des champions fin février ?

L’équipe ne se transcende pas, même en supériorité numérique

La principale frustration soulevée par la sortie européenne des Verts par la petite porte réside dans ce gros quart d’heure disputé à 11 contre 10. C’est simple, il y a eu plusieurs frappes lointaines nettement au-dessus mais aucune occasion digne de ce nom. « Je m’attendais à ce qu’on souffre plus avec un joueur de moins », reconnaît Michael Ngadeu-Ngadjui, le joueur de La Gantoise expulsé (76e).

« On n’était alors pas dans le bon tempo pour mettre à mal cette équipe, estime Claude Puel. Mais je suis satisfait de notre investissement sur ce match. On a fait une première période de très haut niveau. On s’est projeté, on a étouffé cette équipe. » Si le match de l’ASSE était cohérent, surtout au vu de la liste d’absents, ça manquait de panache et de folie pour une rencontre déjà décisive. « On a fait ce qu’on nous a demandé, il ne fallait pas non plus se découvrir », se défend à ce sujet Loïc Perrin avec une posture labellisée Ligue 1 qui nous plaît tant.

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Presque plus de fatalisme que de déception

Poursuivons avec Loïc Perrin, qui donnait vraiment l’impression d’analyser une quelconque contre-performance au cœur d’une saison de L1 jeudi soir.

« C’est comme ça, il y a forcément un sentiment de déception. Mais on sait que la Coupe d'Europe, c’est compliqué. Sur le papier, on était peut-être parmi les favoris mais on se rend compte qu’en Europe, il n’y a pas forcément de petites équipes, même si on ne les connaît pas. » »

Très positif durant toute sa conférence de presse, son entraîneur a mis près de trois minutes pour employer le mot « déception » accompagnant cette élimination prématurée. « On est éliminés, oui, mais on partait de très loin et on s’est donné les moyens d’y croire, insiste Claude Puel. Sur chaque match, je trouve qu’on a manqué de malice et de métier pour obtenir plus de points. Mais nous sommes en construction et la progression d’ensemble est encourageante. » On vous passerait presque « le match plein » souligné par Timothée Kolodziejczak et « le beau jeu produit » selon Yann M’Vila. Parfois, le panache à la française nous échappe.