FOOTBALLC'était quoi ce gloubi-boulga footballistique des Bleus contre la Moldavie?

France-Moldavie: « On n’était pas dedans », c'était quoi ce gloubi-boulga footballistique ?

FOOTBALLLes Bleus ont eu un mal de chien pour venir à bout de la Moldavie, 175e nation mondiale
Aymeric Le Gall

Aymeric Le Gall

L'essentiel

  • L’équipe de France a longtemps galéré avant de venir à bout de la Moldavie, jeudi soir, au Stade de France.
  • Les Bleus ont concédé l’ouverture du score à la suite d’une boulette de Clément Lenglet.
  • A l’arrivée, les hommes de Deschamps s’en sortent de justesse en ayant fait le minimum syndical.

Au Stade de France,

Malgré le froid de canard, les huit cafés ingurgités et autant d’auto-claques dans les gencives pour se tenir éveillé, on a eu beaucoup de mal à ne pas mourir d’ennui devant la prestation minuscule de l’équipe de France, jeudi soir, face à la Moldavie au Stade de France. Certes, les Bleus ont fini par l’emporter, ils sont qualifiés pour l’ Euro 2020 et ont même de grandes chances – mille mercis la Turquie - de terminer premiers de leur groupe et d’espérer un tirage clément, mais le public était en droit d’espérer un peu plus de paillettes dans sa soirée, surtout pour la der de l’année au Stade de France.

Les joueurs ne se sont d’ailleurs pas cachés. Remarquez, ça aurait été difficile de nous vendre autre chose. « On n’était pas dedans, on n’a pas fait un bon match, surtout en première mi-temps, a admis Antoine Griezmann en zone mixte. A la pause, le coach nous a boosté mais malgré tout ça se voyait qu’on n’était pas bien, surtout dans les derniers gestes. On ne peut retenir que la victoire ce soir. »

« On a tout forcé »

A la limite, chose rare, face à la grise mine des joueurs, ce sont les journalistes qui ont tenté de leur trouver quelques excuses. L’absence de certains joueurs clés, par exemple. Réponse de Grizou : « Faut même pas se chercher d’excuses, se dire qu’il manque des cadres, ça fait plusieurs fois déjà qu’ils ne sont pas là. Non, il n’y a pas d’explications, des fois c’est comme ça, t’es pas dedans… »

Corentin Tolisso a pris le temps de faire la liste des choses qui n’ont pas été. Vous avez deux heures devant vous ? Pour le joueur du Bayern Munich, les Bleus ont « tout forcé ». « On a forcé les passes, on a voulu jouer trop rapidement, peut-être à cause du but encaissé très vite. On n’a pas trouvé de décalages, on a trop voulu passer par l’axe alors qu’on savait qu’il allait y avoir une grosse densité de joueurs, a-t-il décrypté. Il fallait plus les faire courir, aller à droite, à gauche, un peu comme on l’a fait en deuxième mi-temps. »

Deschamps voit rouge

C’est vrai qu’on a vu du mieux en seconde période, mais il faut voir d’où on partait. Et encore, ce n’était pas non plus transcendantal, mais au moins l’équipe de France a produit quelques séquences de jeu intéressantes. Si les Français se sont un peu réveillés, c’est qu’ils ont été pas mal secoués à la pause par Didier Deschamps. Il fallait le voir, le pauvre, sur les écrans géants du Stade de France en première période, avachi sur son banc à se demander lequel de ses joueurs il allait encastrer dans un mur en premier. « Il nous a un peu remontés, a euphémisé Tolisso. C’est logique car les ingrédients n’étaient pas là en première mi-temps. On se devait de faire beaucoup mieux en seconde période. »

Arrivé en conférence de presse d’après-match avec la mine des petits jours, le sélectionneur a admis qu’il avait lâché les chevaux : « Oui, je peux être dur, voire très dur avec eux. Il y a tellement de potentiel dans cette équipe que quand je ne vois pas ce que j’ai envie de voir, je le dis, comme à chaque fois. En première période, j’aurais pu en sortir cinq ou six. » « Notre première mi-temps a été très insuffisante par rapport à ce qu’on est capable de faire. Je ne suis pas satisfait de l’animation offensive sur la première période, a-t-il détaillé. On avait tendance à demander le ballon seulement dans les pieds et pas dans la profondeur. Il n’y avait pas assez de mouvements et de disponibilité. C’était trop statique, il y avait un manque de mobilité. »

Finalement, dans une soirée aussi terne, les Bleus peuvent s’estimer heureux de s’en être sortis à si bon compte, même si pour ça il aura fallu compter sur un premier but très gracieusement accordé par l’arbitre malgré une faute de Giroud sur le gardien moldave et sur un péno en fin de match. A quelques mois de l’Euro, on sait au moins que les recettes du Mondial russe sont toujours là : un peu de chatte et un bon vieux coup de pied arrêté. En cas de coup dur, c’est toujours bon de pouvoir s’appuyer sur ses fondamentaux.