Bordeaux : Spectacles, cours, entraînements, tournois… C’est quoi la vie d’un football freestyler ?
FOOTBALL•Le Bordelais Jonathan Paul va défendre son titre de champion de France ce week-endClément Carpentier
L'essentiel
- Jonathan Paul, 21 ans, a fait du football freestyle son métier. Il est l’un des rares athlètes à vivre de sa discipline.
- Pour réussir cela, le jeune bordelais multiplie les activités (représentations, initiations, compétitions…).
- Comme de nombreux sports méconnus, il cherche notamment à développer ses réseaux sociaux pour attirer l’attention d’un sponsor.
Avec son ballon accroché à son sac à dos, Jonathan Paul ne paie pas de mine au premier regard. Pourtant, le jeune bordelais de 21 ans est un vrai athlète de haut niveau. Champion de France de football freestyle 2018, il est également l’un des meilleurs du monde dans sa discipline, en plein essor depuis quelques années.
Le week-end prochain, il défendra son titre national à Paris. Un rendez-vous important pour celui qui en a fait son métier à plein temps au fil des années depuis l’âge de 16 ans. Aujourd’hui, Jonathan Paul est devenu un sportif de très haut niveau comme les autres : « Ma vie ? C’est déjà beaucoup, beaucoup d’entraînements (deux à cinq heures par jour) et d’étirements (une heure par jour), car je dois faire très attention à mon corps. C’est mon instrument de travail. »
« J’ai même déjà fait des mariages »
Un corps d’autant plus précieux que le jeune homme n’a pas de rémunération fixe comme la plupart des sportifs professionnels. S’il affirme gagner sa vie « correctement », et faire partie de la « dizaine de français » qui vit du football freestyle, le Bordelais multiplie pour ça les activités :
« « Je fais beaucoup d’animations, de spectacles, d’initiations pour les jeunes avec des cours à l’année notamment dans les écoles de football. C’est très varié. Je fais beaucoup les stades mais j’ai aussi déjà fait des séminaires d’entreprises ou même des mariages. Au final, tout ça me permet de m’en sortir. » »
Sa discipline n’est toujours pas reconnue par la Fédération Française de Football, elle se développe seulement autour d’une association (Foot Freestyle France). Malgré tout, Jonathan Paul voit depuis quelques années « une énorme évolution en termes de public et de visibilité grâce à la télévision. » Cet été, il a participé aux championnats du monde à Prague (République Tchèque) et rêve un jour de voir le football freestyle aux Jeux olympiques.
L’importance des réseaux sociaux
En attendant, il va tenter de décrocher un deuxième titre de champion de France et surtout à moyen terme convaincre un sponsor. « J’ai déjà eu des discussions mais les marques fonctionnent maintenant selon le nombre d’abonnés que vous avez sur les réseaux sociaux ! C’est pour ça que j’essaie de les développer (Twitter, Instagram et Facebook) depuis quelque temps. On peut être nul mais avoir deux millions de followers et là, les marques viennent vers vous. Et le contraire existe aussi. Par exemple, les trois meilleurs mondiaux n’ont pas de sponsor il me semble », explique-t-il.
Une situation paradoxale avec laquelle il faut faire. Jonathan Paul a donc créé sa propre chaîne YouTube pour raconter sa vie de « football freestyler » et mettre en avant ses exploits.