Le Parc ne s’y est pas trompé. En réservant une superbe ovation à Pablo Sarabia, buteur et passeur lors de la nette victoire parisienne samedi face au SCO Angers (4-0), le public de la Porte d’Auteuil a salué comme il se devait la sortie du meilleur joueur de la rencontre. Une manière aussi de lui souhaiter personnellement la bienvenue dans la capitale. Car jusqu’ici, les supporters du Paris Saint-Germain, comme le staff rouge et bleu d’ailleurs, étaient un peu restés sur leur faim en voyant ce frêle ailier enchaîner les matchs moyens depuis son arrivée au club.

Un titulaire indiscutable pour Tuchel

L’Espagnol avait pourtant laissé entrevoir lors de l’intersaison de belles promesses pour l’avenir, en réalisant des matchs amicaux intéressants et en marquant lors du trophée des champions contre Rennes. Mais depuis, pas grand-chose. Titulaire indiscutable aux yeux de Thomas Tuchel depuis le début de la saison – « grâce » à une infirmerie plus blindée que la ligne 13 en heure de pointe – l’Espagnol peinait à trouver sa place dans le système parisien.

Surtout, il lui manquait l’essentiel : les stats. Même si cela fera bondir les romantiques du foot qui vomissent la dictature des chiffres, à un moment donné, si vous jouez devant, il faut planter. Encore plus quand vous avez à côté de vous des mecs comme Neymar, Mbappé ou Cavani qui enfilent les buts comme les étudiants enquillent les pintes de blonde au bistrot le jeudi soir.

La semaine parfaite de Pablo Sarabia

Depuis mardi et sa première passe décisive avec le PSG contre Galatasaray (pour Mauro Icardi), l’Espagnol a entamé sa mue. Et après son récital face aux Angevins, l’ancien Sévillan doit se sentir plus léger. On n’en était pas encore au point de voir Sarabia se laver de ses mauvaises ondes comme le fit Karim Benzema en bleu un soir de France-Australie, n’empêche, ça doit faire du bien par où ça passe. Il n’y avait d’ailleurs qu’à le voir arriver en zone mixte tout sourire pour comprendre que ça commençait à urger. Alors Pablo, soulagé ? « Oui ! [Ce but] je l’attendais, ça faisait un moment que j’espérais marquer avec Paris mais jusqu’ici ça n’avait pas trop souri, a-t-il commencé par dire. Jusqu’ici, on m’en avait annulé un, une autre fois il avait finalement été accordé au défenseur contre son camp, mais j’ai continué à essayer, essayer, essayer, et finalement c’est arrivé. »

On le répète, muet depuis ses débuts avec le PSG en matchs officiels, il n’y avait pas non plus péril en la demeure pour le joueur de la Roja, appelé une nouvelle fois en sélection par Roberto Moreno. C’est en tout cas la façon dont il voyait les choses jusqu’à aujourd’hui. « Je pense que n’importe quel joueur qui arrive dans une nouvelle équipe a besoin d’un peu de temps pour s’adapter. Tu as besoin de bien connaître tes coéquipiers, en particulier ceux qui jouent proches de toi sur le terrain, de savoir quels sont leurs points forts, pour donner le meilleur de toi-même. Je m’adapte peu à peu et ça se sent », a-t-il expliqué dans sa langue natale. Pour le français, il faudra patienter encore un peu : « Je prends des cours et j’espère que dans quelques mois je pourrai vous répondre en français ».

Un joueur qui pense d’abord au collectif

S’il ne maîtrise pas encore la langue, Sarabia se félicite en revanche de son intégration réussie avec le PSG. « Ça se déroule parfaitement, le vestiaire m’a super bien accueilli, ils font tous les efforts pour que les nouveaux se sentent à l’aise, a-t-il salué en zone mixte après la victoire contre Angers. C’est pareil avec le staff, ils sont toujours là pour nous expliquer ce qu’ils attendent de nous et nous montrer comment jouer avec nos nouveaux coéquipiers. »

Seul parisien avec Sarabia à venir parler aux journalistes samedi soir, Ander Herrera a salué « l’incroyable performance » de son compatriote. « Il court énormément sur son côté droit, il est toujours en mouvement, toujours disponible pour offrir des solutions aux joueurs et ouvrir les espaces », a applaudi l’ancien Mancunien. Ce qu’il apprécie surtout chez « PSG » (Pablo Sarabia Garcia), c’est son aptitude à toujours penser au collectif : « Il est comme moi, c’est un joueur d’’équipe, de devoir. Il pense toujours à l’équipe et on a besoin de joueurs comme ça si on veut faire une grande saison. »