Toulouse-Bordeaux : Pourquoi les Ultramarines demandent-ils la démission de Frédéric Longuépée, le président délégué des Girondins ?
FOOTBALL•Le plus grand groupe de supporters bordelais demande le départ de Frédéric Longuépée moins d’un an après son arrivée à la tête du clubClément Carpentier
L'essentiel
- Bordeaux se déplace à Toulouse samedi (20h) lors de la 9e journée de Ligue 1.
- Les Ultramarines réclament la tête de Frédéric Longuépée à qui ils reprochent sa gestion des supporters, sa vision du football ou encore son manque d’incarnation du club.
- Pour l’instant, le président délégué des Girondins, ne souhaite pas réagir à cette fronde.
Ce samedi au Stadium de Toulouse, les Ultramarines devraient une nouvelle fois réclamer la démission de Frédéric Longuépée. Après plusieurs mois de tensions autour de la gestion du club, le plus grand groupe de supporters bordelais a franchi le pas en demandant pour la première fois le départ du président délégué des Girondins à l’occasion du match contre le PSG.
Une grève des encouragements pendant dix minutes, une banderole [Président, vous nous avez pris pour des clients, nous sommes des supporters], des « démission Longuépée » scandés… Les Ultramarines ont multiplié les actions pour montrer leur mécontentement. Mais que lui reprochent-ils exactement ?
- Un manque de considération
C’est peut-être le principal grief des supporters bordelais. « Je n’ai jamais eu autant l’impression de parler dans le vide qu’avec lui et cela dès notre premier rendez-vous. Avant, on était très régulièrement en contact avec ses prédécesseurs. On s’appelait au moins une fois par mois voire plus. Lui, il n’a même pas voulu me donner son numéro au départ et il nous met au même niveau que les sponsors », explique Florian Brunet l’un des porte-parole des Ultramarines. Il va jusqu’à parler de « manque de respect » pour une des parties prenantes les plus importantes du club.
- Sa vision du football
C’est le reproche le plus souvent fait au président délégué des Girondins. Il ne verrait le club que comme un outil de divertissement et de business selon certains supporters. L’ancien dirigeant parisien fait notamment partie de ceux qui pensent que l’on peut réussir à remplir un stade en ne se reposant pas uniquement sur les résultats sportifs ou la présence de stars sur le terrain. Il préfère parler « d’une expérience stade ». Cette vision irrite très fortement les Ultramarines : « Il nous parle du club comme d’une marque. Non, c’est un club de football historique. Ici rien n’est à vendre, ni notre nom, ni nos couleurs, ni notre scapulaire. »
- L’avenir du directeur de la sécurité
C’est l’un des nouveaux points de friction. Les Ultramarines reprochent à la direction du club de vouloir marginaliser David Lafarge, le directeur de la sécurité : « C’est une personne avec qui nous travaillons depuis 20 ans. Nous avons d’excellentes relations. On a 200 % confiance en lui. Sa parole est d’or », pour Florian Brunet.
Le club aurait souhaité lui confier le rôle de référent auprès de la LFP (Ligue professionnelle de Football) ce que refuse le groupe de supporters : « Le responsable sécurité s’occupe de tout alors que là, il deviendrait un simple interlocuteur pour la Ligue ! » Selon nos informations, le club ne devrait pas aller plus loin sur ce dossier afin de calmer le jeu.
- L’affaire de la billetterie
C’est sûrement la goutte qui a fait déborder le vase. Cette affaire décrite par les Ultramarines comme le « plus gros scandale de la billetterie du club » a beaucoup fait parler chez les supporters. Certains soupçonnent en effet la direction de pousser les spectateurs à acheter des places plus chères. 20 Minutes y consacre tout un article.
Aujourd’hui, après vérification, les Girondins confirment un dysfonctionnement technique notamment lors du match contre Metz. Le club affirme également que certaines personnes vont être remboursées.
- Le déficit d’incarnation du club
Si elle existe, c’est la critique qui revient le moins souvent car elle concerne tous les dirigeants du club et pas uniquement Frédéric Longuépée. En effet avec sa direction à plusieurs têtes, au final personne n’incarne aujourd’hui le club pour Florian Brunet : « Qui monterait au créneau pour défendre le club aujourd’hui s’il le fallait ? Un coup c’est l’un, un coup c’est l’autre. Par exemple sur l’histoire des places, ils ont envoyé le responsable billetterie au front. Ce n’est pas normal. »
A ce sujet, la direction vient de recruter un directeur de la communication et réfléchit à une nouvelle stratégie plus claire. Eduardo Macia, le directeur du Football du club, pourrait notamment être beaucoup plus présent à l’image d’un Leonardo au PSG.