Marseille pour les nuls: Dans quels contextes peut-on porter un maillot de l'OM? (spoiler: tous)
MARSEILLE EN QUESTIONS•Les Marseillais ont une très grande tolérance sur ce sujet. Il est possible de porter un maillot de l'OM dans à peu près tous les contextes, sans se faire arrêter par la fashion policeJean Saint-Marc
L'essentiel
- La rédaction marseillaise de «20 Minutes» répond, tout au long de cet été, aux grandes questions que les touristes se posent en arrivant à Marseille.
- Peut-on porter un maillot de l’OM pour aller au travail ? A Marseille, cela ne semble poser aucun problème.
- Certains portent même la tenue de leur club préféré pour des mariages ou des enterrements.
Ils cherchent l’ombre et la « Bonne Mère », s’entassent par centaines dans le petit train sur le Vieux-Port et se posent des dizaines de questions. Chaque année, sept millions de touristes visitent Marseille, selon un comptage, optimiste, de la mairie. Tout au long de cet été 2019, la rédaction marseillaise leur simplifie la vie, en répondant à quelques interrogations, majeures ou anecdotiques. Ce vendredi, avant la reprise de la Ligue 1, on se plonge dans la garde-robe des Marseillais. Et on découvre que les maillots et survêts de l’OM s’adaptent à toutes les situations.
« Le survêt', c’est la tenue réglementaire dans mon collège. Presqu'un uniforme. » Lancer une conversation sur le thème des looks des minots marseillais avec un professeur vous offre, à coup sûr, une série de réflexions sur le mauvais goût des adolescents. Pourquoi aiment-ils à ce point être boudinés dans d’étranges tuniques aux couleurs criardes ? Ils ne sont pas les seuls : à Marseille, tout le monde porte survêts et maillots de l'OM, dans, semble-t-il, tous les contextes possibles et imaginables.
Mariages, enterrements et boulot
Même les mariages ? Oui oui. « On était sept ou huit avec un maillot, raconte Murielle. On les a d’abord mis sur les chaises, puis comme toute la famille est supportrice, on a demandé aux mariés de les porter pour les photos. Tout le monde s’est prêté au jeu ! » Murielle nous a même envoyé lesdites photos, c’est évidemment mythique :
Plus tragique, mais tout aussi étonnant : un enterrement aux couleurs de l’OM. On pensait que c’était une légende urbaine, jusqu’à ce qu’Arnaud nous raconte les funérailles d’un jeune gardien de but, au cimetière de Saint-Pierre, à Marseille, l’été dernier :
« Ses proches ont demandé que les personnes viennent avec un maillot “de la bonne couleur.” J’ai mis le maillot avec une chemise noire par-dessus. C’était surprenant de voir tous ces maillots de l’OM à l’entrée de cimetière, c’était spécial. » »
Spécial aussi de croiser, sur son lieu de travail, un supporter avec un maillot de foot sur les épaules ? A Marseille, cela n’a rien d’étonnant. « Quand j’ai commencé à travailler, il y a 12 ans, tout le monde était bien habillé et j’ai essayé de suivre le mouvement, raconte Jean-Pascal, qui bosse dans la communication. Et un jour, la passion revenant, j’ai craqué : j’ai mis un tee-shirt de l’OM au travail, un peu sobre. Puis un autre, moins sobre… Aujourd’hui, je porte souvent le maillot normal et les collègues me chantent des chansons de supporters pour m’encourager le matin ! »
«Dans un cadre ouvrier ou étudiant, ça n'est pas préjudiciable»
La situation est tout de même plus rare pour un cadre que pour un ouvrier : « Je l’ai souvent porté au taf à l’usine, relate Paul. Ou à la fac. Dans un cadre ouvrier ou étudiant, ça n’est pas préjudiciable, car l’OM a un gros ancrage dans ces catégories sociales là ! »
« Le football étant un sport populaire, c’est plus accepté dans les milieux ouvriers. Mais on voit une évolution des mentalités, c’est de plus en plus accepté », estime Tarik Chakor, maître de conférences en stratégie, gestion et management. Il note que depuis quelques années, on aperçoit de plus en plus de maillots de foot dans la rue :
« «Le maillot de foot est sorti du stade, on le voit de plus en plus dans l’espace public. C’est devenu un objet de mode, que l’on exhibe à tous les moments de la vie sociale. Les marques l’ont compris et proposent des maillots de plus en plus habillés, de moins en moins “sportifs”. C’est une tendance globale mais on l’observe encore plus à Marseille, car Marseille est une ville de foot ! » »
Alors tout est permis ? Pas tout à fait. Barbara se bat contre son fils de 8 ans dont elle doit parfois « laver le maillot le soir pour qu’il soit propre le lendemain. » Elle accepte pour l’école ou pour aller chez les copains, « mais on essaye de le calmer pour tout ce qui est fête et repas de famille. » Dans certains lieux, la tunique est carrément interdite : « Dans mon collège, à Marseille, on n’avait pas le droit de le porter sauf les jours de cours de sport, se souvient Gengis. La seule exception, c’était le lendemain du sacre de champion de France en 2010 ! »
Mais vous l’aurez compris à la lecture de cet article : désormais, le port du maillot est aussi autorisé les lendemains de défaite. Sinon, les tenues à 90 euros seraient difficiles à rentabiliser…