FOOTBALLComment ASSE-Montpellier a basculé dans la folie en cinq actions

ASSE-Montpellier: «Cette minute fatidique restera gravée»…. Comment le match est devenu dingue en cinq actions

FOOTBALLAprès une première période assez terne, la rencontre ASSE-MHSC (0-1) a basculé à 10 contre 10 et elle est devenue imprévisible et passionnante
Ici opposé à Mihailo Ristic, Robert Beric s'est montré bien trop maladroit vendredi soir.
Ici opposé à Mihailo Ristic, Robert Beric s'est montré bien trop maladroit vendredi soir. - JEAN-PHILIPPE KSIAZEK / AFP
Au stade Geoffroy-Guichard, Jérémy Laugier

Au stade Geoffroy-Guichard, Jérémy Laugier

L'essentiel

  • Le choc ASSE-Montpellier (0-1) nous avait clairement laissés sur notre faim en première période vendredi, avec seulement deux occasions pour Florent Mollet et Gaëtan Laborde.
  • Puis entre les expulsions de Daniel Congré et Rémy Cabella, ainsi que le but dans la foulée de Gaëtan Laborde, la rencontre est devenue dingue après le repos.
  • 20 Minutes tente de décrypter les cinq séquences clés de ce second acte ayant relancé la course à l’Europe vendredi soir.

Nous sommes suffisamment sévères avec notre brave Ligue 1 pour savoir reconnaître lorsqu’elle nous épate. Et le ASSE-MHSC (0-1) de vendredi en a été une démonstration éclatante. Après un premier acte clairement oubliable, la rencontre a vrillé vers une folie douce, bien aidée par les deux kops d’un Chaudron prêt à tout pour pousser encore un peu plus ses joueurs aux portes de la Ligue des champions. « Au fur et à mesure du match, les deux équipes ont eu envie de gagner et elles ont créé des espaces en poussant », résume Ellyes Skhiri. Voici les cinq séquences majeures d’une deuxième période ayant rabattu les cartes de la course à l’Europe, Montpellier ne pointant plus qu’à quatre points des Verts.

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  • 53e : L’« incompréhensible » expulsion de Daniel Congré via le VAR

Une minute après avoir subi un pied haut de Rémy Cabella (avertissement à la 50e, to be continued…), Daniel Congré s’est retrouvé dans une improbable situation, à savoir celle d’un joueur assurant tranquillement une relance puis se retrouvant exclu pour une grave semelle involontaire sur la jambe d’Arnaud Nordin, et ce sur la lancée de sa passe. Son coéquipier Ellyes Skhiri nous explique sa vision de ce carton rouge décidé après utilisation du VAR (53e) : « A aucun moment Daniel n’a la volonté de mettre une semelle. Il a le ballon, il fait un dégagement et son pied atterrit sur l’adversaire qui arrive en retard ». Michel Der Zakarian était encore plus remonté après la rencontre : « C’est très très sévère. Il fait une passe, comment peut-il retirer son pied derrière ? Mettre un rouge là, c’est incompréhensible à mon sens. Mais on est Montpellier… »

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Une petite pique de paranoïa à la sauce « on dérange » bien classique dans le paysage Ligue 1 mais aussi de grosses échauffourées juste après cette décision de Benoît Bastien prêtant à polémique. « Honnêtement, c’est vrai qu’il y a eu beaucoup de tension, admet Ellyes Skhiri. Cette nervosité n’était peut-être pas le bon remède sur le moment mais voilà, c’était instinctif. On a trouvé l’expulsion injuste. Elle nous pénalisait grandement, c’est pour ça qu’il y a une réaction de notre part. » Fair-play avec son ancien joueur, Jean-Louis Gasset a lui aussi évoqué « une expulsion sévère » et « un geste malheureux ». Mais qui a peut-être construit la belle deuxième période du MHSC. « Ça a ressoudé le groupe et ça nous a donné de la force, confie Ellyes Skhiri. On a eu envie de tous travailler ensemble. »

  • 62e : Les larmes de Rémy Cabella, lui aussi exclu

Déjà averti, Rémy Cabella a eu la très mauvaise idée de se fendre d’une faute tactique/d’antijeu assez grossière sur Gaëtan Laborde pour couper une contre-attaque montpelliéraine. L’ancien du MHSC, en pleine forme dans cette fin de saison, a immédiatement fondu en larmes sur la pelouse en constatant l’ampleur de son erreur. Après la défaite stéphanoise (0-1), il était encore « effondré » dans le vestiaire selon Jean-Louis Gasset. Il faut dire que son équipe n’a même pas pu profiter durant dix minutes de sa précieuse supériorité numérique. Même si Rémy Cabella est très apprécié dans la vie du groupe, cette action est donc revenue en boucle en après-match. « Après l’expulsion de Congré, on pouvait avoir le match en mains, estime Yann M’Vila. C’est dommage que Rémy prenne ce carton rouge. »

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« Je pense que le fait de ne pas avoir gardé cet avantage numérique a été le tournant du match », poursuit Loïc Perrin. « Il nous a manqué un peu de lucidité à partir du moment où Montpellier a été réduit à dix, complète Jean-Louis Gasset. Nous nous sommes précipités en voulant marquer tout de suite. Et puis il y a eu une minute fatidique avec la précipitation de Rémy, elle restera gravée. Il y a eu juste avant une main involontaire qui aurait pu donner un penalty et ensuite, sur la première passe, il y a but de Montpellier. En restant à 11 contre 10, je pense qu’on pouvait gagner le match. »

  • 64e : Le but qui change tout de Gaëtan Laborde

Sauf que l’ASSE est donc passée d’un temps fort à 11 contre 10 (et 0-0) à un 10 contre 10 (et 0-1) en un rien de temps. Dans la foulée du coup franc héraultais, Gaëtan Laborde (aucun but depuis le 24 février) a expédié une frappe fuyante et victorieuse après un joli travail d’Ellyes Skhiri (0-1, 64e). Les Stéphanois ont longtemps été KO après ce double coup du sort.

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  • 85e et 90e+5 : Robert Beric croque la feuille

Dans un bon soir, le flair de l’Inspecteur Beric n’est plus à prouver en Ligue 1. Sauf que cette soirée a été extrêmement compliquée pour l’attaquant slovène. Son coup de tête totalement écrasé, seul aux six mètres après une remise de Wahbi Khazri reste un mystère (85e). Et que dire de son manque de vivacité pour suivre le numéro de dribbles assez dingue de Yannis Salibur. Le sauvetage héroïque de Mihailo Ristic a été l’ultime preuve que ce n’était pas le soir des Verts ni de leur avant-centre (90e+5).

  • 90e+7 : Andy Delort gaspille le duel le plus tranquillou de la saison

Face à des Verts se jetant à la vie à la mort dans leurs ultimes attaques, le MHSC a hérité de la plus belle balle de break possible. Mais ce match a réservé une énième trace de folie lorsqu'Andy Delort a quasiment eu une moitié de terrain, sans adversaire à moins de 20 mètres derrière lui, pour fixer à sa guise Stéphane Ruffier. Le buteur héraultais n’est visiblement pas un as de l’Orange football challenge. Il a en effet trouvé le moyen de ne pas contourner le gardien stéphanois, auteur d’un tacle parfait à la limite de sa surface. Si vous vous procurez les images de ces cinq actions, vous oublierez bien vite les Liverpool-Barça et Ajax-Tottenham de la semaine. Bon, on exagère à peine.