VIDEO. Strasbourg-Marseille: Ambiance, club, trophée, est-ce qu'à l'OM on n'envie pas un peu le «Marseille de l'Est»?
FOOTBALL•Mal embarqué dans la course à l'Europe, l'OM se déplace au stade de la Meinau à Strasbourg vendredi (20h45)Alexia Ighirri
L'essentiel
- Le Racing club de Strasbourg reçoit Marseille ce vendredi à 20h45 au stade de la Meinau.
- L'OM est en difficulté cette saison alors que le Racing vit des jours heureux en Ligue 1, une Coupe de la Ligue en main: est-ce qu'on envierait pas un peu le club appelé un temps le «Marseille de l'Est»?
Prenons d’un côté Marseille, décroché pour le podium et mal embarqué dans la course à l’Europe, passé à côté de toutes les coupes nationales, un bilan financier dans le rouge et un coach désavoué par beaucoup, dont les plus fervents supporters de l’OM.
Puis le Racing club de Strasbourg, un temps surnommé à tort ou à raison le «Marseille de l'Est» à la fois pour la ferveur de son public comme pour son instabilité à la présidence et sur le banc, où règne désormais un climat paisible : un nouveau maintien en Ligue 1 acquis tranquillement, un travail en bonne intelligence entre le coach et le président du club, de bons résultats sportifs et financiers, un stade à guichets fermés dans une superbe ambiance, et une Coupe de la Ligue gagnée huit ans après être reparti de CFA2.
Strasbourg ? « Juste respect quoi »
A l’heure où les deux équipes se rencontrent au stade de la Meinau vendredi (20h45), on se demande quand même si du côté de la Cité phocéenne on n’en viendra pas à envier le « Marseille de l’Est » ? « Non pas du tout. Je suis content pour eux, répond Daniel, encarté chez les Fanatics. Quand on envie quelqu’un, c’est par jalousie. Il n’y en a pas là : Strasbourg est l’un des rares clubs pour lequel je suis content. Juste respect quoi. J’envie plus l’Ajax ! Par le jeu, une philosophie et une formation offensive, on se demande s’il ne va pas gagner la Ligue des champions. »
Pour en revenir à la Ligue 1, Alex, membre de la Vieille garde du Commando Ultra 84, salue aussi la performance strasbourgeoise. « J’avais suivi leur remontée. Et c’est bien qu’un tel club soit en Ligue 1. Strasbourg a un très bon président, pour qui j’ai beaucoup d’estime, souligne le Marseillais. C’est aussi un public connaisseur et un super stade, un vrai stade de foot. J’ai du respect pour ce public passionné et chaleureux. »
« Certaines difficultés arriveront peut-être aussi… »
Pas même envieux du trophée glané par le club alsacien, qui a éliminé l’OM sur son parcours : « Tant mieux si Strasbourg a remporté un titre. Pour qu’il ait de la saveur, il faut qu’il y ait eu une attente. Quand on voit que Paris est champion dans l’indifférence générale… Or à Strasbourg, il y a eu une longue attente : il y a toute une génération qui n’avait pas vu le club au haut niveau », se souvient-il. Mais Alex prévient : « Si Strasbourg est amené à grandir, certaines difficultés arriveront peut-être aussi… »
Les difficultés, Marseille les rencontre et les supporters ne s’en cachent pas. Daniel est lui « complètement désabusé ». Et de poursuivre : « Le paradoxe, c’est qu’ils nous ont donné beaucoup d’espoir avec toute la communication autour du projet. Ils nous avaient promis que le noyau Garcia, Zubizarreta, Eyraud, travaillerait bien ensemble. On s’est dit que pour une fois ça ressemblait à un vrai club. Aujourd’hui on ne sait pas ce que fait Zubizarreta, on a l’impression que Garcia a les pleins pouvoirs… » Se sentant « trompé », voire trahi, le Fanatics ne sait « même pas si je compte m’abonner l’an prochain. Face à eux, seul un stade vide les fera réagir. »
Du jeu, du jeu, du jeu
S’il pointe « plusieurs erreurs grossières stratégiquement », comme la prolongation du coach phocéen Rudi Garcia signée en octobre, Alex sent qu' « il ne faut pas grand-chose pour que le stade retrouve sa passion ». Les deux hommes ont leur idée sur l’ingrédient manquant : « Ce que veulent avant tout les supporters marseillais, c’est voir du beau jeu. Même si ça s’est mal fini, Bielsa proposait du foot. Ça avait ravivé une flamme qui s’était éteinte ces dernières années. Etre rationnel et arriver à un résultat, on peut l’accepter, mais là on n’a ni l’un ni l’autre », note-t-il, rejoint par Daniel : « C’est vrai en particulier depuis le passage de Bielsa : les supporters sont devenus exigeants sur le jeu offensif. Même les plus pragmatiques : ils ne se rendent pas forcément compte mais ils veulent voir du beau jeu maintenant. On ne peut pas gagner ce championnat, alors autant qu’il y ait du spectacle. »
Sur ce plan le « Marseille de l’Est » a, sauf quelques matchs (coucou la finale de la Coupe de la Ligue), aussi su proposer de belles choses cette saison. A voir qui prendra le dessus sur le terrain ce vendredi.