PSG-Strasbourg: Fautes tactiques, colère et vexation... C'était la sale soirée de Thomas Tuchel contre le Racing
FOOTBALL•L'entraîneur du PSG a montré un visage étonnant dimanche soir au Parc des PrincesAymeric Le Gall
L'essentiel
- Contre Strasbourg (2-2), le Paris Saint-Germain a concédé son premier match nul de la saison à domicile en Ligue 1.
- Durant cette soirée, Thomas Tuchel est paru agacé et a mis beaucoup de temps avant de trouver la solution tactique face à une équipe alsacienne bien en place et combative.
De notre envoyé spécial au Parc des Princes,
En l’espace d’une heure et demie dimanche soir, Thomas Tuchel nous a retourné le cerveau. Disons en tout cas qu’il a réussi à prendre l’exact contre-pied de tout ce que nous avions écrit sur lui depuis son arrivée sur le banc du PSG. A l’inverse de son équipe, qui après le désastre de Manchester ne surprend plus personne en se prenant les pieds dans le tapis lors des moments clés d’une saison, le coach parisien a innové et montré un visage nouveau, tantôt maladroit dans son coaching pendant le match, tantôt énervé sur son banc et en coulisse.
Jusqu’ici, malgré les couacs que l'on connaît avec les éliminations en Coupe de la Ligue et en Ligue des champions, Tuchel jouissait à la fois d’une très bonne image dans son rôle de communicant et d’une réputation de solide tacticien. C’était d’ailleurs le sujet de notre papier d'avant-match.
Mais dimanche soir, dans un Parc des Princes prêt à sabrer le champagne, l’entraîneur allemand est passé en partie à côté de son sujet.
Hors sujet sur le plan tactique
Thomas Tuchel est arrivé à Paris auréolé du titre de super tacticien, de grand manitou de l'adaptation. Le genre de coach qui n'a pas peur de modifier cinq fois son système de jeu pendant un match ou de faire de Marquinhos un n°6 plus que correct. Alors, quand au bout de 25 minutes de jeu son équipe se faisait ouvrir en contre-attaques pour la cinquième fois, on s’est dit qu’il allait changer un truc et que la magie allait opérer. Mais pas cette fois.
Son équipe est restée dans un système ultra offensif et, que ce soit Kurzawa, Bernat, Dani Alves ou Dagba, les Parisiens ont passé 45 minutes à faire semblant d’oublier que défendre était une prérogative de leur métier. Face à des Strasbourgeois on fire, victorieux en finale Coupe de la Ligue et qui viennent de mettre une trempe à Reims (4-0), la sanction n'a pas traîné.
Après le match, Tuchel a admis le plantage. « Personnellement, je suis un peu vexé parce que j’ai pris une mauvaise décision avant le match avec une structure trop offensive. Ce n’était pas possible de contrôler les contre-attaques en première période. Ce n’était pas le moment de faire ça aujourd’hui », a-t-il avoué. Le technicien a finalement attendu le retour aux vestiaires pour mettre fin aux journées portes ouvertes. Un peu tard, probablement
On pourrait aussi pointer du doigt la non-titularisation de Kylian Mbappé, dont le talent a changé le visage du PSG lors de son entrée en jeu en seconde période, mais l'Allemand avait ses raisons: « On l’utilise trop. Il a joué neuf matchs d’affilée, toujours avec la responsabilité de marquer. Il faut protéger les joueurs. C’était la dernière occasion de le protéger, il a senti quelque chose de musculaire lors des trois derniers matches. Ce n’est pas possible de toujours jouer avec Kylian. »
Les joueurs, l’arbitre, Paga, tout le monde y a eu droit
Peut-être Tuchel était-il tout simplement dans un jour sans. C’est ce qu’on s’est dit en analysant son comportement tout au long de la soirée. Jusqu’ici on le connaissait posé, affable et souriant, on l’a découvert tendu, stressé et parfois colérique. Comme au moment de pester sur l’arbitre après deux taquets consécutifs de Kenny Lala sur ses joueurs, ce qui lui a valu de terminer le match en tribune. Avant cela, il s'était déjà pas mal agacé sur son banc en assistant, impuissant, au « air-marquage » de ses défenseurs.
Et puis il y a eu cette séquence incroyable au micro de Canal + après la rencontre avec Laurent Paganelli, l'homme du bord de terrain de la chaîne. Furieux de le voir faire le mariolle avec le maillot du Strasbourgeois Liénard sur le dos, Tuchel a dégaîné: « Tu es un journaliste, non ? Et là tu célèbres avec Strasbourg, avec leur maillot dur le dos ? Ça n’arrivera pas la prochaine fois », a-t-il prévenu.
Il faut dire aussi que Paga, depuis le temps, nous, on y est habitués mais il y a certainement de quoi voir flou les premières fois qu'on se frotte au personnage. Du reste, cette histoire sera vite oubliée, dès dimanche prochain à Lille il y a un modjo a retrouver et un titre à officialiser.