Coupe de la Ligue: Avec Ludovic Ajorque, Strasbourg peut compter sur son grand attaquant
FOOTBALL•Samedi en finale de la Coupe de la Ligue contre Guingamp, l'attaquant réunionnais de Strasbourg va vivre le match le plus important de sa jeune carrière au haut niveauAlexia Ighirri
L'essentiel
- A Strasbourg, l’attaquant Ludovic Ajorque est passé du timide « je découvre la ligue 1, j’espère être décisif » au rigolard « doublé contre Monaco, doublé contre Lyon, ça va je prends ! » en zone mixte.
- Pendant que des clubs recherchaient leur grand attaquant, Strasbourg pouvait compter sur leur grand « Ludo » et ses 1,97m.
- A quelques jours de la finale de la Coupe de la Ligue contre Guingamp, samedi à Lille (21 heures), l’attaquant fait figure de pièce maîtresse dans l’effectif strasbourgeois.
Quand on l’a vu arriver pour sa première interview lors de la reprise du Racing fin juin 2018, on ne pouvait que le constater : Ludovic Ajorque est (très) grand. Face à l'attaquant d'1,97m de Strasbourg, les journalistes télé ont dû refaire leurs cadrages, trouver celui qui avait le bras le plus long pour tenir le micro à la bonne hauteur…
Grand mais presque intimidé, ne cessant de reculer face à la meute des journalistes (pourtant sympathiques), le Réunionnais de 25 ans arrivé de Clermont (Ligue 2) expliquait à l’époque avoir « depuis, tout petit, ce rêve de jouer en Ligue 1 un jour. Il va falloir se bagarrer pour gagner sa place. Je suis venu pour ça, c’est ce challenge-là qui m’attire ».
Du temps de jeu et des buts
Au timide « je découvre la ligue 1, j’espère être décisif », on est passé, il y a quelques semaines, au rigolard « doublé contre Monaco, doublé contre Lyon, ça va je prends ! » en zone mixte. Si, entre temps, il n’a pas grandi en taille, Ludovic Ajorque s’est épanoui. Quand on lui fait remarquer qu’il semble plus à l’aise, sa réponse fuse : « Je suis heureux ici, je joue, il y a des bons résultats, les supporters sont là, on est en finale de la Coupe de la Ligue, il y a pire dans la vie ! »
Il faut dire que lorsque des clubs recherchaient leur grand attaquant (coucou Marseille), Strasbourg pouvait compter sur leur grand « Ludo ». En 2019, il a enquillé un but à Toulouse, deux à Monaco et deux en moins de deux minutes contre Lyon. Le Strasbourgeois dit ne pas s’être fixé un objectif de nombre de buts marqués cette saison (avant de concéder que celui-ci « va rester dans ma tête »), mais « un objectif de matchs joués cette année : le plus de matchs possible. Je veux aider l’équipe, si c’est par le but c’est tant mieux, si c’est par la passe c’est bien aussi ».
Voilà qu’à quelques jours de la finale de la Coupe de la Ligue contre Guingamp, samedi à Lille (21 heures), l’attaquant fait figure de pièce maîtresse dans l’effectif strasbourgeois. C’est « avec la faim de gagner » qu’il aborde ce rendez-vous, le plus important de sa carrière : « Ça fait longtemps que j’attends ce match, je l’avais déjà dans un coin de ma tête. Vous le savez, je viens de La Réunion et je ne pensais pas une seule seconde pouvoir jouer une finale un jour. C’était un rêve de jouer en Ligue 1, ça l’est encore plus de jouer une finale, ça n’arrive pas tous les jours ! »
Des finales il en a joué plus jeune, « mais en jeunes ça ne compte pas ! (Rires) ». Son plus gros match jusqu’à présent ? Il réfléchit mais de façon assez logique répond : « Je pense que c’est la demi-finale contre Bordeaux, c’était un bon souvenir ! »
« La famille, ça va me motiver ! »
Tout n’a pourtant pas été facile cette saison pour le grand attaquant. Touché à l’épaule puis à la cuisse pendant la première partie de saison, il n’a pas été affecté pour autant : « J’ai eu exactement les mêmes problèmes quand je suis arrivé à Clermont, je m’étais blessé pour trois mois, raconte-t-il. J’avais déjà vécu cette situation, je savais qu’il fallait bosser pour récupérer ou prendre sa place. Je pense que cette expérience à Clermont m’a aidé cette année. »
Depuis ses performances n’ont pas échappé à son île natale : « Je reçois beaucoup de messages de La Réunion. Les gens me disent qu’ils sont contents qu’il y ait des représentants réunionnais. J’espère les rendre plus fiers en gagnant cette finale. » D’autant que sa famille fera le voyage : « Mes parents et un tonton vont venir pour une semaine. Je n’ai pas le choix, il faudra la gagner. En tout cas, ça me motive : toute l’année je suis là, mes parents ne sont pas dans les tribunes, je les vois très rarement. »
Le debrief du père Ajorque après les matchs
Même loin, son père, ancien footballeur passé par Lens, et sa mère ne ratent évidemment pas un match. Et livrent leurs commentaires au fiston ensuite : « Mon père me donne toujours des conseils. Si je suis nul, il me le dit aussi. Contre Lyon, il ne m’a pas trouvé très bon dans le jeu. Après j’ai marqué deux buts, mais c’est vrai que j’étais moins présent dans le jeu, j’ai moins décroché, j’ai touché moins de ballons, et ça il me l’a dit. » On a hâte de connaître son avis après Guingamp.