Girondins de Bordeaux: Réputé si calme, le club est devenu une lessiveuse à entraîneurs
FOOTBALL•Avec le limogeage de Ricardo, les Marine et Blanc en sont à dix entraîneurs en 9 ans…Clément Carpentier
L'essentiel
- Depuis le départ de Laurent Blanc, les Girondins enchaînent les coachs à grande vitesse.
- Un seul n’a pas été viré avant la fin de son contrat.
- Le nouvel entraîneur ne sera pas connu avant ce week-end.
Finalement, c’est un mercredi matin comme les autres. Le soleil brille sur le château du Haillan. Les badauds sont au rendez-vous comme souvent lors des vacances scolaires. Younousse Sankharé, lui, quitte la fin de la séance d'entraînement sans raison. Eric Bedouet, « l’entraîneur » des Girondins fait un aller-retour au vestiaire pour sûrement lui faire quelques remontrances. Peu importe, le milieu de terrain sénégalais ne reviendra pas pour les deux derniers tours de terrain et s’étirer avec le reste de ses coéquipiers. En même temps, le club n’en est plus à un écart de conduite près (cf Yann Karamoh).
Et puis, il a mieux à faire depuis le limogeage de Ricardo mardi après-midi. Un de plus diront certains. Le club en est, en effet, à dix entraîneurs en 9 ans (dont quatre intérims). On ne doit être pas loin d’un record en France voire en Europe : Jean Tigana (2010-mai 2011), Eric Bedouet (intérim mai-juin 2011), Francis Gillot (2011-2014), Willy Sagnol (2014-mars 2016), Ulrich Ramé (intérim, mars 2016-mai 2016), Jocelyn Gourvennec (2016-janvier 2018), Eric Bedouet (intérim, janvier 2018) Gustavo Poyet (janvier 2018-août 2018), Eric Bedouet (intérim, août 2018-septembre 2018), Ricardo (septembre 2018-février 2019).
Francis Gillot, seul survivant
Le rythme est soutenu mais, pire encore, il semble s’accélérer depuis l’été 2016 avec trois entraîneurs différents et deux intérims de l’historique préparateur physique du club. Qui dit mieux ? Pas grand monde. Autre constat assez effrayant pour les Girondins : seul Francis Gillot a été à la fin de son contrat (trois ans) depuis le départ de Laurent Blanc en 2010. Tous les autres (à part les intérimaires) ont été virés par la direction du club. Et encore, c'est le club qui n’avait pas voulu prolonger le contrat de l’ancien entraîneur de Lens, Sochaux ou encore Auxerre. Celui-ci partira en 2014 avec dans sa poche, le dernier titre remporté par les Marine et Blanc, la Coupe de France.
Le bilan est terrible. Pourtant, tout le monde loue régulièrement Bordeaux pour son calme malgré les tempêtes successives sur le terrain ou en coulisse à l'image du rachat du club cet été. C'est ce qu’on appelle le fameux « contexte bordelais ». Jamais un mot plus haut que l'autre à part en cas de situation extrême comme à la fin de l’ère Gourvennec. Ici, on n’est pas à Paris, Lyon ou encore Marseille. Les joueurs s’en sortent toujours indemnes et offrent quelques fois des fins de saison palpitantes avec une qualification en coupe d’Europe. L’arbre qui cache la forêt.
Paulo Sousa tient la cadence des Girondins
A jouer avec le feu, les Girondins pourraient finir par se brûler un jour. Ce mercredi 27 février, ils pointent à la 13e place de la Ligue 1 avec 32 points en 26 journées. Son plus faible total depuis la saison 2004-2005. Mais pas de panique pour l’instant, les Bordelais comptent un petit matelas de 12 points d’avance sur le barragiste. Alors avant de se demander bientôt sur 20 Minutes si le club est devenu un club de milieu de tableau, les nouveaux propriétaires américains vont devoir se trouver un nouveau coach.
Si Ricardo leur avait été plus ou moins imposé par M6 avant la vente du club, cette fois-ci, ce sera bien le choix des fonds d’investissement GACP/King Street. Un homme qui incarnera donc leur projet. « Nous savons qui nous voulons et nous allons aller le chercher », glisse simplement l’un des dirigeants du club alors que l'heureux élu ne sera pas connu avant ce week-end selon nos informations. Il pourrait s'agir du Portugais Paulo Sousa passé par les Queens Park Rangers, Swansea, Leicester (Angleterre), Videoton (Hongrie), Maccabi Tel Aviv (Israël), Bâle (Suisse), Fiorentina (Italie) et TJ Quanjian (Chine). Cela fait huit clubs en 11 ans. Parfait, il tient la cadence des Girondins…