Bordeaux-Dijon: Les nouveaux proprios américains s’activent déjà pour remplir le Matmut Atlantique
FOOTBALL•C’est l’un des chantiers prioritaires de la nouvelle direction…Clément Carpentier
L'essentiel
- Les nouveaux propriétaires ne supportent pas de voir le stade à moitié vide à chaque rencontre.
- Le club a fait appel à un consultant et va recruter des personnes pour améliorer la commercialisation du Matmut Atlantique.
- GACP et King Street veulent notamment transformer la coursive du stade en véritable lieu de vie.
Dimanche à 19h au moment du coup d’envoi entre les Girondins de Bordeaux et Dijon, le Matmut Atlantique devrait une nouvelle fois sonner un peu creux. Une fois de plus cette saison. Un bien triste spectacle pour un club historique de la Ligue 1. Si certains finissent par s’y habituer, d’autres non. Et surtout pas, les nouveaux propriétaires américains. Ils ont dû très peu apprécier les deux dernières affluences contre Le Havre (8 707 et 7 660 spectateurs). Alors oui c’était en coupe et contre une équipe de Ligue 2 mais ça pique quand même.
Mais le chiffre le plus fâcheux cette saison, c’est la moyenne de spectateurs en championnat : 21 989 (à peine 50 % de taux de remplissage). C’est 5 000 spectateurs de moins que la saison dernière selon la LFP (Ligue de Football Professionnelle). Pourtant, le club se démène depuis déjà plusieurs mois en coulisse : développement de la fan-zone, jauges et bâches dans le stade, match à cinq euros, nouvelles formes de communications… Mais pour l’instant, les effets restent minimes.
Un consultant et des recrues en coulisse
Les nouveaux propriétaires, les fonds d’investissement américains GACP et King Street, veulent donc passer à la vitesse supérieure avec Frédéric Longuépée. C’est notamment pour ces compétences en marketing et billetterie que l’ancien dirigeant du PSG a été choisi pour le poste de président. Mais, il n’est pas le seul expert en la matière au club depuis quelque temps. Selon nos informations, les Girondins s’appuient en effet sur un consultant de premier choix, Antony Thiodet. Passé entre autres par Saint-Etienne, la Fédération Française de basket-ball ou encore l’ASVEL, il conseille très régulièrement des clubs de haut niveau sur ces questions au travers de sa société TimeForBiz (le PSG, Niort, ASSE en foot, Pau, La Rochelle, le Stade Français en rugby ou encore Nantes et Chambéry en handball). Il a un mot d’ordre : « Il faut à tout prix écouter les gens. Savoir ce qu’ils veulent ! Il y a plein de nouvelles pratiques aujourd’hui. »
Mais les dirigeants ne comptent pas s’arrêter là. Ils vont recruter dans les prochaines semaines quatre à cinq personnes pour travailler sur le Matmut Atlantique. Le club précise bien que ce seront des salariés supplémentaires qui vont grossir les rangs déjà existants. « Aujourd’hui, il ne faut pas se mentir : le stade, c’est la priorité absolue au-delà du sportif pur », glisse un membre de la direction à 20 Minutes.
La coursive, un enjeu majeur
Reste maintenant à savoir comment cela pourrait se traduire concrètement notamment pour le grand public. En attendant la possible construction d’une passerelle pour améliorer l’accessibilité au stade depuis le tramway, les Girondins travaillent sur d’autres dossiers. En premier lieu, l’installation d’une bodega couverte sur le parvis. Elle pourrait voir le jour d’ici le mois d’avril. Dans l’enceinte même, la priorité, c’est la coursive : « Il ne se passe pas grand-chose dans celle-ci aujourd’hui. Même le hockey fait mieux que nous là-dessus. Il faut que ça change et vite », admet un dirigeant.
La nouvelle direction apprécie beaucoup le concept de la Halle Boca qui vient d’ouvrir dans le quartier Euratlantique et pourrait le mettre en place au Matmut Atlantique selon nos informations. L’idée serait de proposer des stands avec différentes spécialités le jour du match ou de proposer une spécialité différente à chaque rencontre. Des aménagements pour les enfants sont aussi à l’étude. Le club souhaite par ailleurs multiplier les animations pour le public (kiss cam, canon à T-shirt) en particulier à la mi-temps des rencontres. Enfin, les Girondins veulent renforcer leur tissu économique avec les PME et TPE de la région et revoir pour ça la partie réceptive à partir de la saison prochaine.
Les idées ne manquent pas en tout cas pour tenter de redonner goût aux gens d’aller passer une soirée au Matmut Atlantique. Reste que toutes ses bonnes volontés devront aussi être suivies de résultats sportifs à la hauteur.