OM: Le sens de la formule, pas des réalités... La Coupe de la Ligue, parfait résumé de la com' de Rudi Garcia
FOOTBALL•Pour la troisième saison consécutive, l'OM quitte la Coupe de la Ligue dès les huitièmes de finale. En conf' de presse, Rudi Garcia nous a proposé un refrain très habituel...Au stade Vélodrome, Jean Saint-Marc
L'essentiel
- «On préfèrerait être qualifiés en étant très mauvais, mais ce soir on est éliminés en ayant été bons» : Rudi Garcia adopte la «positive attitude» après la sortie de route de l'OM en Coupe de la Ligue.
- Sa communication devient très problématique, alors que Marseille s'enfonce profondément dans la crise. Le divorce avec les supporters semble consommé.
Thierry Laurey aurait voulu nous servir des pizzas. « Quelqu’un en veut », a blagué l’entraîneur du Racing victorieux, en traversant la zone mixte, avec quatre margheritas dans la main. Pendant ce temps, Rudi Garcia nous servait son ragout habituel, en conf' de presse. Comme souvent, le coach de l’OM se cache derrière des éléments de langage afin de ne pas assumer une élimination par un plus petit ( 1-1, t.a.b.). En Coupe de la Ligue, c’est carrément systématique.
La petite punchline (c’est un métier, messieurs dames)
La plus belle de toute, c’était après l’élimination à Rennes, l’an dernier (2-2, t.a.b.) : « On est éliminés d’un match qu’on a gagné. » Allez comprendre, allez comprendre. Si vous avez oublié ce match référence dans l’histoire de la coupe moustache, petit résumé : Rennes menait 2-1, Mitroglou a marqué, son but a été refusé, finalement Marseille sort aux tirs au but.
La punchline de l’édition 2018 ? Un petit dicton à la sauce Garcia : « Celui qui ne fait rien ne se trompe jamais. » Presque un sujet du bac philo, en tout cas c’est plus facile de caler ceci dans une copie* que la punchline sochalienne (2016, 2-2, t.a.b.). « On a mené deux fois : pendant le match et pendant la séance de tirs au but. » Sachant que c’est l’OM qui avait lancé la séance, on ne voit pas grand-chose d’exceptionnel là-dedans, mais au second degré, ça peut passer.
Ne jamais oublier que c’est de la faute de l’arbitre
Dans les trois déclas, on trouve une référence à l’arbitrage. Un petit « pas de pénalty sifflé, ça a tourné en notre défaveur » à Sochaux. Un laïus complet à Rennes, avec analyse globale sur la structure du sport français :
« Vous savez ce que je pense : il est temps qu’on aide nos arbitres avec la vidéo. Comme dans d’autres pays. Pire que ça : je ne sais pas pourquoi, c’est peut-être un problème d’argent, il n’y a même pas la goal line technology en Coupe de la Ligue, alors qu’on l’a en championnat. C’est une coupe au rabais ? Je ne sais pas, vous avez peut-être la réponse… » »
Ce mercredi, c’était plus subtil, mais ça transpirait tout de même dans toutes ses réponses. « J’ai tout revu et je vous laisserai être objectifs… Ça se joue sur des détails et sur des évènements parfois litigieux », a-t-il par exemple glissé. Ou encore : « Dans d’autres circonstances, on aurait mené, mais il faut se battre contre les éléments. »
Vous prendrez bien un peu d’auto-persuasion ?
On arrive sur le troisième ingrédient indispensable. Les héros grecs qui se battent contre les dieux. Par exemple, il identifie toujours un ou deux joueurs à qui donner une bonne note :
- 2016 : « Ceux qui sont entrés ont été intéressants. Bouba (Kamara)… J’ai bien aimé le petit Saif (Eddine Khaoui), Bouna (Sarr) met un joli but »
- 2017 : « Mitroglou a mis deux buts, Germain un, c’est un bon match, on continue notre série d'invincibilité. »
- 2018 : « Dimitri Payet a pris ses responsabilités. D’autres grands joueurs avant lui en ont raté (des pénaltys). Son match ne se résume pas à ça. Dimitri a été volontaire ! »
On reviendra sur cette défense forcenée de son capitaine dans un autre article mais notez, en tout cas, que ce genre de sorties s’accompagne toujours d’une bonne dose de méthode Coué. « Il faudra gagner à Angers en championnat pour bien finir 2018… Et 2019 sera bien meilleur », a promis Rudi Garcia, ce mercredi.
Pas sûr que cela suffise aux supporters. Ils hurlaient leur colère et leur haine autour et à l'intérieur du Vélodrome... Et Rudi Garcia n'a pas eu un mot pour eux. Va-t-il profiter de la trêve hivernale pour rencontrer les leaders des groupes de supporters ? « Il y a des choses que je n’ai pas à vous dire, car ça ne regarde que moi. » Ah oui, parce que la transparence, c’est comme les pizzas, pour Rudi Garcia. A consommer avec modération.
* Ne faites jamais ça les amis.