VIDEO. Shakhtar-OL: «C’est un peu l’histoire de notre équipe»… Lyon savoure sa qualif' après sept ans d’attente
FOOTBALL•Grâce à son nul (1-1) arraché mercredi sous la neige de Kiev, l’OL va retrouver en février les 8es de finale de la Ligue des champions pour la première fois depuis la saison 2011-2012…Jérémy Laugier
L'essentiel
- Menés par le Shakhtar Donetsk contre le cours du jeu, mercredi à Kiev, les Lyonnais ont su réagir pour se hisser dans le Top 16 de Ligue des champions grâce à un cinquième nul de rang (1-1).
- « C'était la folie dans le vestiaire », confie Lucas Tousart après cette soirée déjà inscrite dans l’histoire de l’OL sur la scène européenne.
- Aucun joueur de l’effectif actuel n’avait participé au dernier 8e de finale de Ligue des champions, en 2012 face à Nicosie.
De notre envoyé spécial à Kiev,
A l’époque, Rémi Garde venait tout juste de s’installer sur le banc lyonnais. Il s’appuyait en attaque sur Lisandro et Bafétimbi Gomis et avait bon espoir de relancer Yoann Gourcuff pour sa deuxième saison à l’OL. Bon, vous l’avez compris, pour trouver trace de Lyonnais encore en lice en Ligue des champions à l’arrivée de l’hiver, il faut remonter loin. Et très exactement à l’improbable carton (1-7) réalisé au Dinamo Zagreb, le 7 décembre 2011. Aucun joueur de l’effectif actuel n’était de l’aventure, pas même un actuel taulier comme Anthony Lopes.
Autant vous dire que le gardien de 28 ans a laissé éclater sa joie comme rarement, mercredi soir, en réalisant qu’il allait enfin découvrir le Top 16 européen avec son club formateur. L’international portugais s’est rué vers Bruno Genesio qu’il a porté avec rage, sous la neige du stade olympique de Kiev.
« C’est un mélange de joie et de fierté »
« Le club recherchait ce 8e de finale depuis sept ans. Il faut profiter de ces moments-là car ce n’est pas donné à tout le monde. On va savourer. Pouvoir jouer la plus grande des compétitions dans une phase à élimination directe, c’est magique. » Au terme d’une bataille intense et évidemment stressante (on parle de l’OL là) contre le Shakhtar Donetsk, Nabil Fekir et les siens ont su valider l’essentiel : un cinquième nul consécutif dans la poule synonyme de cap franchi en Ligue des champions. Les joueurs ont donc foncé vers le parcage d’environ 350 supporters lyonnais pour partager ça de longues minutes avec eux.
« C’est un moment inoubliable, apprécie Lucas Tousart, auteur d’un solide retour au premier plan mercredi dans le froid ukrainien. C’est pour ça qu’on fait du foot. » Conscient d’être passé près du scénario catastrophe après l’ouverture du score, contre le cours du jeu, de Junior Moraes (1-0, 22e), son entraîneur n’était pas moins enthousiaste. « C’est un mélange de joie et de fierté, confie Bruno Genesio. Ce n’était pas évident de sortir de ce groupe. C’est aussi un soulagement parce qu’on a encore souffert dans les cinq dernières minutes. »
« Tout se passe dans la difficulté »
« On a eu très peur jusqu’au bout, acquiesce Jean-Michel Aulas. Anthony Lopes a fait un arrêt fantastique en fin de match (83e). » Mais comme contre l'AS Roma ou le Besiktas Istanbul (qualification aux tirs au but) lors du long parcours jusqu’aux demies de Ligue Europa en 2017, l’OL n’a pas craqué.
« On aurait dû rentrer à la mi-temps avec un ou deux buts d’avance, soupire Bruno Genesio. C’est un peu l’histoire de notre saison et de notre équipe. Tout se passe dans la difficulté. Mais ce groupe a à la fois de la qualité et du caractère car ce n’était pas facile de réagir comme on l’a fait. »
« Ce n’est pas qu’on aime souffrir, mais… »
De « belles ressources mentales », comme l’évoque Anthony Lopes, qui ont conduit les Lyonnais à lutter contre une spirale de la lose depuis le double affrontement face à Hoffenheim, marqué par deux égalisations allemandes dans les dernières minutes. « On aurait préféré assurer la qualification avant, admet Lucas Tousart. Mais c’est comme ça, c’est encore plus beau ce soir, c’était la folie dans le vestiaire. »
Reste quand même une question : comment peut-on prendre quatre points sur six contre l’archi favori du groupe, Manchester City, et devoir trembler jusqu’au bout du bout à Kiev pour se qualifier ? « Ce n’est pas qu’on aime souffrir, mais la plupart de nos matchs se déroulent comme ça », souffle Jason Denayer. On n’aurait pas dit mieux.