Shakhtar-OL: «Ça a été le coup de foudre direct avec Lyon»… On a rencontré des Ukrainiens et fans improbables de l’OL
FOOTBALL•Regroupés via le groupe « Rus Gones », quelques Ukrainiens se sont retrouvés mercredi à Kiev pour assister au match de leur « équipe de cœur », l’OL…Jérémy Laugier
L'essentiel
- 20 Minutes s’était déjà penché sur les sections de fans de l’OL basées à Londres, Montréal ou New York. Plus étonnant : quelques dizaines de personnes ne manquent aucun match des Lyonnais dans différents pays d’ex-URSS.
- Deux Ukrainiens membres de ce groupe « Rus Gones », Igor et Ruslan, se sont retrouvés mercredi à Kiev pour assister au match de Ligue des champions, Shakhtar-OL.
- Sur fond d'amour de Juninho, de choix de club à l’aveugle et de tatouage dédié à l’OL, 20 Minutes a échangé mercredi avec ces mystérieus supporters.
De notre envoyé spécial à Kiev,
En planifiant il y a trois mois leur voyage en Ukraine « en indépendants », Lucas et Rodolphe ne se doutaient pas que le match Shakhtar-OL serait délocalisé à Kiev. Ces deux supporters lyonnais se sont donc offert une courte visite de Kharkiv mercredi et ont même rendu visite au Metalist Stadium, où le Shakhtar a disputé ses précédents matchs de Ligue des champions avant la loi martiale.
« Franchement, on n’a pas eu peur du tout, confie Lucas. On n’a quasiment pas vu un militaire en ville. A l’aéroport, le militaire de la migration nous a parlé de Memphis Depay ! » Les deux compères ont rejoint Kiev (à près de 500 km) en train dans l’après-midi afin d’assister à la qualification lyonnaise pour les 8es de finale de la Ligue des champions. Lucas et Rodolphe n’étaient pas les seuls supporters présents au stade olympique à présenter une histoire étonnante.
Une carte d’Europe pointée à l’aveugle pour déterminer son club favori
Les Ukrainiens Igor et Ruslan, qui n’ont jamais mis un pied à Lyon, sont des fans absolus de l’OL, dont ils portaient fièrement bonnet et écharpe mercredi. Lorsqu’on demande à Ruslan (41 ans) comment il a pu s’intéresser au club lyonnais, sa réponse est immédiate, décortiquée et répétée en mode « Keyzer Söze » : « Juninho Pernambucano, Juninho Pernambucano ».
Igor (20 ans), qui vit à 300 km de Kiev, n’a pas eu la chance de vibrer devant « Juni » et les sept titres de rang allant avec. Il a bien comme « équipe favorite en Ukraine » le Shakhtar Donetsk. Mais à l’âge de dix ans, il s’en est remis au destin pour se trouver « un club de cœur ». « Avec mon grand frère, on a pris une carte d’Europe et on s’est amusé à pointer à l’aveugle un pays et une ville. Il a hérité du PSG et moi de l’OL. Tout est parti de là et ce jeu est resté », sourit-il.
Ruslan a choisi un lion comme logo de l’équipe de jeunes qu’il entraîne
Igor était ainsi clairement pro-lyonnais pour le match décisif de mercredi : « Cela va être mon premier match de l’OL en vrai. Je suis pris par l’émotion, c’est vraiment un rêve qui devient réalité ». Et ce d’autant qu’il s’est conclu par une qualification pour les 8es de finale de la Ligue des champions et un but décisif de Nabil Fekir, son joueur préféré avec Tanguy Ndombele. Lorsqu’on pose la même question à Ruslan, Igor le devance en chambrant : « Il adore Jérémy Morel ».
Non, Ruslan, l’amateur de Nabil Fekir et d’Houssem Aouar est assurément un connaisseur prêt à tout pour ne pas manquer un Dijon-OL. « Je ne fais pas que regarder tous les matchs en streaming, prévient-il. J’entraîne une équipe de jeunes et j’ai choisi le logo et le nom des Lions en l’honneur de l’OL. » OK, là cette obsession pour Lyon est officiellement dingue.
Un OL-Milan AC en 2006 comme déclic pour Sergey
Et ça ne s’arrête pas là : leur ami Sergey, natif d’Almaty (Kazakhstan) et à l’initiative du groupe « Rus Gones » (2.000 membres surtout en ex-URSS dont seulement une trentaine vraiment actifs) est encore plus barré. Non content d’avoir assisté à trois matchs de l’OL depuis 2015, dont le dernier derby de l’histoire de Gerland, celui qui vit désormais en Allemagne s’est fait tatouer il y a quelques années un énorme lion sur le mollet.
« Ado, je regardais souvent la Ligue des champions sans avoir d’équipe favorite, explique Sergey (31 ans), également fan de Zinédine Zidane. Puis je suis tombé devant OL-Milan AC en 2006 et ça a été le coup de foudre direct avec Lyon. » Absolu, mystérieux, la définition de l’amour en somme.