VIDEO. Shakhtar-OL: «Des échecs déchirants»… Les supporters lyonnais anticipent quatre scénarios de «lose»
FOOTBALL•L’OL a beau pouvoir se contenter d’un match nul ce mercredi (21 heures) contre le Shakhtar Donetsk pour filer en 8es de finale de Ligue des champions, ses supporters craignent le pire…Jérémy Laugier
L'essentiel
- Les Lyonnais ont une belle opportunité, ce mercredi (21 heures) à Kiev, de retrouver les 8es de finale de la Ligue des champions, pour la première fois depuis 2012.
- Mais les nombreuses galères vécues par l’OL lors de matchs décisifs européens, sur les 20 dernières années, n’incitent pas les supporters à l’optimisme.
- Pour 20 Minutes, quatre d’entre eux ont même ciblé les ingrédients d’une élimination difficile à digérer face au Shakhtar Donetsk.
De notre envoyé spécial à Kiev,
L’OL aime bien se raccrocher aux petits signes positifs. Le club a ainsi publié mardi sur les réseaux sociaux la vidéo d’un large succès datant de 2006 à Kiev (0-3 contre le Dynamo). Ce mercredi (21 heures), les hommes de Bruno Genesio ne pourront pas compter sur les coups francs de Juninho pour débloquer un match de Coupe d’Europe décisif face au Shakhtar Donetsk. OK, un nul suffit à des Lyonnais invaincus dans leur poule pour se qualifier. Mais en raison d’un historique assez maudit depuis 20 ans, 20 Minutes s’est penché avec des supporters sur quatre scénarios/ingrédients de lose qui priveraient l’OL de 8es de finale de Ligue des champions.
Scénario numéro 1 : un arbitrage défavorable
Notre témoin : Aurélien (32 ans) était à Eindhoven en 2005 lorsque le gardien du PSV Gomes a fauché Nilmar dans sa surface. Mais pas de penalty selon M.Nielsen, et l’OL s’est arrêté en quarts de finale de la Ligue des champions (aux tirs au but). Il se remettait à peine du but refusé à Sonny Anderson trois ans plus tôt contre l’Ajax Amsterdam (0-2 dans un match de poule de Ligue des champions quasi-décisif), alors que sa frappe était rentrée d’un bon mètre.
« Notre parcage avait beau être à l’opposé de l’action de Nilmar, on était immédiatement persuadé qu’il y avait faute. Je me souviens de tous ces supporters néerlandais retenant leur souffle car eux aussi avaient vu le penalty. Le lendemain, je suis arrivé en retard en cours de droit, en sentant la bière, et c’est pourtant le prof qui s’est dit désolé pour moi. J’ai compris que cette terrible injustice allait marquer pour longtemps tous les Lyonnais. ''Y avait penalty sur Nilmar'' est devenu une expression typique. On s’est retrouvé à fêter l’anniversaire de cette action sur Twitter. C’est vraiment le seul arbitre dont je me souviens du nom. Ça me fait encore monter les poils quand je croise un M.Nielsen, c’est le nom maudit par excellence à Lyon. »
aEt si, en ce 12 décembre 2018… « Je nous sens bien capables d’ouvrir le score à Kiev puis de prendre deux buts derrière. Et à la 88e minute, je ne serais presque pas surpris d’un hors-jeu signalé en notre défaveur sur un but ou d’un penalty non sifflé sur Nabil Fekir ou Memphis Depay, après un de ses gestes de Youtubeur. Pour la dernière journée de Ligue des champions sans VAR, ce serait un beau symbole. »
Scénario numéro 2 : des buts assassins dans le « money time »
Notre témoin : Nicolas (29 ans) a assisté à Gerland à une cruelle élimination en 16e de finale de la Ligue Europa 2012-2013 face à Tottenham sur un but du Belge Mousa Dembélé (90e). Il a surtout été traumatisé par les deux buts milanais d’Inzaghi (88e) et Shevchenko (90e+3) privant l’OL du dernier carré de la Ligue des champions en 2006.
« Chaque fois qu’on a eu l’opportunité d’éliminer un gros, Real Madrid mis à part [en 2010], on a choisi de reculer, dans une culture de la lose autant lyonnaise que française. A Milan, les erreurs dans les cinq dernières minutes d’Eric Abidal et de François Clerc sont représentatives de ça. Le double poteau de Shevchenko avant le but d’Inzaghi, tu ne peux pas imaginer pire élimination. Tu tiens, tu tiens, et puis tu craques. Ça a été pareil contre Tottenham, même avec sur le banc un coach plutôt offensif comme Rémi Garde. Pourquoi se met-on à chaque fois tous derrière ? »
aEt si, en ce 12 décembre 2018… « Il y a bien un Brésilien du Shakhtar qui va passer par là pour nous punir dans les derniers instants. Au hasard sur un penalty provoqué par Jérémy Morel [l'international malgache est finalement forfait ce mercredi, tout comme Rafael et Maxwel Cornet]. D’ailleurs, pourquoi leurs Brésiliens sont-ils chaque année meilleurs que les nôtres ? »
Scénario numéro 3 : l’OL a les cartes en main mais passe à côté
Notre témoin : Baptiste (24 ans) garde en travers de la gorge les éliminations inattendues face à Nicosie en 2012 (aux tirs au but après le succès 1-0 à l’aller) ou contre le CSKA Moscou la saison passée (revers 2-3 après avoir gagné 0-1 à l’aller en Russie).
« On a toujours l’impression qu’on peut créer l’exploit quand cela paraît impossible contre un gros club, ou au moins ne pas être ridicule (Juve, Roma, City…). Mais on peut sombrer face des formations moins huppées quand tout semble à notre portée. Nicosie, Le CSKA Moscou, et même l’Ajax Amsterdam en demi-finale de Ligue Europa 2017, tous ces matchs ont été des désillusions. C’est très frustrant parce qu’on sait que ces rencontres ne dépendaient que de nous. »
Et si, en ce 12 décembre 2018… « L’OL arrive dans une configuration où il n’a pas besoin de réaliser l’exploit parce qu’il joue contre un club à sa portée et qu’un nul suffit pour se qualifier. Après une première mi-temps méconnaissable, le score est de 3-0 pour le Shakthar. L’OL est complètement coupé en deux et ne parvient pas à se procurer une seule occasion. L’OL revient à 3-2 mais est éliminé, et le hashtag #GénésioDémission entre dans les tendances sur Twitter. »
Scénario numéro 4 : des occases en or manquées dans les dernières minutes
Notre témoin : Antoine (24 ans) n’a pas oublié les balles de qualif' gâchées par Sidney Govou à Moscou (en 2001) puis Sonny Anderson à Rosenborg (2003), excusez du peu. Et que dire de l’échec de Maxwel Cornet, au bout de la remontada contre l’Ajax (1-4, 3-1).
« L’histoire de l’OL en Europe est marquée par des échecs déchirants, avec d’immenses loupés de dernière minute. Le symbole ultime de ce syndrome reste pour moi cette balle de prolongation en demi-finale retour de Ligue Europa. Le raté de Maxwel Cornet à la 88e minute contre l’Ajax en 2017 me donne encore envie de me secouer contre un mur. Il est toujours hors de question de le revoir en vidéo. »
Et si, en ce 12 décembre 2018… « L’OL se bat mais ses limites tactiques le plombent. L’équipe est coupée en deux, Taison se régale et Marcelo est constamment pris de vitesse. 2-0 à la mi-temps, on commence déjà à modifier ses programmes du jeudi soir à partir de février. Mais comme on l’a vu plein de fois cette saison, l’OL trouve un moyen de marquer (par Aouar) sans qu’on ne comprenne vraiment comment ni pourquoi. Bruno Genesio passe en 4-4-2 ultra-offensif avec Aouar et Fekir relayeurs. Toujours 2-1 à la 93e minute, mais l’OL obtient une dernière chance. Traoré réussit enfin à déborder au milieu de trois joueurs, centre du droit au second poteau pour Terrier, seul devant le but. Mais son plat du pied gauche passe au-dessus. Game over. Jean-Michel Aulas déclare que cette élimination est un mal pour un bien et que l’OL va pouvoir se concentrer sur la L1. » La chute la plus crédible qui soit, non ?