Afghanistan: Le président réclame une enquête sur les allégations de violences sexuelles dans le foot féminin
FOOTBALL•Le football afghan traverse une crise après les révélations de l'ancienne capitaine de la sélection nationale...A.L.G. avec AFP
Le président afghan Ashraf Ghani s’est dit « choqué » mardi par les allégations de violences sexuelles contre l’équipe nationale de football féminin et a demandé à la justice de son pays d’enquêter sur cette affaire. Samedi, la Fédération internationale de football (Fifa) avait indiqué « examiner » ces allégations révélées la veille dans un article du quotidien britannique The Guardian.
Une ancienne capitaine de la sélection nationale, Khalida Popal, qui a fui le pays en 2016, y avait déclaré avoir recueilli des témoignages de violences sexuelles, de menaces de mort et de viols qui se seraient déroulés notamment dans les locaux de la Fédération afghane de football (AFF), impliquant son président, ainsi que lors d’un rassemblement en Jordanie.
Une enquête est ouverte
« C’est choquant pour tous les Afghans. Toute forme d’inconduite contre des athlètes, hommes ou femmes, est inacceptable. Je ne tolère aucune violence sexuelle », a tonné Ashraf Ghani dans un communiqué. « Je demande à M. le Procureur général de mener une enquête approfondie, conformément à nos codes juridiques », a-t-il ajouté, réclamant « la mise en place d’un cadre légal pour éviter de tels incidents dans nos fédérations sportives ».
Le procureur général d’Afghanistan Farid Hamidi a indiqué avoir « chargé une équipe d’ouvrir une enquête sur cette affaire ». Il a dit espérer « terminer les enquêtes d’ici la fin de la semaine et rendre publiques les conclusions préliminaires ». Lundi, le président du Comité olympique afghan, Hafizullah Wali Rahimi, avait déclaré à des médias locaux que des « abus par des dirigeants de fédération, d’entraîneurs ou sportifs ont toujours existé. Nous avons reçu des plaintes par le passé. Ces faits sont indéniables ».
L’équipementier de la sélection ne cautionne pas
Le secrétaire général de la Fédération afghane de football (AFF), Sayed Alireza Aqazada, avait samedi balayé ces « fausses histoires ». « Aucun abus sexuel n’a été commis sur aucune fille de l’équipe nationale », avait-il assuré lors d’un point presse. Il avait également démenti que l’équipementier danois Hummel avait suspendu son partenariat.
Or, dans un communiqué datant de jeudi, Hummel indique qu'« après avoir examiné les allégations, l’entreprise non seulement annule son parrainage mais demande activement la démission du président de l’AFF ». Selon l’équipementier, « le président aurait été complice de ces abus et n’aurait pas répondu aux allégations formulées par l’équipe nationale ». L’Afghanistan a fait la promotion du football féminin en lançant il y a quatre ans un championnat national mais celui-ci a dû être annulé en 2017 faute de financement.