Football Leaks: La Russie a démesurément financé le Zénith sous le regard (complaisant) de l'UEFA
FOOTBALL•Comme pour le PSG et City, l'UEFA s'est montré très clémente envers le Zenith Saint-Pétersbourg dans le cadre du FPF...A.L.G.
Le feuilleton des Football Leaks continue. Après le PSG, Manchester City et l' AS Monaco, Mediapart s’attaque désormais au dossier des clubs russes, le Zénith Saint-Pétersbourg en tête. Selon les documents épluchés par Mediapart et ses partenaires de l’EIC, les représentants du Zénith, interrogés le 12 novembre 2013 à Nyon (Suisse) au sujet de leurs contrats de partenariats, auraient ouvertement reconnu que les clubs russes étaient massivement subventionnés dans la perspective de la Coupe du monde 2018.
Le club est détenu par l’entreprise d’état Gazprom, qui a injecté 113 millions d’euros en 2012, beaucoup plus que ce que permet le fair-play financier, mis en place en 2013. « Dans l’accord secret signé en mai 2014 avec la chambre d’investigation, les violations des règles sont soigneusement gommées. Et le Zénith évite l’exclusion des coupes européennes », écrit Mediapart.
« Au bout du compte, la chambre de l’instruction de l’ICFC a passé l’éponge sur les 245 millions injectés par Gazprom entre 2011 et 2013, et autorisé 360 millions d’euros supplémentaires sur les quatre années suivantes, peut-on encore lire dans ce papier de nos confrères. Bref, l’UEFA a validé le dopage financier à hauteur de 605 millions d’euros sur six ans. »
Le Lokomotiv et le Dynamo également épargnés
Mais le Zénith n’est pas le seul club russe à avoir bénéficié à la fois de l’injection d’une grosse quantité d’argent public et de la mansuétude de l’UEFA. C’est aussi le cas du FC Lokomotiv et du Dynamo Moscou.
« Selon les calculs de notre partenaire The Black Sea, poursuit Mediapart, dans les cinq années ayant suivi l’introduction du fair-play financier en 2013, des entreprises à majorité de capitaux publics ont injecté 1,65 milliard d’euros dans ces trois clubs, à la faveur de contrats gonflés artificiellement. »
Malgré les enquêtes de l’Instance de contrôle financier des clubs (ICFC), l’UEFA n’a donc jamais sanctionné ces nombreuses infractions à la hauteur de leur gravité. Il n’est pas inutile de rappeler que Gazprom, le géant du gaz russe, est devenu en 2012 le sponsor principal de la Ligue des champions pour un montant de 40 millions d’euros par an…