VIDEO. OL-Bordeaux: Comment ce Lyon-là peut-il se relever en Ligue des champions après son match «catastrophique»?
FOOTBALL•Une fois de plus, les Lyonnais se sont montrés inquiétants dans le jeu samedi, lors du nul (très) bien payé contre Bordeaux (1-1). Dans trois jours, l'OL accueille Hoffenheim pour un match décisif en Ligue des champions...Jérémy Laugier
L'essentiel
- L’OL a signé une prestation entre « désastreux » (pour Genesio) et « catastrophique » (selon Rafael), samedi contre Bordeaux (1-1).
- Avant un choc de Ligue des champions déterminant, mercredi (21 h) contre Hoffenheim, les Lyonnais nourrissent donc de sérieuses inquiétudes.
- Voici pourtant pourquoi Jean-Michel Aulas, Bruno Genesio et Rafael se projettent avec optimisme sur cette rencontre.
Même Jean-Michel Aulas n’ose plus se hasarder à des #OLbeaujeu sur Twitter. Deux mois après le lancement de ce hashtag cocasse s’appuyant sur « des mouvements magnifiques » (selon lui) et sur une première place en L1 au nombre de tirs tentés, le constat est tout autre après l’inquiétant nul (1-1) samedi face à Bordeaux.
Cette fois lucide au moment de commenter pareille contre-performance (6 tirs à 17 !), dans laquelle même le milieu girondin Jaroslav Plasil (36 ans) a pu rayonner à sa guise, Bruno Genesio livre un constat tranchant.
« « Au-delà du résultat, le contenu et la manière ont été désastreux. On n’a quasiment rien fait dans ce match pour mériter mieux. C’est difficile de trouver quelque chose qui peut me plaire. Ça a certainement été notre plus mauvais match depuis très très longtemps. Il n’y a rien eu, ni avec ballon, ni sans ballon. C’est presque miraculeux qu’on s’en sorte avec un tel score. » »
A l’image de son entraîneur, qui a trouvé le moyen de changer à quatre reprises de système de jeu samedi (du 4-4-2 au 4-2-3-1, puis au 4-3-3 avant de revenir au 4-2-3-1), l'OL ne présente aucune garantie dans le jeu. Cette purge ne tombe d’ailleurs pas du ciel puisque rien que cette saison, les matchs à Reims (1-0), à Caen (2-2), contre Nantes (1-1) et même à Angers une semaine plus tôt malgré le succès (1-2 à 11 contre 10) ont tous été indignes d’une équipe européenne visant la deuxième place.
Soit pas moins de 5 rencontres en 12 journées de Ligue 1, ce qui a de quoi interpeller avant un match déjà quasiment décisif en Ligue des champions, mercredi (21 h) face à Hoffenheim. Comment les Lyonnais pourraient-ils s’en relever en seulement quatre jours ?
La force de l’habitude. Ça peut paraître étrange mais il s’agit du principal facteur d’optimisme pour l’OL. Une claque (1-4) contre Lorient en avril 2017 ? Pas de problème, Lyon vient à bout de Besiktas (2-1) cinq jours après. La piteuse élimination européenne (2-3) face au CSKA Moscou en mars 2018 ? Même pas mal, la bande à Anthony Lopes enchaîne un succès vital à Marseille (2-3) la même semaine puis 7 autres succès sur les 8 journées suivantes en L1. On pourrait rajouter l’exploit à Manchester City (1-2) juste après le nul à Caen (2-2) cette saison, et une bonne dizaine d’autres réactions du genre depuis le début de l’ère Bruno Genesio, en janvier 2016.
« On sait qu’on est capable de passer de matchs parfois moyens, voire pire, à de très bons matchs, confirme le principal intéressé. On va s’atteler à ça pour montrer un autre visage et afficher un autre état d’esprit mercredi. Il y a des rencontres où on peut passer complètement au travers mais on a su se relever à chaque fois. » Le latéral brésilien Rafael abonde : « Ce n’est pas inquiétant parce qu’on est passé par là plein de fois et qu’on a fait de gros matchs derrière. On sait qu’on peut faire un match différent mercredi. »
L’optimisme légendaire d’Aulas. Ne comptez évidemment pas sur Jean-Michel Aulas pour tenir un discours alarmiste, et encore moins avant une échéance clé en Ligue des champions.
« « Ce qui compte, ce sont les temps de passage à l’arrivée, et non les temps de passage intermédiaires. On n’est pas sur le podium aujourd’hui [4e] mais on le sera probablement à la fin de la saison. C’est un bon avertissement pour tous les joueurs avant cette petite finale contre Hoffenheim et je sens qu’ils vont en tirer les conséquences. Il ne faut pas écouter ce que disent les critiques professionnels mais plutôt le président qui a une expérience permettant d’avoir les ressources et l’orgueil pour être prêts le jour J. Si on devait choisir entre ce match et celui d’Hoffenheim, je préfère qu’on gagne mercredi. » »
La protection totale des joueurs. Hormis l’enchaînement de trois succès convaincants en septembre (Manchester City, l’OM et Dijon), l’OL n’a pas donné l’impression de maîtriser grand-chose dans son début de saison, dans l’ennui comme dans la folie (à l’image du 3-3 à Hoffenheim). « On sait tous qu’on a fait un match catastrophique [contre Bordeaux], assume Rafael. On ne voit même pas comment on a pu mener 1-0 à la mi-temps. Quand on ne commence pas bien un match, qu’on rate des passes, beaucoup de monde commence à s’énerver. Ce n’est pas bien, il faut qu’on parle et pas qu’on se tourne le dos ou qu’on lève les bras. »
Très remonté comme après le nul (1-1) contre Nantes (« Peut-être qu’il y a de la suffisance »), le défenseur lyonnais est bien plus sévère envers son groupe que son président. « On a des joueurs de grande qualité qui ont quelques fois des passages à vide, estime JMA. Tous les gens avec de grandes ambitions ont des passages à vide. Il faut l’admettre et surtout pas se mettre à genoux en se flagellant. Peut-être qu’ils pensaient inconsciemment au match de mercredi, il faut savoir l’accepter. »
Avec une pensée particulière pour Memphis Depay, très décevant lui aussi samedi. « Memphis a probablement ressenti les mouvements du public [de nombreux sifflets ont accompagné l’OL de manière générale contre Bordeaux]. Il faut soutenir les joueurs en difficulté. C’est comme pour un élève qui ne fournit pas une bonne copie : si on l’enfonce, la suivante ne sera pas bonne non plus. » Dans ce contexte, l’oral d’allemand de mercredi s’annonce explosif.