FOOTBALL«On n'a pas existé», Bordeaux en souffrance à Montpellier

Montpellier-Bordeaux:«On n'a pas existé», Bordeaux en souffrance à Montpellier

FOOTBALLInvaincu depuis neuf matchs, Montpellier a dominé Bordeaux de la tête et des épaules et prend provisoirement place sur le podium en attendant le match de Marseille à Nice…
Jérôme Diesnis

Jérôme Diesnis

L'essentiel

  • Montpellier s'est imposé logiquement contre Bordeaux (2-0) et grimpe sur le troisième marche du podium.
  • Le duo Delort-Laborde est l'étincelle qui fait basculer les Héraultais, jusqu'alors au profil de hérisson, dans une autre dimension.
  • Benoît Costil reconnaît son entière responsabilité sur le premier but.

Vainqueur de son troisième match consécutif face à Bordeaux (2-0), Montpellier s’installe provisoirement (en attendant le comportement de Marseille à Nice) sur la troisième marche du podium. Le MHSC n’a plus perdu depuis le 11 août en ouverture du championnat face à Dijon. Et ne ressemble plus du tout à l’équipe hérisson de la saison passée. Les Héraultais ont facilement dominé leur sujet contre des Bordelais sur une excellente dynamique pourtant en L1.

Delort/Laborde, deux poisons. Gaëtan Laborde a explosé de joie avant de la contenir face à ses anciens coéquipiers. L’ancien Bordelais transféré dans les dernières heures du mercato symbolise cette formation de Montpellier pleine d’envie et d’audace. Avec son partenaire de l’attaque Andy Delort, il harcèle les défenseurs avec ou sans ballon, provoque balle au pied, décroche… et marque. « On a conservé notre solidité en y ajoutant une certaine efficacité offensive également, détaille Ellyes Skhiri. On utilise mieux le ballon. On arrive à se créer des solutions. »

Sur un ballon en chandelle, Laborde a ouvert le score, parce qu’il était le seul, de tous les joueurs dans la surface à ce moment-là, à vouloir absolument la récupérer. Il a sauté plus haut que Benoît Costil qui avait pourtant les bras en plus. Son entente avec Andy Delort est naturelle. Buteurs, les attaquants en sont à sept buts à eux deux. Dont quatre en quatre matchs pour le Sétois.

« Libéré, je le suis. Je suis le plus heureux du monde, je suis chez moi, je défends mon club. Ca fait plaisir de jouer pour sa région, détaille Delort. On est complémentaire avec Gaëtan. On le ressent à l’entraînement, en match. On ne fait que progresser tous les deux ».

Un petit Bordeaux s’estime lésé. Eric Bedouet regrettait que les actions litigieuses dans la surface n’aient pas débouché sur les mêmes sanctions. Il évoque une main d’Hilton non sifflée (39e). « On aurait pu avoir un penalty, alors que l’on concède un penalty litigieux. Je n’ai pas l’habitude de critiquer l’arbitre, alors on ne va pas se réfugier derrière ça, détaille le coach bordelais. On n’était pas dans un bon jour, ce qui arrive parfois après une trêve internationale. Il a manqué plein de choses. On a fait une très mauvaise première période. On n’est pas bien rentré dans le match, on n’était pas bien. On ne réussissait rien. »

Montpellier a géré cette rencontre où il n’a été que rarement mis en danger. Benoît Costil est plus tranchant encore que son coach. « C’est un mauvais match dans lequel on n’est jamais rentré. Montpellier a su en profiter. Parfois rien ne va, vous êtes mous et vous vous faites sanctionner. Ce match on le perd 2-0 justement, il n’y a rien à dire, il ne s’est pas passé grand-chose. On n’a pas d’excuse à se trouver. C’est une mauvaise après-midi où on n’a pas existé. Ce qui est bien, c’est qu’on rejoue très vite (en Ligue Europa). »

Lecomte-Costil, 1-0. Les deux hommes ont beau s’apprécier (ils se sont fait une longue accolade à la fin du match), c’était le match dans le match. Benoît Costil et Benjamin Lecomte, en concurrence pour une place de troisième gardien en équipe de France, se sont livrés un duel à distance sous les yeux de l’entraîneur des gardiens des Bleus.

Un duel gagné par le Montpelliérain, vainqueur d’un face-à-face en fin de match et auteur d’une magnifique horizontale sur une frappe de François Kamano qui s’envolait en lucarne. C'est son cinquième clean sheet depuis le début de saison. « Je suis content, on a été performant, j’ai été performant, l’équipe a gagné. C’est un bon week-end, mais le suivant peut être complètement différent. On va tous redescendre et travailler »

En face, Benoît Costil le reconnaît humblement, « sur le but, il n’y a pas faute, sans aucun problème. Il aurait fallu l’assurer en allant boxer ou la capter. Je veux la prendre dans la niche car sur ce genre de ballon qui monte haut, c’est moins évident sur le terrain qu’en tribune. Mais je prends l’entière responsabilité de ce but. C’est une faute de jugement. » Pas de quoi lui jeter l’opprobre. « On ne va pas critiquer Benoît par rapport à tout ce qu’il a fait pour nous, tempère son coach. Même si c’est une erreur qui coûte cher. »