L'essentiel
- Anthony Briançon (23 ans) a beau avoir été formé durant trois saisons à l’OL, de 2009 à 2012, il n’a pas ensuite fait partie des nombreux jeunes lancés par le club lyonnais en Ligue 1.
- L’actuel capitaine nîmois, qui retrouve Lyon ce vendredi (20h45) au Parc OL, a notamment subi une grave blessure au genou en 2011.
- Ses anciens formateurs et coéquipiers à l’OL se souviennent pour 20 Minutes de celui qui évoluait alors au milieu du terrain, notamment aux côtés de Corentin Tolisso.
L’OL aurait du mal à lister l’intégralité de ses pépites offensives ayant percé en équipe première depuis dix ans. Le constat est nettement moins vrai concernant la défense centrale, où Samuel Umtiti et (dans une moindre mesure) Mouctar Diakhaby font figure d’exceptions. Comment, dans ce contexte, le club lyonnais a-t-il donc pu ne pas prolonger Anthony Briançon, formé à l’OL de 2009 à 2012 mais révélé avec Nîmes ?
Déjà, l’actuel capitaine nîmois, qui sera au Parc OL ce vendredi (20h45), contrairement à Pierrick Valdivia (cet autre ancien de la Plaine des Jeux de Gerland est blessé) était très loin d’avoir son actuel profil de leader de défense. « A l’époque, il jouait milieu offensif, avec un bon toucher de balle et une belle lecture de jeu », se souvient Cyrille Dolce, qui avait validé l’essai du joueur de 13 ans.
« Après sa blessure, c’est devenu une bûche, un vrai monstre »
Comme celui-ci venait d’Avignon (donc bien au-delà d’un rayon de 50 km autour de Lyon), il a dû attendre la saison de ses 15 ans (2009-2010) pour rejoindre le Rhône. « Nous sommes arrivés dans un groupe se connaissant très bien, indique son ami Dylan Vrontos, qui a lui aussi signé un contrat aspirant de trois ans en 2009. Plus que d’autres, Anthony avait besoin de se ressourcer chaque week-end dans sa famille. Et puis, il a surtout subi une blessure très rare au genou en février 2011 lorsqu’il commençait à prendre confiance. »
« C’était un garçon discret, travailleur et courageux, confie Armand Garrido, son premier formateur en U16. Il avait le profil de joueur ayant besoin de prendre en maturité pour exploser plus tard. » Sa blessure l’ayant éloigné des terrains près d’un an, Anthony Briançon est revenu métamorphosé à un poste de milieu plus défensif. « Il était plutôt frêle et là, c’est devenu une bûche, un vrai monstre qui allait selon moi être gardé par l’OL », explique Yoann Nanou, lui aussi de la génération 94 et passé au centre de formation lyonnais avec « ce super gars mettant l’ambiance ».
« L’OL n’a pas souhaité tenter ce gros pari »
Positionné aux côtés d’un certain Corentin Tolisso, Anthony Briançon finit fort sa saison avec les U19 mais son aventure avec Lyon s’arrête malgré tout en 2012. « Il revenait de loin mais il y avait de vrais risques pour ses genoux dans un proche avenir, avance Dylan Vrontos. Le club n’a donc pas souhaité tenter ce gros pari. » « A cause de cette blessure, Anthony n’a pas pu donner sa pleine mesure chez nous, souligne Cyrille Dolce. Mais dans son malheur, il s’est forgé un caractère pour la suite. »
La suite s’est donc écrite à Nîmes, malgré un essai convaincant à Tours. « Je l’ai retrouvé là-bas et c’est assez fou comme son niveau avait explosé en un an », pointe son ancien partenaire à l’OL Sylvère Paillot. Toujours milieu de terrain à son arrivée dans le Gard (avec la réserve en CFA2 puis en L2), Anthony Briançon est repositionné en défense centrale par Bernard Blaquart en 2015, poste qui lui permet de devenir l’une des révélations des Crocodiles. Et l’un des artisans de l’accession à la Ligue 1 au printemps dernier.
« Peut-être qu’un jour, Jean-Michel Aulas viendra le récupérer »
« Je ne l’aurais pas imaginé un jour à ce poste, sourit Dylan Vrontos. Quand je pense à ses passements de jambes et ses crochets qui lui permettaient de faire la misère aux défenseurs adverses… » C’est pourtant bien en tant que défenseur qu’il va défier pour la première fois son ancien club, à 23 ans.
« Je sais qu’il est super excité par ce match. Il n’est pas dans un état d’esprit revanchard mais il a en tête de montrer ce qu’il est devenu depuis sa formation, précise son ami. Et qui sait, peut-être qu’un jour, Jean-Michel Aulas viendra le récupérer… »