Equipe de France: Piqûre de rappel, orgueil et chatte à DD, le retour… Ce nul (tout nul) était ce qui pouvait arriver de mieux aux Bleus
FOOTBALL•Avec encore des tas d'étoiles dans les yeux, on préfère voir le verre à moitié plein pour les Bleus...Aymeric Le Gall
De notre envoyé spécial à Guingamp,
Des champions du monde qui se font secouer par la 36e nation au classement Fifa, une équipe qui a joué en claquettes-chausettes pendant près d’une heure de jeu, des remplaçants qui ne saisissent pas leur chance quand on la leur offre enfin, c’est vrai que sur le papier, ce match nul miraculeux arraché en toute fin de match contre l’Islande ne devrait pas avoir de quoi nous réjouir. Et pourtant, détrompez-vous, ce résultat et la manière dont il a été construit ne pouvaient pas tomber mieux pour les Bleus. La preuve.
Le suspens, y’a qu’ça d’vrai. Avant la rencontre, on se disait que les Français allaient probablement continuer de surfer sur la vague positive qui les porte depuis la Russie. Et à voir la forme très moyenne des Islandais lors de leurs dernières sorties, tout était réuni pour que cette rencontre tourne sinon à la boucherie, du moins à la ballade campagnarde. Du coup on se serait quand même bien fait chier devant notre télé. Finalement, en se faisant secouer par onze Islandais au taquet, les Bleus ont offert au public un renversement total de situation. Allez, avouez que cette fin de match vous a un peu fait vibrer.
>> Taux de crédibilité de l’argument : 15 %
De l’orgueil, mamène. Remonter deux buts en toute fin de match à la maison contre l’Islande, ça peut paraître assez banal, presque normal pour une sélection du niveau de l’ équipe de France, sauf qu’il ne suffit pas non plus de claquer dans les doigts pour ça. Ainsi, tout comme il ne faut pas oublier tout ce qui n’a pas marché jeudi soir, il ne faut pas non plus minimiser la performance des Bleus en fin de rencontre. « On n’a pas fait un bon match, c’est clair, mais on n’a pas lâché, c’est tout ce qu’on va retenir », jugeait Pavard en zone mixte. En refusant à tout prix de sortir du terrain avec une défaite dans les fouilles, les Français ont montré qu’ils avaient du caractère, de la fierté. C’est toujours utile dans le foot.
>> Taux de crédibilité de l’argument : 65 %
La piqûre de rappel. L’expression était sur toutes les lèvres après la rencontre en zone mixte. « Quand on ne met pas les ingrédients qu’il faut, ça ne marche pas, a avoué Giroud. Il y a des fois où le match arrive et vous frappe en pleine tête. Ça ressemble à une piqûre de rappel, une vraie piqûre pour nous remettre les idées en place. » Et oui, le titre de champion du monde a aussi son revers de médaille. Inconsciemment on se voit trop beau, on se dit que ça finira toujours pas passer, qu’il faut juste attendre que ça tombe. Sauf que face à des adversaires qui ne rêvent que d’une chose, scalper les rois du bled, cet état d’esprit est dangereux.
« On risque de vivre ce genre de match pendant les quatre prochaines années, jusqu’à ce qu’on défende notre titre de champion du monde au Qatar, prévient Hugo Lloris. Les équipes en face sont motivées, on est champions du monde en titre et nous jouer c’est l’occasion pour nos adversaires de se montrer. Ça a été le cas des Islandais ce soir. Il faut se servir de ça pour la suite. » « Oui, ça doit nous servir de leçon », valide Deschamps, qui sait par expérience que ce genre de soirée peut, à terme, être bénéfique pour son groupe.
>> Taux de crédibilité de l’argument : 95 %
Le retour de la chatte à Dédé. Cet argument-là, on est quand même allé le chercher très loin, car jeudi soir, la chatte à Dédé avait un nom et un prénom : Kylian Mbappé. Mais si on force un peu le trait il est vrai, on sort quand même de ce match en se disant qu’on ne le perd pas grâce à un but contre son camp à la 86e et un péno arraché dans le temps additionnel. Alors d’accord, sur l’échelle de la chatte à DD, on a connu constat plus flagrant, mais il n’empêche, quand rien ne va (ou presque) il est bon de savoir qu’on peut toujours compter sur ses vieux potes.
>> Taux de crédibilité de l’argument : entre 0 et 100 %