Sur les sept derniers mois, l'équipe de France féminine vient d’enchaîner cinq succès, avec au total 18 buts inscrits et aucun encaissé. Un bilan impressionnant, surtout que les Bleues ont au passage battu trois équipes du Top 6 mondial au classement Fifa : l’Allemagne (3-0), le Canada (1-0) et l'Australie (2-0), vendredi à Saint-Etienne. Difficile de ne pas s’emballer après de telles performances, et à huit mois d’un Mondial organisé en France, non ?

« C’est sûr que nous sommes dans une dynamique positive. On est en train de bien se construire mais il ne faut pas s’enflammer », tempère sans surprise Sarah Bouhaddi. Sollicitée une seule fois en fin de partie contre l’Australie, la gardienne des Bleues a un discours au diapason de celui de Corinne Diacre. « Nous ne sommes certainement pas arrivées », précise la sélectionneuse des Bleues, qui a tenu à tester une nouvelle configuration en 3-5-2 vendredi.

« On sait où on veut aller »

« Nous sommes obligées d’essayer plusieurs systèmes car les adversaires vont commencer à nous connaître, donc il va falloir les surprendre », explique la Lyonnaise Amel Majri, virevoltante sur son aile gauche à Saint-Etienne. Même la spectaculaire blessure de la capitaine Amandine Henry, dès la 5e minute de jeu (elle devrait manquer six semaines de compétition pour une entorse acromio-claviculaire), n’a en rien perturbé la marche en avant de cette équipe. « On a une feuille de route. On sait où on veut aller. On a fait beaucoup de jeu ce soir mais il y a encore pas mal d’étapes », indique Gaëtane Thiney.

Eugénie Le Sommer, qui a débloqué la situation face à l’Australie avec un doublé, partage son enthousiasme et son exigence : « On commence à avoir des certitudes dans le jeu. On est chez nous, on se doit de faire des bons matchs ». Si les filles pointent en vrac comme bémols « la finition », « les transitions offensives », « trop de précipitation », elles ont encore eu « la sensation de progresser », avant d’affronter le Cameroun, mardi à Grenoble.

« On sait que nous serons jugées à la Coupe du monde »

« On ne va pas dire qu’on se sent fortes, nuance Eugénie Le Sommer. C’est surtout qu’on prend confiance. On ne veut pas être les reines des matchs amicaux. On sait que nous serons jugées à la Coupe du monde. Mais c’est important de gagner ces rencontres quand même, surtout contre une équipe comme l’Australie qui fait partie des favoris. »

A ce rythme, et malgré un palmarès vierge dans les grandes épreuves, les Bleues seront à coup sûr classées dans la même catégorie au moment de disputer, pour la première fois de l’histoire, un Mondial à la maison.