PSG: Bernat en galère, un milieu bricolé, absence de vrai 6… Contre Liverpool, Paris paye (déjà) son mercato raté
FOOTBALL•A Paris, les erreurs de l'été risquent de se faire ressentir toute la saison...Aymeric Le Gall
Les montagnes russes. Après avoir cassé la baraque en même tant que la tirelire en s’offrant coup sur coup Neymar et Mbappé lors de l’été 2017, le Paris Saint-Germain est passé cette fois-ci complètement à côté de son mercato. Ce n’est pas un scoop, ok, mais la défaite (3-2) mardi soir à Liverpool en Ligue des champions a braqué plus vite que prévu les projos sur ce gros raté estival et sur le manque criant de ressource de l’équipe parisienne.
Aligné sur le côté gauche de la défense du PSG pour la deuxième fois de la saison (après le match contre Saint-Etienne le week-end dernier), l’Espagnol Juan Bernat a souffert tout au long de la rencontre. Alors que des rumeurs faisaient état d’une possible titularisation du jeune Stanley Nsoki du côté d’Anfield, Thomas Tuchel a finalement décidé de faire confiance à l’ancien Munichois.
Bernat, le panic buy du 31 août
Vous allez nous dire que c’est un peu facile de tirer uniquement sur le latéral gauche parisien, et vous avez raison. Face à des Reds supérieurs à tout point de vue, c’est toute l’équipe du PSG qui a sombré mardi soir, mais on ne peut pas ne pas évoquer la faiblesse (aussi bien défensive qu’offensive) de Bernat dans le sens où elle traduit par des faits les ratés parisiens sur le marché des transferts.
La plupart du temps dépassé par un Mohammed Salah pourtant pas monstrueux, souvent à contretemps dans ses interventions, hésitant dans son placement et auteur d’une faute stupide sur Sadio Mané en pleine surface de réparation en première période (péno transformé ensuite par Milner), Bernat n’a pas forcément dû rassurer son nouvel entraîneur, qui devra faire avec puisque Kurzawa n’est pas près de revenir.
A poil au milieu
Et s’il n’y avait que lui… Au milieu aussi, le PSG s’est fait croquer de long en large par le trio de dévoreurs Milner-Henderson-Wijnaldum. Mais peut-on vraiment lui en vouloir ? En alignant un milieu de terrain inédit avec Marquinhos en soutien de Di Maria et Rabiot, Tuchel a fait avec les moyens du bord puisque Marco Verratti, suspendu, manquait à l’appel. Marquinhos a bien tenté de faire le job, mais il est désormais clair qu’il manque trop de repère pour devenir une solution pérenne à ce poste. Et visiblement, la présence de Lassana Diarra dans l’effectif ne suffit pas à ce qu’on fasse appel à lui lors d’un tel rendez-vous.
De son côté, Rabiot a beaucoup déçu, ratant à peu près les trois quarts de ses passes vers l’avant, quand il osait les tenter. Car on a la sensation que le Duc a passé son temps à filer le bébé en retrait pour ne pas prendre de risque. Bref, tout ça pour dire que le PSG se retrouve face à un casse-tête qu’il s’est lui-même créé. En ne remplaçant pas Thiago Motta, parti à la retraite cet été, alors même que ce chantier avait été érigé comme l’une des priorités de l’été, les dirigeants parisiens ont pris le risque de se retrouver à poil au milieu. Ils le payent peut-être plus tôt que prévu.
Un amateurisme que le capitaine parisien n’a carrément pas hésité à pointer du doigt en zone mixte après la rencontre. Relayé par L’Equipe (nous avions quant à nous perdu la bataille physique entre journalistes pour être suffisamment proche de Thiago Silva et entendre ce qu’il murmurait), le Brésilien aurait lâché un scud monumental au sujet du directeur sportif Antero Henrique, responsable du recrutement du PSG : « Au milieu de terrain, les trois n’étaient pas à leur place ? Il faut demander à Antero, ça ».
Invité de Breaking Sport sur RMC Sport, Thomas Tuchel non plus n’a jamais caché qu’il n’était « pas satisfait à 100 % » du mercato parisien : « C’est un secret de Polichinelle que l’on recherchait un numéro 6. On cherchait un rayonnement, on cherchait à remplacer Thiago Motta. On cherchait à remplacer sa personnalité. Pour un numéro 6 au PSG, tu cherches du talent, une très grosse personnalité. On n’a pas pu le faire. A la fin on a un peu manqué de temps. Maintenant, on a 100 % confiance dans ce groupe, dans ces joueurs et on regarde vers l’avant. » Sauf que l’avant c’est maintenant, et que le manque est toujours aussi criant…