Les entraîneurs de Ligue 1 pointent souvent la nécessité d’une période d’adaptation pour des recrues venant de l’étranger. Ces dernières saisons à Lyon, les supporters avaient ainsi pu être frustrés d’attendre la 6e journée de Ligue 1 pour enfin voir de prometteurs joueurs comme Sergi Darder (en 2015) et Emanuel Mammana (en 2016) être titularisés pour la première fois.

Mais l’Espagnol Pape Cheikh Diop (21 ans) a vécu une tout autre galère en rongeant son frein durant une année pleine avant d’être aligné dans le onze de l’OL en championnat, le 24 août contre Strasbourg (2-0). Une rencontre durant laquelle le milieu international Espoirs a pu montrer sa finesse technique et son sens du jeu.

« On va le voir beaucoup plus souvent »

Pourquoi a-t-il donc dû se contenter de 10 minutes en L1 la saison passée, lorsqu’un Jordan Ferri (non utilisé en 2018-2019) en a compté 640, derrière le trio de titulaires Tousart-Ndombélé-Aouar ? Et ce malgré un statut de recrue la plus chère du mercato estival (10 millions d’euros).

« On aurait tous aimé qu’il participe à plus de matchs la saison passée, assure Bruno Genesio, qui le laissait le plus souvent à la disposition de la réserve (National 2). Mais on s’est servi de notre précédent avec Mammana pour chercher à le protéger. Là, on va le voir beaucoup plus souvent. »

Une arrivée à Lyon un an trop tôt ?

Un décollage retardé au plus haut niveau qu’avaient anticipé des suiveurs de son précédent club, le Celta Vigo (Liga). « En vrai, ça ne m’a pas du tout surpris qu’il ne joue pas la première année, confie un journaliste de La Voz de Galicia. Pape peut évoluer à tous les postes au milieu et c’est un joueur avec un immense futur. Mais il n’avait pas encore terminé son processus de formation. Pour lui, il aurait été idéal de rester une année de plus au Celta, avec moins de pression qu’à Lyon. »

Cela reste étonnant de constater qu’après avoir signé 22 apparitions dans l’élite espagnole, avant même d’avoir 19 ans, Pape Cheikh Diop est depuis davantage apparu en 4e division française (10 matchs et 2 buts) que… sur le banc de touche du groupe professionnel en L1 (7 présences et seulement 10 minutes de jeu à Metz) avant cette saison. Certains observateurs expliquent cette anomalie par ses grandes difficultés à résister dans les duels, que ce soit aux entraînements ou dans les matchs de N2.

« Ne vous inquiétez pas, il est capable de mettre le pied »

« C’est n’importe quoi, tranche l’un de ses coéquipiers à l’OL. C’est juste qu’il n’a pas pu enchaîner à son arrivée à cause de petites blessures. Il s’est posé des questions et il a pu craindre de rechuter pendant un moment. Mais même si son style de jeu espagnol est plutôt dans l’évitement, ne vous inquiétez pas, il est capable de mettre le pied et il ne va pas voler en éclats dans les impacts. »

The truth is out there… Ne comptez pas sur l'intéressé, convaincant dans les matchs de préparation cet été, pour en dire davantage. Celui-ci n’a pas effectué la moindre sortie médiatique pour faire part de sa situation depuis sa conférence de presse de présentation, le 29 août 2017. Très discret et gros bosseur, le voilà sur le point de savourer une éclosion pour le moins méritée.