FOOTBALLLe Mondial à 48? «Ce sera carrément des matchs de hand»

Coupe du monde 2026: Le Mondial à 48? «Les petites équipes mettront des paquebots devant les buts»

FOOTBALLLes équipes ne cherchent plus forcément à gagner mais avant tout à ne pas perdre lors de la phase de poules...
Clément Carpentier

Clément Carpentier

L'essentiel

  • On a souvent assisté à des matchs fermés lors de ce premier tour.
  • Les anciens regrettent le manque d'enthousiasme et de panache des équipes.
  • Avec une Coupe du monde bientôt à 48, ça ne risque pas de s'arranger avec des nations qui joueront pour avant tout ne pas prendre des fessées.

Un bus, deux bus, trois bus… Depuis le début de cette phase de poules de la Coupe du monde, on compte souvent plus les bus que les buts en Russie. Même s’il a fallu attendre le magnifique France-Danemark pour assister au premier 0-0 de la compétition, on ne peut pas dire qu’on s’enflamme depuis le 14 juin. A part quelques rares équipes (Angleterre, Belgique ou Croatie), le spectacle n’est pas vraiment au rendez-vous pour l’instant. Et le passage à une Coupe du monde à 48 n’aspire pas à l’optimisme pour l’ancien international français, Marius Trésor :

« « Déjà, aujourd’hui, il y a des vraies différences de niveau entre les équipes. A 48, ce sera pire. Les petites équipes voudront à tout prix éviter de prendre des valises. Les matchs seront ultra-fermés. Si vous jouez, vous en prenez six comme le Panama face à l’Angleterre et trois contre la Belgique. » »

Très compliqué de trouver des espaces pour Kylian Mbappé lors de ce premier à l'image de la rencontre contre le Danemark.
Très compliqué de trouver des espaces pour Kylian Mbappé lors de ce premier à l'image de la rencontre contre le Danemark. - YURI CORTEZ / AFP

Plus d’insouciance et beaucoup de calculs

D’autres équipes joueuses mais plus faibles que leurs adversaires sur le papier ont ramassé lors de ce premier tour (Tunisie ou Arabie Saoudite). « On va assister à des matchs très bizarres. Soit on aura le droit à des taules soit à des rencontres ultra-défensives car ce ne sera pas des bus mais carrément des paquebots devant les buts » selon Olivier Rouyer. Il est loin le temps où l’ancien attaquant de l’équipe de France affrontait dès la phase de poules en 1978, l’Argentine ou l’Italie, dans une Coupe du monde à 16 équipes : « Il me semble que c’était un autre niveau et surtout une autre intensité », sourit-il.

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Les équipes prennent de moins en moins de risques avant la dernière journée du premier tour. Heureusement qu’il y a la vidéo finalement pour voir un ou deux penalties par match. Sinon, il faut vraiment cravacher pour voir un but. Lors de l’Euro en France en 2016 avec le passage de 16 à 24 équipes, la moyenne de buts des phases de poule était beaucoup plus basse que lors des précédentes éditions (1.96). Pour Olivier Rouyer, « on calcule tout aujourd’hui. Dès le tirage au sort ! Il n’y a plus cette notion de plaisir, d’envie… C’est triste ! »

En 16e avec un point en 2026

Et ça ne risque pas de s’améliorer avec une Coupe du monde à 48 avec 16 poules de trois équipes. Autant dire qu’un point pris sera de l’or en barre pour chaque nation. « On va assister à des matchs de handball car il y aura une telle différence de niveau. Plus personne joue pour gagner aujourd’hui mais avant tout pour le pas perdre. Vous imaginez à 48 des équipes pourront se qualifier pour les 16e avec un point en deux matchs », rappelle Alou Diarra, finaliste d’un Mondial à 32 en 2006 avec la France.

Sans oublier qu’il « faudra jouer deux matchs de plus qu’aujourd’hui », note justement Marius Trésor. Pour celui qui a connu la Coupe du monde à 16 en 1978 et à 24 en 1982, « les joueurs ne sont pas des machines. Ça jouera forcément sur le spectacle. » Finalement, le mieux « ça serait de jouer que des matchs à élimination directe. Là, on aurait un peu de folie », s’amuse Olivier Rouyer. Espérons donc qu’avec le début des 8e de finales, ce samedi, on a fini de manger notre pain noir.