TFC: A 27 ans, le gardien Marc Vidal se sent «beaucoup plus proche de jouer en Ligue 1 qu'avant» et veut enfin sortir de l'ombre
INTERVIEW•Ancien grand espoir du club, le gardien Marc Vidal veut « rendre la confiance » que le TFC lui a donnée depuis son premier contrat pro, en 2011…Propos recueillis par Nicolas Stival
L'essentiel
- Après un début de carrière très prometteur, Marc Vidal n’a pas encore réussi à confirmer.
- Actuel troisième gardien, l’Aveyronnais espère grimper dans la hiérarchie.
- Il explique comment il a forcé sa nature afin de se donner les chances de s’imposer dans l’élite.
A bientôt 27 ans (dimanche), Marc Vidal n’a disputé que quatre matchs avec l’équipe professionnelle du TFC, où il est arrivé en 2005. Le dernier remonte au 28 octobre 2014, en Coupe de la Ligue contre Bordeaux (1-3)… Décrit comme très doué techniquement, mais fragile mentalement, l’ex-international U19 et U20 assure avoir enfin pris conscience de ses capacités. Des qualités entrevues dès ses débuts en L1 à Lorient, à 18 ans, le 14 février 2010 (1-1).
L’Aveyronnais compte désormais s’élever dans la hiérarchie, alors que le titulaire Alban Lafont doit partir cet été et que le sort de sa doublure Mauro Goicoechea, sous contrat comme Vidal jusqu’en 2019, reste incertain. Tout comme l’identité du successeur de Michaël Debève sur le banc d’un club en plein doute.
Comment avez-vous vécu cette saison très, très compliquée pour le TFC ?
Cela a été éprouvant. Nous sommes contents de l’issue mais au vu de la qualité individuelle des joueurs, on se devait de faire mieux. On ne s’est pas assez remis en question individuellement. On avait plus confiance dans le groupe qu’en nous-mêmes. Après, tu commences à perdre des matchs, cela entraîne frustration et doutes. Il y a peut-être eu aussi un manque d’union. Il n’y a pas eu assez de remobilisation, ou alors très partielle après une défaite. Alors qu’il aurait fallu prendre les devants.
Sur un plan personnel, où en êtes-vous de votre carrière ?
Je ne suis plus le même homme aujourd’hui. Lors de mes premières années, j’ai un peu subi tout ce qui m’est arrivé. Le match de Rennes (défaite 1-2, le 20 février 2011) a aussi beaucoup pesé. Cela ne se passe pas trop bien, après je me blesse… Ali (Ahamada) enchaîne derrière et prend ma place. On sait qu’au poste de gardien, il faut une stabilité. Tout encaisser, ça a été un peu dur. Mentalement, il manquait un truc.
Peut-on dire que votre maturation a été plus lente ?
J’ai cerné mon problème. J’arrive à savoir ce qui me manque pour jouer en première division. J’ai mis du temps à trouver mais je sais que c’est ma personnalité qui faisait défaut. Je ne parvenais pas à faire le changement de personnalité en entrant sur le terrain.
Je suis quelqu’un de très introverti, qui ne se met pas trop en avant, respectueux. Mais quand on entre sur un terrain, il faut « switcher », être un autre homme, surtout à un poste aussi particulier. Je l’ai compris un peu tard, mais je l’ai compris. J’ai l’impression que ça a évolué cette année, et que ça ira de mieux en mieux.
Qu’avez-vous changé ?
Je mets des choses en place mentalement mais aussi physiquement pour que je m’épanouisse complètement, que je me sente vraiment fort : de la musculation, de la boxe aussi.
J’ai réussi à transposer cela sur le terrain, en National 3 (avec la réserve du TFC). J’ai fait une bonne saison. Dans l’approche des matchs, dans la régularité, je me sens bien mieux, et aujourd’hui, je suis beaucoup plus proche de jouer en Ligue 1 qu’avant.
Quel est votre objectif ?
Je me suis entraîné afin d’être prêt si on a besoin de moi l’année prochaine pour jouer numéro 2 ou numéro 1. Après, le club est en chantier, on va voir ce qu’il se passe.
Il vous reste un an de contrat…
Je me vois rester ici et montrer que je suis sur la bonne voie. J’ai envie de rendre la confiance que l’on m’a donnée. C’est peut-être une dernière chance, mais je vais tout donner. Je n’ai pas l’impression d’avoir encore apporté ce que j’aurais pu.
Quand on est dans l’effectif depuis aussi longtemps, mais que lors des oppositions à l’entraînement, on se retrouve à part avec l’entraîneur des gardiens, est-ce difficile psychologiquement ?
C’est le poste de gardien numéro 3. Il faut savoir se l’approprier, et être respectueux de la hiérarchie. Alban (Lafont) est jeune, si on commence à lui tirer dans les pattes, ce ne sera pas bénéfique pour le club. Il faut savoir rester à sa place, tout en montrant l’exemple, prouver que tu es là et que les deux autres devant ne se reposent pas. Maintenant, mon ambition, c’est d’évoluer dans la hiérarchie, pour essayer d’être numéro 2 au moins, voire mieux s’il y a la possibilité de jouer.
Comment se passe la cohabitation avec Alban Lafont et Mauro Goicoechea, les numéros 1 et 2 ?
Très bien. Alban est un bon garçon, quelqu’un qui travaille, sérieux, doué. Il nous (Goicoechea et lui) a toujours respectés. Avec Mauro, c’est pareil. On est, je pense, trois bons mecs. Il faut aussi souligner le rôle d’André (Biancarelli, l’entraîneur des gardiens). Il sait très bien ce que c’est d’être numéro 2 ou 3. Il connaît nos ressentis et arrive à nous faire cohabiter. On a tous notre ambition personnelle et on va voir ce que chacun fait cet été.