FOOTBALLLe fair-play financier va-t-il perturber le mercato de l'OM?

OM: Le fair-play financier va-t-il perturber le mercato? «Une grosse vente est probable», selon un économiste

FOOTBALLLe président de l'OM affirme de son côté vouloir faire des achats «significatifs» pour renforcer son équipe au mercato d'été...
Jean Saint-Marc

Jean Saint-Marc

L'essentiel

  • L'Olympique de Marseille est en pleine négociations avec le gendarme financier de l'UEFA.
  • Depuis l'arrivée de Frank McCourt a la tête du club, les déficits sont très élevés.
  • Pour se défendre, l'OM pourra mettre en avant les bons résultats sportifs de cette saison. Mais il faudra peut-être aussi promettre des ventes à l'UEFA...

Son ombre s’agite sur le Powerpoint. Quand Jacques-Henri Eyraud donne une conférence de presse, c’est sous un projecteur, dans une salle plongée dans le noir. Une autre ombre plane sur le mercato d’été olympien, le deuxième de l’ère McCourt : celle du fair-play financier.

L’OM est dans la « dernière ligne droite » de ses discussions « avec la Suisse », comme le dit Eyraud. Avec l’UEFA, en fait, et plus précisément son gendarme financier, l’ICFC (instance de contrôle financier des clubs). Une « procédure d’accord de règlement » a été ouverte avec l’OM. Comprendre : une négociation à l’amiable. Car les finances marseillaises sont dans le rouge. Le déficit en fin de saison 2016-17 a atteint un record : 42 millions d’euros. Et ce sera pire au terme de cette saison, a-t-on appris ce mercredi.

Des salaires records scrutés par l’UEFA

« Nous avons encore quelques semaines de discussions avec l’UEFA, mais nous avons été écoutés et je crois compris dans ce que nous avons dit », expose patiemment Eyraud. Il a dû s’expliquer sur les investissements records au mercato (120 millions dépensés en deux marchés). Sur une masse salariale qui explose aussi, avec des salaires records au sein de l’effectif (Gustavo et Payet émargent à 500.000 euros mensuels). Pour des joueurs qui ont signé de longs contrats…

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« C’est clair que l’OM n’a pas respecté les règles du fair-play financier, confirme à 20 Minutes l’économiste Pierre Rondeau (lire en encadré). Mais les dirigeants peuvent justifier cela auprès de l’UEFA par le fait qu’ils ont dû relancer le club économiquement. Le bon bilan sportif de cette saison est un vrai argument pour eux ! » Il faut maintenant prouver aux comptables de l’UEFA, plus sévères que la DNCG, que le projet est pérenne. Pour cela, Eyraud doit démontrer que l’OM est capable de générer plus de revenus, assez pour compenser ses dépenses XXL. Il évoque le développement du centre de formation – mais il faut du temps pour former un joueur « bankable ». Il rêve aussi d’augmenter les ressources tirées de la billetterie. Mais, pour cela, il faut avoir la main sur le stade Vélodrome. Et les négociations avec Bouygues patinent.

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« Une grosse vente n’est pas inéluctable… Mais probable ! »

« Les Marseillais seront obligés de promettre à l’UEFA qu’ils vont moins investir au mercato cet été, estime Pierre Rondeau. Et peut-être devront-ils évoquer la vente de certains joueurs. Ils peuvent s’appuyer sur le fait que des joueurs comme Thauvin, par exemple, ont pris beaucoup de valeur cette saison.» Selon les économistes du CIES, il vaudrait désormais 82 millions d’euros. Bouna Sarr, Morgan Sanson, Maxime Lopez ou même Clinton Njie pourraient aussi permettre à l’OM de signer de plus ou moins belles plus-values. « Une grosse vente cet été n’est pas inéluctable… Mais elle me semble probable », conclut Pierre Rondeau.

Sur le sujet, Jacques-Henri Eyraud a botté en touche. « Ma volonté est de renforcer l’équipe. Nous avons prévu d’investir des montants très significatifs dans l’acquisition de nouveaux joueurs. » Avant de préciser : « Mais chacun a sa définition de "très significatif" ! » Car il flottait comme l’ombre d’un doute...

Pierre Rondeau vient de publier le livre Le foot va-t-il exploser, aux éditions de L’Aube