LIGUE EUROPAOn vous raconte, de l'intérieur, ce moment où l'OM s'est vue éliminée

Salzbourg-OM: «Y a que nous pour nous mettre autant dans la merde»... Ce moment où Marseille s'est vue éliminée

LIGUE EUROPAQuand Salzbourg a marqué deux buts en douze minutes, les joueurs de l'OM ont bien cru qu'ils allaient quitter la Ligue Europa...
Jean Saint-Marc

Jean Saint-Marc

L'essentiel

  • Aux alentours de l'heure de jeu, le Red Bull Salzbourg a eu un énorme temps fort, ponctué par deux buts et de nombreuses occasions.
  • On vous raconte de l'intérieur ce moment où l'OM a failli se faire éliminer de la Ligue Europa en demi-finale, malgré une victoire 2-0 au match aller.

De notre envoyé spécial à Salzbourg,

On a vu Amadou Haidara embrasser la pelouse de la Red Bull Arena. Et on s’est dit qu’il forçait un peu. Puis le Malien s’est relevé, a fait un petit geste de chef d'orchestre au public. Le stade, qui jusque-là applaudissait seulement en cadence, de manière un peu mécanique, s’est mis à rugir. Et les taureaux ont multiplié les assauts. De l’ouverture du score ( 58e) à la 71e, l’OM a vécu l’enfer :

  • La défense qui s’ouvre en deux sur la percée d’Haidara (58e).
  • Yohann Pelé qui boxe n'importe comment une frappe lointaine (59e).
  • Munas Dabbur qui contre maladroitement sa propre talonnade (61e).
  • Bouna Sarr qui marque contre son camp sur une frappe même pas cadrée (65e).
  • Pelé qui sauve une splendide reprise de Hwang, à bout portant (71e).

Des «flottements» mais pas la «panique totale»

Dans le stade, les chants des 1.500 Marseillais se font un peu plus timides. En tribune de presse, une poignée de salariés de Red Bull vocifèrent. Et sur le terrain, le doute s’installe. C’est Adil Rami qui en parle le mieux :

« « Quand ils reviennent à 2-0, on prend un gros coup sur la tête. C’est compliqué mentalement. On se pose beaucoup de questions, on se dit qu’on va rentrer bredouille à Marseille… C’était dur à accepter. » »

Pour le capitaine Dimitri Payet, l’OM a eu à ce moment-là « des moments de flottement », mais n’a jamais « cédé à la panique totale. » Entre deux engueulades avec le quatrième arbitre, Rudi Garcia, sur son banc, martèle alors son message. Toujours le même, depuis le coup d’envoi : « Il suffit de marquer, un but nous qualifie. » Vainqueurs 2-0 au match aller, un but des Marseillais forçait Salzbourg a en inscrire quatre pour se qualifier. 83% des équipes dans cette situation se qualifient.

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Sauf qu’il aurait été trop simple d’inscrire ce but tranquillement en première période. Ou, tenez, au hasard, quand Valère Germain a été trouvé seul dans la surface, à la 49e, et qu’il n’a pas cadré sa reprise. Il est sorti du terrain tête basse, plein de culpabilité et de regrets : « Quand tu te retrouves sur le banc, que tu peux plus donner, que tu peux plus courir… C’est très très stressant. » C’est même « horrible de regarder un match depuis les tribunes », selon Steve Mandanda, forfait.

Voilà que les Marseillais se mettent dans la peau de leurs supporters. Dont ils n’ont pas épargné les émotions, cette saison. Dimitri Payet, de nouveau, et tout en images :

« « Y a que nous pour nous mettre autant dans la merde, pour faire du mal à nos supporters, à nos familles, à tout le monde. On est des petits cons ! On s’en prend encore deux… C’est encore un scénario fou. C’est nous, c’est l’OM, c’est comme ça. » »