CLANDESTINITEDes ultras de l'OM bravent (discrètement) l'interdiction de déplacement

Ligue Europa: «Rien ne m'empêchera de suivre l'OM!» On a bu un coup à Leipzig avec des ultras interdits de déplacement

CLANDESTINITEIls se planquent, mais on a trouvé à Leipzig des supporters de l'OM en plein déplacement clandestin...
L'OM dispute son premier quart de  finale européen depuis 2009.
L'OM dispute son premier quart de finale européen depuis 2009. - F. Fife / AFP
Jean Saint-Marc

Jean Saint-Marc

L'essentiel

  • Le déplacement des supporters marseillais à Leipzig a été interdit par l'UEFA après les débordements à Bilbao.
  • Ce qui n'empêche pas, évidemment, quelques ultras marseillais de faire le déplacement discrètement en Allemagne.

De notre envoyé spécial à Leipzig,

Ils commandent une deuxième tournée dans un Allemand impeccable. A l’abri d’un grand parasol (qui protège surtout des averses) Thierry*, Etienne et Luc se fondent dans le décor. Thierry planque sous son pull à capuche l’écharpe officielle de ce Leipzig-OM (21h05). Il faut rester discret : le déplacement est interdit par l’UEFA et la police marseillaise a envoyé deux « spotters », ces officiers spécialisés. « Mais rien ne m’empêchera de suivre l'OM », se marre Thierry, crâne rasé, une gueule à jouer dans des films de gangster. Thierry, 39 ans, 150 kilos de passion pour l' Olympique de Marseille. Et pas mal d’histoires à nous raconter.

Un AVC pour l’OM

« En 2015, je faisais tellement de déplacements que j’ai commencé à faire de l’apnée du sommeil. Puis un AVC. » Alors t’as ralenti le rythme, qu’on lui fait ? « Tu parles, le lendemain, je gueulais aux infirmières que je voulais aller au Classico. J’ai juste une machine pour dormir, maintenant. Mais l’OM, je ne peux pas m’en passer. » « Chacun sa drogue », sourit son pote Etienne, qui rappelle qu’il a été plus simple pour Thierry d’arrêter la clope que les déplacements en bleu et blanc.

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Ils ont fait six heures de bagnole depuis Nancy pour venir voir l’OM à Leipzig. « J’ai une application qui comptabilise les déplacements, j’ai fait 150 matchs, dans 38 stades, dans 10 pays », nous montre Thierry, fan de Marseille depuis que ses parents ont « loupé le bateau alors qu’ils devaient partir en Corse. J’étais gamin, j’ai flashé sur l’écharpe. »

Maintenant, les écharpes, il les ramène à sa femme. Avec les billets de match. C’était leur grande inquiétude du jour : nos trois ultras avaient pris leur place sur Internet, mais les tickets achetés depuis la France ont été annulés avec l’interdiction de déplacement. Ils ont essayé d’aller gratter des places à l’hôtel des Olympiens, sans succès. Le match n’étant pas à guichets fermés, ils se débrouilleront sans souci à l’accueil de la Red Bull Arena.

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Comme tous les ultras de la terre, ils n’ont pas beaucoup de respect (euphémisme) pour le club au taureau, machine à gagner fabriquée de toutes pièces, symbole du fric dans le foot. « Avec Salzbourg, on aura fait deux fois Red Bull​, ça fait un peu chier », sourit Luc. Mais l’infâme breuvage caféiné a au moins une qualité : ça aide à tenir sur l’autoroute. Car il faut se dépêcher de rentrer. Ce vendredi, pour Etienne, c’est lendemain de match, mais c’est surtout jour d’échographie : « Le petit arrivera en août, juste à temps pour lui prendre son abonnement au Vélodrome ! »

* Les prénoms ont été modifiés.