OL-Toulouse: «Une provocation gratuite peut tourner au drame»… Le virage nord a rendu fou Jean-Michel Aulas
FOOTBALL•Le président de l’OL n’a pas accepté le boycott des encouragements d’avant-match et une banderole tranchante des Bad Gones, très remontés dimanche…Jérémy Laugier
L'essentiel
- L’OL a eu beau l’emporter (2-0) avec la manière contre Toulouse, toute la soirée n’a pas été rose dans les tribunes.
- Après avoir publié un communiqué la veille, le Kop Virage Nord a notamment tenu à marquer le coup en revenant sur l’élimination en Ligue Europa contre le CSKA Moscou.
- Une attitude qui n’a vraiment pas plu à Jean-Michel Aulas.
A 20h25 dimanche, lorsque les joueurs lyonnais sont sortis du vestiaire pour fouler la pelouse, ils n’ont eu droit qu’à de maigres applaudissements et à une indifférence assez gênante d’un Parc OL alors à moitié vide (48.548 spectateurs tout de même au final). Ils ont surtout découvert le boycott d’encouragements durant l’échauffement du Kop Virage Nord, qui avait laissé sa partie de tribune vide avec une banderole explicite : « Vous vous êtes trop souvent foutus de nous ! Marseille ne fera pas oublier Moscou ! ».
La veille, le principal groupe de supporters de l’OL (environ 6.000 membres) avait publié un communiqué pointant notamment « la suffisance de joueurs au mental en carton », « un président omnipotent » et « un entraîneur pas à la hauteur ». A l’annonce des compositions d’équipes, le nom de Bruno Genesio a d’ailleurs été sifflé par une partie non négligeable du stade. Et les Lyon 1950, au virage sud, n’ont pas été en reste avec un silence total durant l’avant-match et une banderole « Caen, CSKA : impardonnable » pour faire référence aux deux éliminations surprises dans les coupes en 2018.
« Les supporters ne peuvent pas être absents de cette rédemption »
Restés chanter sur le parvis du stade avant la rencontre, les Bad Gones ont finalement rallié leur virage nord au coup d’envoi et ont encouragé leur équipe pendant 90 minutes. Mais en zone mixte, l’attitude des virages était clairement le sujet touchy de cette victoire (2-0) plutôt aboutie contre Toulouse. Houssem Aouar a préféré zapper cette question, tout comme Bruno Genesio, lâchant un ferme « Je n’ai pas de commentaire à faire là-dessus ».
Marcelo a pour sa part fait mine d’ignorer cette problématique d’un kop en partie « désabusé ». « Que s’est-il passé ? Je n’ai rien remarqué. Mais quelle que soit leur attitude, nous nous devons de faire le boulot sur le terrain », a simplement commenté le défenseur brésilien de l’OL. Sans surprise, le seul Lyonnais souhaitant s’épancher sur la question n’est autre que Jean-Michel Aulas. Voici sa sortie médiatique partant dans tous les sens, ici dans sa quasi-intégralité, entre « partenaires économiques » et tacle à l’encontre des Girondins, de l’ASSE et du Losc.
« C’est un drame pour moi. Quand on a 60 points, qu’on a battu les trois premiers à domicile, qu’on a gagné 5-0 à Saint-Etienne et à Nice, qu’on l’a emporté à Marseille (3-2)... C'est extrêmement dur et ça donne une image qui n’est pas celle du club, en particulier auprès des partenaires économiques. On a besoin d’une solidarité. L’ADN de Lyon, c’est l’unité. Si on s’est redressé après cette mauvaise élimination contre le CSKA Moscou, c’est qu’il y a eu une unité à tous les niveaux de l’équipe et de l’institution. Et les supporters ne peuvent pas être absents de cette rédemption. J’ai été peiné. J’espère qu’il y aura une prise de conscience. On ne peut pas arriver deuxième ou troisième sans une unité sans faille de tous les groupes de supporters. Les plus jeunes n’ont pas l’historique mais regardez les grandes villes comme Bordeaux, Saint-Etienne ou Lille… Il faut avoir le sens des responsabilités. Une provocation gratuite peut tourner au drame. J’appelle les groupes de supporters à être avec nous sur ces sept derniers matchs. Et je suis persuadé que s’ils sont exemplaires, on saura se qualifier pour la Ligue des champions. »
Une chute sentant bon l’art de retomber sur ses pattes de la part de JMA, qui entretient depuis de longues années de bonnes relations avec les Bad Gones. L’objectif commun d’une qualification en Ligue des champions suffira-t-il à maintenir l’unité dans toutes les composantes d’un club qui ne remportera pas encore son premier trophée depuis 2012 ?