Ligue 1: Que risquent Adil Rami, Marcelo et les protagonistes des échauffourées à la fin d’OM-OL?
FOOTBALL•La mayonnaise est montée rapidement, après la victoire de l’OL en toute fin de match, sur la pelouse de l’OM…Jean Saint-Marc
L'essentiel
- En battant Marseille 3-2 au Vélodrome dimanche, Lyon revient dans la course à la troisième place du classement.
- Les Lyonnais ont aussi fait perdre leurs nerfs aux Marseillais, à la fin de la rencontre.
Au stade Vélodrome,
On ne sait pas trop ce que ça veut dire, et lui non plus, sans doute. Jean-Michel Aulas va « séquestrer » les images du début de baston entre les Marseillais et les Lyonnais après un électrique et spectaculaire OM-OL, ce dimanche (2-3). Appuyé sur une béquille post-opératoire, le président lyonnais dégageait une colère froide, ce dimanche soir, en zone mixte. Il nous semble pourtant qu’il a, au fond, quelques raisons d’être satisfait.
En plus de revenir à deux points du troisième, Marseille, Lyon a peut-être obtenu ce dimanche un sacré atout dans la lutte pour la qualification en Ligue des champions. Cet atout ? La probable suspension d’Adil Rami, le meilleur défenseur de l’effectif olympien, irremplaçable ou presque.
On dit « probable », et Rudi Garcia nous assure que non : « On n’a pas que des enfants de chœur, mais eux non plus », martèle l’entraîneur marseillais, qui ne « s’inquiète pas » d’une éventuelle sanction : « Il ne manquerait plus que ça, après s’être fait voler à la fin du match [sur un hors-jeu litigieux sifflé contre Mitroglou], qu’on ait en plus des problèmes alors qu’on s’est fait chambrer chez nous ! »]
La commission de discipline va décortiquer les images
Rudi Garcia n’avait apparemment pas revu les vidéos quand il est arrivé en conf' de presse. Depuis, il a sans doute eu le temps de les regarder. Nous aussi. Et l’avocat spécialiste du droit du sport Erwann Mingam également. Et le co-fondateur du cabinet WMLaw confirme notre première intuition :
« « Une sanction est possible… Et même probable ! A mon sens, Adil Rami devrait être sanctionné, car le coup est volontaire. Peut-être trois matchs de suspension. » »
Ni l’arbitre, ni ses assistants, n’ont apparemment vu le coup de poing (ou le coup de biceps) qu’il décoche à Marcelo, à la toute fin du match. Ce geste, ainsi que le coup d’épaule de Marcelo qui l’a déclenché, sont pourtant bien visibles sur les vidéos diffusées par Canal +. Images que Jean-Michel Aulas compte donc « séquestrer », avec celles des échauffourées dans le tunnel. De toute façon, séquestration ou pas, les délégués de la rencontre les ont d’ores et déjà réclamées, avance L'Equipe.
Ces images, comme celles du début de baston dans le tunnel qui ramène au vestiaire, vont être analysées, décortiquées, par les experts et par la commission de discipline de la LFP. Qui peut évidemment se saisir seule de fautes et de gestes qui n’ont pas été sifflés par l’arbitre. La commission de discipline de la LFP avait ainsi sanctionné Brandao de six mois de suspension après son coup de boule à Thiago Motta, en août 2014, dans les couloirs du Parc des Princes.
Les faits qui se sont déroulés dimanche soir au Vélodrome ne sont évidemment pas comparables à un coup de tête. Récapitulons tout calmement. Selon les images que nous avons pu voir, (et qui sont peut-être incomplètes et sujettes à interprétation), on parlerait donc :
- D’un coup d’épaule de Marcelo sur Rami.
- D’un coup de Rami dans le sternum de Marcelo.
- D’une belle provoc de Marcelo qui brandit son maillot.
- De quelques bordées d’insultes, ou en tout cas de vilains mots, de part et d’autre.
- D’une grosse mêlée dans le tunnel où, apparemment, aucun autre coup n’aurait fusé (si Jean-Michel Aulas fustige les comportements de certains agents de sécurité, rien de tel ne semble visible sur les premières images.)
Des sanctions qui vont faire mal ?
Maintenant qu’on a dit ça, jetons un coup d’œil au barême fixé par la FFF (et sur lequel la LFP s’appuie).
Ce que risque Marcelo pour le maillot tendu. Sans doute rien du tout. Le règlement prévoit deux matchs de suspension pour des « comportements excessifs et/ou déplacés » mais Nabil Fekir a été blanchi par la Commission de discipline de la LFP pour des faits similaires.
Ce que risque Marcelo pour le coup d’épaule. Le « fait d’entrer en contact physique avec un joueur » pendant une rencontre peut occasionner jusqu’à cinq matchs de suspension.
Ce que risque Adil Rami pour le coup à Marcelo. C’est ce même article 10 du règlement qui pourrait entraîner une sanction pour Adil Rami, puisque les faits visés sont bien « le fait d’entrer en contact physique avec une personne en effectuant une poussée susceptible de le faire reculer ou tomber. » Jusqu’à cinq matchs de suspension, donc si la commission considère que c’était pendant la rencontre, mais sept si c’était « hors rencontre. » Et plus encore si les officiels considèrent que c’est un « coup » et non une « bousculade. »
Ce que risquent les protagonistes de la bagarre. Si des insultes ont bien été prononcées, les joueurs peuvent subir jusqu’à quatre matchs de suspension si leur cible était un autre joueur hors rencontre (les règlements sont toujours plus sévères avec les faits qui se produisent hors rencontre). Jusqu’à cinq si leur cible était un entraîneur ou un dirigeant (même chose, les instances sont plus sévères quand les joueurs s’en prennent à un officiel). Les « comportements intimidants » sont aussi lourdement sanctionnés.
Ce que risque l’OM. Les clubs qui reçoivent sont responsables de la sécurité des joueurs sur leur pelouse. Si Jean-Michel Aulas parvient à prouver que ses joueurs ont été en danger, l’OM pourrait être inquiété par la Commission de discipline de la LFP.
On a tout mis au conditionnel car les voies de la Commission sont impénétrables. Tout bonnement parce qu’elle tranche au cas par cas : les barèmes fixés par les règlements sont de simples indicateurs.
Il a bien une chose qu’on peut le mettre à l’indicatif : les supporters de l’OM n’ont pas super bien dormi cette nuit. Vous la voyez venir, la charnière Abdennour-Rolando ?