FOOTBALLAprès le décès d'Astori, la Ligue 1 et la crainte de l’accident cardiaque

Décès d’Astori : «On se dit que ça peut arriver n’importe quand à n’importe qui», la Ligue 1 et la crainte de l’accident cardiaque

FOOTBALLUne semaine après le décès du capitaine de la Fiorentina, le football français reprend. Dans une ambiance différente, forcément…
B.V. avec A.I, B.P, D.P, N.S, J.L.

B.V. avec A.I, B.P, D.P, N.S, J.L.

Comme tout le monde, les footeux de notre bonne vieille Ligue 1 sont retournés au boulot lundi matin la tête encore un peu embrumée. Pas à cause d’un week-end trop arrosé, mais parce qu’un collègue en pleine force de l’âge, Davide Astori, 31 ans, est mort dimanche d’un arrêt cardiaque inexplicable. Peu de joueurs français connaissaient le capitaine de la Fiorentina, mais tous sont sous le choc.

« Je l'ai appris dimanche matin, à Caen (où le Racing jouait dimanche), et c'est la première chose dont on a parlé en se levant dans la chambre avec Benjamin Corgnet, parce qu'on est pères de famille et qu'on a tous les deux la trentaine, souffle le Strasbourgeois Dimitri Liénard. C'est vrai que ça nous a mis un petit coup. Il est décédé loin de sa famille, comme ça, dans une chambre, d'une crise cardiaque, en pleine nuit, sans signe auparavant... Ça fout la trouille quand même. J'ai de suite appelé ma femme pour lui en parler. »

Les funérailles de Davide Astori, décédé de causes naturelles à l'âge de 31 ans, ont eu lieu à Florence le 8 mars 2018.
Les funérailles de Davide Astori, décédé de causes naturelles à l'âge de 31 ans, ont eu lieu à Florence le 8 mars 2018.  - Alessandra Tarantino/AP/SIPA

La question des problèmes cardiaques n’est pas vraiment nouvelle dans le foot. Mais chaque accident (Foé, Puerta, Ekeng, Tiote) rappelle les joueurs à la réalité. « On savait déjà que la mort faisait partie du métier, c'est un rappel de plus, avoue l’ancien joueur de Nantes et Ajaccio Ricardo Faty. On se dit que ça peut arriver n'importe quand et à n'importe qui. Donc savoir qu'on peut disparaître du jour au lendemain est choquant. Comme quoi la vie ne tient à rien. Aujourd'hui, chaque footballeur s'identifie et est touché par cette nouvelle. » « J’ai déjà vécu ce type d’événement avec la mort de Cheik Tioté, poursuit l’attaquant de Toulouse Max-Alain Gradel. Ce sont des moments très durs. Il m’arrive souvent d’y penser et je me dis : ‘ce n’est pas possible’. Encore aujourd’hui, c’est difficile d’y croire. »

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Tellement d’ailleurs que depuis la mort d’Astori, les médecins des clubs de l’élite assurent le SAV de joueurs inquiets. « J’ai eu affaire à quelques joueurs en demande, assure François Pietra, le doc de Strasbourg. Je ne me suis pas exprimé devant l’effectif complet mais c’est bien sûr un sujet de conversation. Mon rôle est évidemment de les rassurer. » Avec quel discours ? Il détaille :

« « Dans le foot professionnel, la règle fédérale veut que tous les joueurs fasse un bilan cardiaque obligatoire chaque année. Aucun cardiologue ne vous dira à 100% qu’il a aucun risque, mais on le sait, une fois que vous faîtes votre bilan cardiologique, une échographie cardiaque et un test d’effort, on ne peut plus passer à côté d’un problème majeur. Les bilmans de dépistages cardio-vasculaires sont très fiables. Les accidents, se sont des choses qui arrivent… Et c’est souvent très médiatisé. Mais ça arrive bien plus souvent dans le monde amateur que chez les pros. » »

Suffisant pour les rassurer ? Interrogé en conférence de presse ce jeudi, le capitaine de Nantes Léo Dubois semblait déjà être passé à autre chose. « On ne psychote pas. C’est dramatique et on en parle parce que c’est un joueur de foot. J’ai une très forte pensée pour cet homme, sa famille, et Tatarusanu (l’ancien gardien de la Fiorentina, désormais à Nantes, qui était aux funérailles jeudi). Ce n’est pas facile pour pour eux. Ca ne prouve qu’une chose, c’est que la vie va très vite, qu’on soit joueur de foot ou n’importe qui. »

Son coéquipier Adrien Thomasson conclut : « Quand j’ai vu la nouvelle, ça m’a travaillé. Ça fait peur, un peu comme les attentats. Mais il ne faut pas non plus vivre avec ça. »